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Bovins lait

Produire plus de lait avec une ration mélangée optimisée

De nombreux éleveurs cherchent à augmenter leur production de lait par vache. C’est possible grâce à des rations mélangées d’excellente qualité mais à un coût au 1 000 litres supérieur a montré l’Idele suite à une expérimentation pendant trois ans.
Produire plus de lait  avec une ration mélangée optimisée

Selon une publication récente de l'Idele (Institut de l'élevage), il est possible de produire plus de lait par vache en partant déjà d'un bon niveau de production à condition d'offrir une ration d'excellente qualité. Pour y parvenir, il faut augmenter les concentrations énergétique et protéique de la ration, ce qui nécessite un recours important aux concentrés, expliquent les auteurs, et à l'utilisation d'une mélangeuse efficace. En contrepartie, les chercheurs de l'Idele observent une baisse d'efficacité des animaux : baisse d'efficience protéique, rejets azotés plus élevés et efficacité marginale du concentré proche d'un kg de lait par kg de concentré en plus. Au final, le coût alimentaire est nettement augmenté. L'essai a été réalisé à la ferme expérimentale des Trinottières (Pays de la Loire) durant trois années, de 2014 à 2017. L'objectif était de quantifier le gain de production laitière permis par une modification de la ration. Deux rations complètes mélangées ont été comparées : une ration témoin « 95G » et une ration expérimentale « 110G » ayant pour but d'exprimer le potentiel animal. La ration témoin est principalement composée d'ensilage de maïs (15 kg MS/vache/jour) et de tourteau de colza (5 kg) avec un peu de paille de blé et d'AMV. La ration expérimentale « 110 G » est composée pour près de la moitié d'ensilage de maïs (10 kg), d'ensilage de RGI (3 kg), de tourteau de soja (3,5 kg), de maïs grain humide (1,5 kg), de pulpes de betteraves déshydratées (1,5 kg), et en toute petite quantité d'hexxasmart et d'AMV. Les rations testées présentent les caractéristiques suivantes avec, pour la ration « 95G », 96 g PDIE/UFL et 0,90 UFL/kg MS ainsi que pour la ration « 110G », 113 g PDIE/UFL et 0,98 UFL/kg MS.
Chaque année, 60 vaches de race prim'holstein, scindées en deux lots, ont été alimentées avec l'une des deux rations sur une période allant du vêlage à 33 semaines de lactation.

Plus de lait et d'ingestion avec la ration 110G

Le niveau protéique élevé de la ration 110G combiné à une proportion de concentré plus importante (39 % contre 26 % pour la ration 95G) est à l'origine d'une hausse d'ingestion des vaches laitières. Cette ration, conçue pour exprimer le potentiel animal, permet aux vaches du lot 110G de produire en moyenne 4,2 kg de plus que les vaches du lot 95G sans modification significative des taux butyreux et protéiques. L'ingestion du lot 110G augmente en moyenne de 1,3 kg MS/vache/jour.
Les taux de réussite en première IA sont identiques entre les deux lots. Le pourcentage de vaches pleines par rapport aux vaches mises à la reproduction est similaire. L'intervalle vêlage-vêlage est de 397 jours pour les animaux alimentés avec la ration 95G et 392 jours pour les vaches consommant la ration 110G. Dans les deux lots, plus de 95 % des vaches sont cyclées 50 jours après le vêlage. Les profils de cyclicités normaux représentent 58 % des cycles des vaches du lot 110G et 59 % des vaches du lot 95G.
Avec la ration 110G, le taux d'urée du lait est 1,5 fois plus élevé qu'avec la ration 95G (+ 98 mg/l). Le rendement d'utilisation de l'azote (azote du lait/azote ingéré) de la ration 110G est abaissé à 33 % (37 % pour la ration 95G). Le rendement d'utilisation des protéines (matières protéiques du lait/PDIE ingérées - besoins de croissance et d'entretien) suit la même tendance : 54 % pour la ration 110G contre 69 % pour la ration 95G.

Et un coût alimentaire fortement augmenté

Le coût alimentaire du lot 110G a augmenté de plus de 30 €/tonne de lait produit. Cette hausse est due au recours important aux concentrés pour accroître simultanément les quantités d'énergie et de protéines apportées par la ration. Le volume de lait produit en plus ne compense pas les coûts supplémentaires. 
Source : Idele – Institut de l'élevage