Premier bilan d'une année scolaire qui s'annonce encore inédite
Alors que les vacances de Noël viennent de démarrer, l’heure est venue de faire le point sur la première partie de l’année scolaire dans les établissements d’enseignement agricole. Une année forcément particulière en raison de la crise du Covid-19.

Dans les 118 établissements d’enseignement agricole de la région, la première partie de l’année scolaire a été vécue au rythme des évolutions de l’épidémie de Covid-19. « Les équipes pédagogiques se trouvent aujourd’hui dans un grand état de fatigue, il faut saluer leur travail », souligne Hervé Coutin, chef de service adjoint à la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes. Premier défi de taille : l’accueil des élèves. « Jusqu’à la Toussaint, tous les enseignements ont été assurés en présentiel. Avec la deuxième vague, les établissements ont ensuite opté pour du distanciel ou pour un système mixte entre présentiel et distanciel », explique-t-il.
444 cas positifs sur 24 000 élèves
Une attention particulière a notamment été portée sur les temps périscolaires, particulièrement favorables à la propagation du virus. Dans tous les établissements, les temps de repas ont notamment été étendus afin d’organiser plusieurs services et ainsi éviter les brassages entre classes. « Incontestablement, le plus dur à gérer a été l’internat. Même si des aménagements ont été réalisés, c’est là que 80 % des contaminations internes se sont faites » rappelle Hervé Coutin. Au rayon contaminations justement, 444 cas positifs ont été recensés du 1er au 12 décembre : 395 élèves et 49 membres du personnel. « Sachant que nous avons 24 000 élèves et plus de 3 900 apprentis, ces chiffres sont plutôt bons même si la situation reste tendue dans la Loire, la Haute-Loire et les Savoie. Aucun cluster n’a été identifié et la plupart des tests positifs sont revenus le mardi ou mercredi, signe que la majorité des contaminations se sont faites à l’extérieur, le week-end ».
Des stages perturbés par la crise
« Sur le plan pédagogique, on peut dire que le choc a été plus dur que l’année dernière car à l’époque nous avions déjà un trimestre normal derrière nous. Cette fois-ci, nous avons été pris à la gorge dès la rentrée. Nous avons rapidement constaté que la longue coupure due au premier confinement avait eu un impact sur le niveau de certains élèves, ce qui nous a obligés à mettre en place quatre fois plus d’heures d’accompagnement qu’en temps normal », témoigne Nathalie Prudon-Desgouttes, responsable formation à la Draaf. Autre problématique à gérer, les stages et contrats d’apprentissage dont le déroulement a été fortement impacté par cette crise. « Les principales difficultés ont été rencontrées pour les stages dans le service à la personne, la restauration et l’hôtellerie. Un certain nombre d’apprentis se sont retrouvés au chômage partiel tout en continuant de suivre leurs cours en parallèle », explique Pierre Millet, directeur de la fédération régionale des MFR en Auvergne-Rhône-Alpes. Désormais tournés vers 2021, les étudiants comme leurs professeurs attendent la réouverture des établissements encore fermés, signe d’un retour au travail dans un climat plus serein.
Pierre Garcia
3,2 M€ pour les établissements d’enseignement agricole d'Aura
Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a annoncé le 10 décembre dernier le versement d’une aide supplémentaire de 10,2 millions d’euros (M€) aux établissements d’enseignement agricole ayant souffert de la crise sanitaire. Au niveau national, 55 EPLEFPA, 47 MFR, 22 structures du réseau Cneap et 5 de l’Unrep sont concernés. « La région Auvergne-Rhône-Alpes, première région française en nombre d’établissements, est la plus aidée avec 3,2 M€ dont 1,9 M€ pour le public et 1,3 M€ pour le privé », détaille Nathalie Prudon-Desgouttes de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes. Au sein du réseau régional des MFR, 20 établissements sont concernés pour une enveloppe de 870 000 € sur les 1,8 M€ au niveau national. « L’enquête effectuée en juin par le ministère de l’Agriculture a permis de chiffrer l’impact du premier confinement sur les établissements. Dans la plupart des cas, il s’agit de pertes structurelles liées au coût de l’internat ou à la faible fréquentation des cantines », avance Pierre Millet du réseau régional MFR. Un joli cadeau sous le sapin alors même que l’impact du deuxième confinement, qui n’a pas encore été chiffré, devrait lui aussi peser lourd dans les finances.
Pierre Garcia
Pierre Millet, FRMFR
