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Manutention

Une pailleuse sur monorail pour de meilleures conditions de travail

Il est possible d’optimiser les conditions de travail dans un bâtiment agricole ancien à l’exemple de celui du Gaec Amarger dans le Cantal équipé d’une pailleuse sur monorail.

Une pailleuse sur monorail pour  de meilleures conditions de travail

C'est à partir du constat de son vétérinaire que le Gaec Amarger décide de changer de mode de paillage. La soufflerie d'alors pose d'importants problèmes pulmonaires aux animaux, les veaux surtout, car elle génère trop de poussière. Ce qui force l'équipe à imaginer un nouveau procédé que leur procurera deux entreprises distinctes du Tarn et de l'Aveyron : 67 mètres de rail et une pailleuse. En 2010, c'est fait et une nouvelle machine à monorail équipe le bâtiment. « Un système sur mesure à l'époque, et maintenant classique », explique Serge Amarger. L'investissement se monte à 35 000 € dont 14 000 € pour la seule pailleuse chargeable en balle carrée ou ronde.

Économie de temps, de paille...

Au lieu d'un paillage d'une heure en mode manuel, les éleveurs mettent entre dix et quinze minutes.
Un paillage matin et soir qui s'accompagne d'une économie de 20 % du fait de la régularité de la distribution : « une botte de 400 kg pour 80 bêtes soit 5 kg par vache et son veau : on était avant entre 10 et 12 kg », estime l'éleveur.
« On sait le coût élevé de la paille mais l'idée n'est pas pour autant de transformer l'ensemble des aires paillées. Cet outil, qui plus est, éligible au plan bâtiment (PCAEA) présente l'avantage de diminuer la pénibilité du paillage, d'améliorer sa qualité et d'en baisser la consommation », complète Jérôme Delarbre, conseiller bâtiment de la chambre d'agriculture du Cantal, pour qui, « le Gaec, en plus d'avoir une aire de vie limitée par couple vache-veau, obtient une consommation de paille plus que raisonnable par rapport à la norme ».
À la clé, plusieurs autres avantages dont un entretien minimum de l'outil. En outre, en période de vêlage, la position dominante de la nacelle permet de surveiller les bêtes. Pas de nécessité de renforcer la charpente pour cet équipement adaptable aux bâtiments anciens.
Aujourd'hui, l'objectif est de faire de même pour les laitières, sachant que la contrainte est celle d'un bâtiment de 150 mètres de long (1) dont un passage au-dessus de la salle de traite et qu'une pailleuse à bras télescopique(2) est nécessaire pour charger la paille au sol : « Là, avec cette machine télécommandée, c'est 45 minutes que nous allons gagner avec l'avantage de pouvoir pailler lors de la traite », estime Serge Amarger. 
C. Fournier
1. Le nouveau bâtiment aire paillée raclage lisier (comme l'ancien) 150 m sur 23 m. Capacité : 140 animaux.
2. Coût total (rail et pailleuse) : 60 000 euros

 

 
L’exploitation
Serge Amarger, son frère Thierry Amarger et Agnès Amarger sont en Gaec au Soul de Vieillespesse dans le Cantal depuis 1992. Le Gaec Amarger emploie à mi-temps un ouvrier. Jérémy, fils de Serge et d’Agnès, y est stagiaire. 
Production : lait bio (500 000 l), viande bio (en partie transformée sur place). 90 vaches prim’holsteins et 80 limousines. SAU : 280 ha dont 30 ha de céréales.