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DRAME

Un troupeau caprin décimé par un incendie à Suze

Au petit matin du 27 juillet, l’EARL Blanc à perdu son troupeau caprin dans un incendie.

Un troupeau caprin décimé par un incendie à Suze
Le site après l’incendie. La chèvrerie, à gauche, a été totalement dévastée. © M.Blanc

C’est certainement le pire drame qui peut arriver à un éleveur : voir son troupeau pris au piège dans l’incendie d’un bâtiment sans pouvoir le sauver. 

C’est ce qu’a vécu au petit matin, le 27 juillet, l’EARL Blanc sur la commune de Suze, près de Crest. Peu avant 6 h du matin, un incendie s’est déclaré dans la chèvrerie de 800 m² adossée à une stabulation pour les vaches allaitantes, soit une superficie totale de 1 150 m². « L’incendie s’est propagé très vite. Les chèvres ont rapidement été intoxiquées par les fumées », décrit Mickaël Blanc, l’un des deux associés de l’EARL. Les pompiers n’ont rien pu faire pour les sauver. 423 bêtes ont péri, chèvres, chevrettes de renouvellement et boucs. La vingtaine de vaches présentes dans la stabulation ont pu, elles, être évacuées et mises en sécurité.

Sélection génétique réduite à néant

Mickaël Blanc accuse le coup. Alors que sa production est collectée par la laiterie de Crest (groupe Agrial), l’éleveur avait réalisé ces dernières années un gros travail de sélection génétique pour améliorer les performances de son troupeau. Il travaillait notamment avec XR Repro pour améliorer la génétique par insémination artificielle avec l’objectif d’augmenter la quantité de lait produite par chèvre, améliorer les taux ou la conformation des mamelles. « J’avais aussi acheté des animaux auprès de Chevrettes de France », décrit l’éleveur. Aujourd’hui il espère que les experts des assurances tiendront compte des investissements réalisés dans la génétique pour l’indemnisation de son troupeau. 

L’incendie a également ravagé la salle de traite qui datait de l’installation de Mickaël Blanc en 2012, ainsi que le système d’alimentation performant installé en 2018, avec mélangeuse autonome, distribution par robot en chèvrerie et tapis d’alimentation. 

En début de semaine, la priorité a été donnée à l’évacuation des carcasses. Une fois les experts passés, il faudra déblayer les débris du bâtiments. « Mon objectif est de remettre en production le plus tôt possible, espère Mickaël Blanc. Mais en plein mois d’août je sais que ça va être compliqué pour les démarches, pour trouver des artisans… Je compte sur tout le monde pour essayer de faire accélérer les procédures, qu’il s’agisse du permis de construire, des travaux, de la commande d’un nouveau troupeau... »

Se projeter dans la reconstruction

Au quatrième jour après le drame, il estime que « ça va mieux côté moral ». « Il y a beaucoup de solidarité, la famille, les amis… Ça aide à tenir. » Et puis il lui faut gérer avec son frère associé le reste de l’exploitation : les 20 vaches du troupeau allaitant, les 2,2 ha de vignes, les quatre bâtiments label rouge et le bâtiment standard en volailles de chair. 

Il veut aussi se projeter dans la reconstruction de son troupeau. « Aujourd’hui, je suis vraiment en recherche de conseils stratégiques sur comment redémarrer quand tout a été réduit à zéro », commente l’éleveur. Il a d’ores et déjà tenté de contacter les éleveurs d’Empurany en Ardèche qui, dans la nuit du 25 au 26 décembre 2023, ont perdu 110 chèvres dans l’incendie de leur bâtiment. 

Après un tel drame, on ne peut que souhaiter à l’ensemble de ces éleveurs touchés par des incendies de rebondir dans les meilleures conditions possibles.

Sophie Sabot