Pour vacciner contre le FCO-3 en Drôme, 79 000 doses livrées

Un peu plus d’un an après sa prise de poste en tant que préfet de la Drôme, mercredi 18 septembre, Thierry Devimeux a souhaité faire le point sur « ce que fait l’État dans le département » tout en rappelant que « les priorités sur les mois à venir sont compliquées à énoncer » en raison de l’absence actuelle de gouvernement. Après sa rencontre avec les éleveurs à Vaunaveys-la-Rochette, le 5 septembre dernier, Thierry Devimeux a réaffirmé le soutien de l’État au monde de l’élevage. Il a annoncé la mise en disponibilité de 79 000 doses de vaccins gratuites (56.000 mono-doses pour les ovins et 26.000 double doses pour les bovins) contre la FCO-3 dans le Département tout en précisant que « le Gouvernement a commandé 6 000 000 de doses ». À ce jour, le pic de contamination des secteurs Drôme des Collines et Vercors « est entrain de passer », a-t-il dit. L’épizootie progresse dans le Diois et les Baronnies. Encore « plus dramatique que le loup », juge le préfet, cette crise aurait déjà provoqué la mort de 15 à 30 % d’animaux d’élevage selon les premières estimations.

Des adaptations probables pour les aides de la PAC

Par ailleurs, le préfet a rappelé que l’enjeu du Département est de « vacciner rapidement les troupeaux » sachant qu’il faut attendre entre « trois et quatre semaines pour que le vaccin fasse effet ». L’anticipation reste le maître-mot. Il déplore le manque de vaccination préventive des troupeaux pour la FCO-8 alors même que le GDS avait plusieurs fois alerté les éleveurs. Thierry Devimeux a avoué « ne pas savoir comment faire » face à la « grande détresse » des professionnels. Il a toutefois confirmé que des adaptations devraient avoir lieu pour les critères d’obtention des aides de la PAC. « Pour l’année 2025, les déclarations se baseront sur mai 2024, donc avant la crise. Mais pour 2026, la question est de savoir comment reconstituer les troupeaux », a-t-il précisé.

Quatre ou cinq retenues collinaires 

Depuis son arrivée dans la Drôme, le préfet met en avant l’importance de la gestion de l’eau et compte sur le travail fait dans le cadre des Assises de l’eau et des Plans territoriaux de gestion de l’eau (PTGE) pour trouver un équilibre entre les ressources et les besoins des différents acteurs. La DDT travaille actuellement à la création de quatre ou cinq retenues collinaires qui permettront notamment de garder de l’eau pour les besoins de l’agriculture. « D’ici fin d’année, ces projets devraient être confirmés. Cela montrera aux agriculteurs que c’est faisable et que ces réserves sont souhaitables », a annoncé Thierry Devimeux tout en appelant à la résilience. Un mot aussi sur l’objectif Zéro artificialisation nette qui vise à « protéger les terres agricoles et naturelles et d’éviter leur urbanisation ». Un travail avec les collectivités est amorcé. 

Enfin, concernant la prédation des troupeaux par le loup, le préfet se réfère au Plan national du loup qui cible les modalités d’intervention pour protéger les troupeaux. « Dans la Drôme, le système est plutôt réactif. Les décisions de tirs se font rapidement. Dès le lendemain de l’attaque, je donne le feu vert pour tirer », assure le préfet. Avec 40 % d’attaques en mois avant le mois de juillet, seuls cinq loups ont été prélevés cette année contre seize pour l’année 2023 complète. Thierry Devimeux a remercié les louvetiers pour leur travail « des nuits passées dans les élevages ». 

Morgane Eymin