Une récolte de noix de Grenoble sous de meilleurs auspices
Les représentants du CING ont organisé un point presse pour le lancement officiel de la récolte de noix de Grenoble, le 26 septembre. Ils ont évoqué les sujets sur lesquels la structure va s’engager en matière de promotion.

À l’occasion d’une conférence de presse organisée le 26 septembre à Chatte (38), Christian Nagearaffe, le président du Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble (CING), a révélé que « la commission maturité de l’appellation a fixé au jeudi 26 septembre le lancement de la récolte 2024 ». Depuis cette date qui autorise les nuciculteurs à récolter leurs noix en appellation, les noyeraies iséroises, drômoises et savoyardes de l'aire géographique de la noix de Grenoble sont en effervescence. Les producteurs s’affairent à ramasser, trier, calibrer conditionner leurs noix, de façon à ce que d’ici peu elles soient présentes dans les étals.
Enfin « le bout du tunnel »
Pour Christian Nagearaffe, après deux campagnes très difficiles, celle-ci s’annonce sous de meilleurs auspices. « La qualité sera au rendez-vous et les calibres seront “normaux”, semblables à ceux de 2018. Quant à la quantité, si nous n’avons pas pu obtenir une prévision de récolte fiable, car nous n’avons pas d’étalon sur lequel nous appuyer, elle sera correcte sans être exceptionnelle », assure-t-il. Le producteur drômois reconnait également que durant cette année, contrairement aux précédentes, le climat s’est montré clément. « Les pluies que nous avons eues au printemps ont entraîné l’apparition de maladies, mais la situation s’est assainie durant l’été, ce qui nous a permis de retrouver un processus de développement de la noix normal. Enfin, le retour des pluies en fin d’été a permis de bien nourrir le cerneau. Tout cela est favorable à la qualité du produit », poursuit-il.
Sur le plan commercial aussi, la situation s’est améliorée. Avec une petite récolte au Chili déjà écoulée, des stocks mondiaux historiquement bas, des producteurs américains qui ne devraient pas se montrer trop agressifs, les acteurs de la filière s’avouent « optimistes ». « Les clients sont prévenus que la mise en marché débutera dès la fin de la première semaine d'octobre. Ils ont hâte de démarrer. Les signaux sont au vert », souligne Grégoire Limone, trésorier du CING et metteur en marché. « Nous sommes en train de voir le bout du tunnel, nous retrouvons des perspectives », ajoute Christian Nagearaffe.
« Consom’acteurs »
Dans ce contexte, le président du comité a évoqué les projets de l’interprofession en matière de communication et de promotion. Pour ses représentants, « la noix de Grenoble est un produit d’avenir, qui, grâce à son appellation, évolue entre tradition et modernité ». Sans délaisser les médias généralistes, ils veulent s’appuyer sur des nouveaux médias digitaux, se rapprocher d’influenceurs, pour cibler un public plus jeune. Comme la société, la profession utilise au quotidien les nouvelles technologies (station météo connectée, pilotage de l’irrigation à distance, intelligence artificielle, drones…). L’interprofession veut faire davantage connaître cette technicité. Elle souhaite aussi asseoir sa notoriété, en mettant en valeur les qualités nutritionnelles de la noix, son terroir, sa qualité, son label, ses valeurs, de façon à ce qu’elle soit davantage consommée, même si elle est consciente qu’elle n’est pas un produit de première nécessité. « Nous savons comment la noix de Grenoble est produite, nous en sommes fiers. Nous avons envie que les consommateurs deviennent des « consom’acteurs », qu’ils prennent l’habitude de casser des noix, de les décortiquer », explique Christian Nagearaffe. S’il est toujours question que le cerneau obtienne aussi l’AOP - le dossier sera déposé en fin d’année -, les représentants du comité ne veulent pas que cette démarche soit au détriment de la noix coque. « Nous voulons maintenir ces volumes. Nous avons nos clients », soutiennent-ils. Le président de la structure a aussi fait état du travail de révision du cahier des charges qui va être mené. « Dans le domaine de l’environnement, nous avons des pratiques déjà vertueuses. Nous allons les écrire. Nous devons davantage les mettre en avant », insiste-t-il.
Isabelle Brenguier