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EXPOSITION UNIVERSELLE

Une agriculture moderne respectueuse de ses terroirs

Pendant presque deux mois, Rhône-Alpes occupera un espace du pavillon de la France à l’Exposition universelle de Milan. L’occasion de promouvoir les produits agricoles, la gastronomie, les paysages et les identités des terroirs de Rhône-Alpes.
Une agriculture moderne respectueuse  de ses terroirs

L'accès au pavillon de la France à l'Exposition universelle de Milan conduit le visiteur à découvrir un remarquable jardin où toute la diversité de nos productions agricoles végétales y est magnifiquement mise en scène. Le blé, le maïs, les vergers et la vigne, tout est assemblé et irrigué au goutte-à-goutte pour bien inscrire notre agriculture dans la performance et le respect de l'environnement. Le pavillon est, lui, une sorte de ruche, en sapin du Jura avec, à l'intérieur, ses alvéoles au plafond d'où pendent les produits de nos si riches terroirs. « Cette mise en scène élégante et l'originalité architecturale de ce grenier », selon l'expression de Jean-Jack Queyranne, ont permis de classer le pavillon France parmi les plus beaux des 147 pavillons présents à Milan. C'est en tout cas l'avis du vice-président de la région de la Lombardie, Giuseppe Sala, qui inaugurait le 8 mai aux côtés du président Queyranne l'espace Rhône-Alpes qui est l'invité du pavillon de la France du 1er mai au 25 juin. « La présence la plus longue d'une région », souligne le président Queyranne. Bien sûr, les produits agricoles mais aussi les paysages et même les senteurs « mettent en éveil tous les sens », observe le président de la Région. Car pour lui, l'agriculture de Rhône-Alpes a vocation à « bien produire pour bien manger, à miser sur les marchés de proximité et à contribuer à faire vivre économiquement les territoires ». Il défend « une agriculture régionale moderne mais attachées à ses traditions et à ses terroirs qui en font sa forte et riche identité ». Il plaide aussi pour un rapprochement de l'agriculture avec le tourisme. En effet, les visiteurs viennent certes à Lyon, devenue la troisième destination française préférée des touristes derrière Paris et Nice, mais ils viennent aussi découvrir la gastronomie régionale, la caverne du Pont d'Arc en Ardèche, les beaux paysages du Beaujolais, l'envoûtant massif du Mont-Blanc... En chemin, le touriste appréciera les magnifiques paysages viticoles des côtes rôties ou la colline de l'Hermitage, précieux support au développement d'un œnotourisme cher à Pierre Combat, le président drômois du comité vitivinicole de Rhône-Alpes.


Être présent sur tous les marchés


Selon le président Queyranne « l'agriculture de Rhône-Alpes ne peut pas vivre seulement de la commercialisation locale de ses produits ». Une remarque partagée par Jean-Luc Flaugère, le président de la chambre régionale d'agriculture, pour qui « il ne faut opposer ni les modes de production ni les modes de commercialisation, ni les marchés ». Selon lui, « nous avons besoin de production bio, comme de productions conventionnelles, des circuits courts comme des marchés lointains pour exporter nos vins, nos bovins, nos fromages et nos fruits. Que serait la noix de Grenoble sans son débouché allemand et que ferions-nous de nos vins s'ils ne devaient être consommés que par les seuls Rhônalpins ? », remarque Jean-Luc Flaugère. Michel Grégoire, vice-président du Conseil régional en charge de l'agriculture, renchérit : « Les Baronnies produisent 100 000 tonnes d'abricots par an, on ne va tout de même pas les faire manger qu'aux Lyonnais ! ». Pour lui, « il n'y a pas d'alimentation de qualité sans exploitations agricoles performantes répondant autant à des exigences économiques qu'environnementales ». Le débat sur le thème de l'Exposition universelle « Nourrir la planète » était lancé. Le commissaire général du pavillon France reconnaît que notre pays marie avec un réel bonheur « la performance d'une agriculture moderne, le savoir-faire gastronomique et le plaisir de manger ». De formidables atouts qu'un groupe d'élèves du lycée agricole des Sardières de Bourg-en-Bresse découvrait à Milan. Etce, avant que les Jeunes agriculteurs de Rhône-Alpes ne participent, cette semaine, à une série de conférences sur l'installation en agriculture dans une Europe qui veut contribuer à l'explosion prévisible de la demande alimentaire mondiale. 

Serge Berra