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Grandes cultures

Semences maïs : point sur l'itinéraire technique

La réunion technique organisée dernièrement par la FNPSMS (fédération nationale de la production des semences de maïs et de sorgho) a attiré 120 participants à Chonas, en collaboration avec ses adhérents et Arvalis - Institut du végétal.

Semences maïs : point sur l'itinéraire technique

Au cours de la journée, les ingénieurs d'Arvalis-Institut du végétal se sont succédé pour des présentations techniques devant les agriculteurs-multiplicateurs et les techniciens des entreprises et syndicats semenciers des régions Rhône-Alpes, Bourgogne et Provence. Cette réunion s'inscrit dans le cadre de la communication des résultats du programme « Action techniques semences » de la FNPSMS. Après le rappel des conditions climatiques particulières de la campagne maïs 2014 et de leurs conséquences sur l'élaboration du rendement (cf. encadré), l'essentiel de la réunion a été consacré aux techniques de protection de la culture.

Porter une attention particulière aux adventices

Le désherbage vise, entre autres objectifs, la levée de la nuisibilité des adventices et une parfaite sélectivité pour la culture. Les modes d'action diffèrent selon les produits et conditionnent leursutilisations. Le respect des stades d'application conseillés est particulièrement important dans le cas du maïs semence, il convient notamment d'être très prudent au-delà du stade 6 feuilles. Si les applications de prélevée où de post-levée précoce sont généralement indispensables pour gérer la flore classique, des stratégies de maîtrise des mauvaises herbes difficiles ont été présentées.
Pour les mauvaises herbes annuelles, les interventions à des stades précoces sont souvent plus efficaces et plus sélectives de la culture. À titre d'exemple et de façon non exhaustive, parmi les adventices sur lesquelles des essais récents ont été effectués, on peut citer :
• Pourpier maraîcher : lutte possible dès la prélevée avec des spécialités à base d'isoxaflutol ou de pendiméthaline pour les géniteurs sur lesquels elles sont sélectives, rattrapage en post-levée avec Laudis, Biathlon ou Basagran (seuls ou associés).
• Panic faux millet : outre l'efficacité des produits de pré-levée, Laudis ou Callisto ont des efficacités intéressantes avant trois feuilles de l'adventice. Le nicosulfuron est également efficace pour les géniteurs sur lesquels son emploi est possible.
• Renouée liseron : les produits de pré-levée sont peu efficaces. En post-levée, sur mauvaises herbes jeunes, Biathlon associé à Laudis ou Callisto et les produits à base de bromoxynil (Auxo, Emblem...) sont les plus efficaces.
Le liseron fait partie des vivaces les plus fréquentes. L'importance de bien le distinguer de la renouée liseron (voir plus haut) a été rappelée car les solutions pour le maîtriser sont très différentes, tant au niveau du stade qu'à celui des produits efficaces.
Dans tous les cas, la sélectivité des applications doit être maximale et l'emploi d'un herbicide sur une parcelle de maïs semence ne peut se faire qu'avec l'accord de l'établissement semencier.

 

Lutter contre les champignons


La protection contre les maladies constitue un axe majeur de l'itinéraire technique. Les solutions fongicides disponibles ou en cours d'homologation sont testées chaque année par Arvalis dans des essais spécifiques à chaque maladie : helminthosporiose, rouille, fusariose pour ne parler que des maladies des feuilles et des épis. Selon les parcelles, les géniteurs et les conditions climatiques de l'année, la rouille ou l'helmithosporiose affectent les cultures à des degrés différents. Les traitements sont réalisés à deux stades, 1m du maïs ou lors de l'apparition des premiers symptômes de la maladie. Des doubles applications sont également testées. Sur helminthosporiose, Punch One qui constituait la référence en matière d'efficacité et de gains de rendement n'est plus utilisable depuis 2014. Les solutions disponibles actuellement comme Amistar, Opéra ou Soleil n'atteignent pas son niveau d'efficacité et doivent, pour être efficientes, être positionnées en traitement précoce où en combinaison de plusieurs applications. Contre la rouille, la précocité du traitement s'impose également, Amistar disposant d'une bonne activité.
Sur les épis, la maîtrise des fusarioses reste complexe, différents champignons sont impliqués (F graminearum et F moniliforme). Le positionnement des traitements le plus pertinent se situe à la floraison, la répétition en deux applications (floraison et floraison + 10 jours) se montrant toujours plus efficace. Les triazoles comme Horizon ou Soleil constituent à l'heure actuelle les solutions les plus performantes. Une autre spécialité de cette famille devrait être homologuée prochainement. Pour ces maladies, comme pour l'helminthosporiose, le broyage précoce et l'enfouissement des résidus de maïs après la récolte constituent des mesures prophylactiques importantes.

Solutions de biocontrôle contre les ravageurs

La protection contre les ravageurs a également fait l'objet d'une présentation détaillée. Contre les ravageurs du sol (taupins en premier lieu), l'accent a été mis sur l'attention à porter à la qualité de l'application des micro-granulés, qui constituent désormais l'essentiel de la gamme de protection : pose des diffuseurs, préparation du sol (éviter mottes, présence de résidus, préparations soufflées...). Des résultats d'expérimentations plus prospectifs sur les effets de plantes de coupures dans l'interculture ou l'efficacité de produits de biocontrôle ont également été présentés.
Les différentes solutions contre les ravageurs aériens (pyrale, sésamie et héliothis) régulièrement testées dans la région ont fait l'objet d'un exposé. Là aussi, sur maïs semence, se côtoient essais conventionnels (lutte chimique ou biologique avec les trichogrammes) et travaux plus prospectifs. Un programme en collaboration avec l'Inra porte sur l'utilisation de composés organiques attractifs pour la pyrale qui permettent d'envisager des approches de lutte totalement nouvelles. 

Régis Doucet, Responsable du programme Action Techniques Semences Arvalis - Institut du végétal / FNPSMS

 

 La météo capricieuse a influé sur les rendements

Les conditions climatiques désastreuses de la campagne 2014 ont eu des conséquences sur l’élaboration des rendements de semences de maïs et sorgho.
Des conditions météorologiques estivales capricieuses ont perturbé la campagne 2014 de la production de semences de maïs et de sorgho. Si les conditions d’implantation et de développement étaient quasi idéales dans le nord de la région Rhône-Alpes, la sécheresse a compliqué fortement cette période cruciale en Drôme et Ardèche rendant l’irrigation obligatoire dès les semis voire pour les préparations. Dès le mois de juillet les choses se sont inversées. La pluviométrie régulière et abondante des températures et un ensoleillement raisonnables ont atténué les effets de la sécheresse des deux mois précédents dans le sud quand dans le nord les pluies excessives, des températures basses et les périodes d’ombrage prolongées ont dégradé un potentiel prometteur. Enfin, de forts épisodes de grêle et de tempête ont sévi tant au nord qu’au sud. Ces conditions climatiques estivales capricieuses expliquent un résultat technique de 94,2 %, bien en deçà du résultat national.