Accès au contenu
Distillerie

O'Baptiste, des eaux-de-vie originales

A Valence, une nouvelle distillerie propose des eaux-de-vie fabriquées notamment à partir de malts, bières et vins locaux.
O'Baptiste, des eaux-de-vie originales

A Valence, la distillerie artisanale O'Baptiste produit des eaux-de-vie* originales. « Ce que j'aime dans la distillation, c'est faire un bon alcool à partir de produits locaux et (ou) bio considérés non consommables », explique le fondateur de l'entreprise, Baptiste François. Depuis 2017, il récupère ainsi les malts d'orge et de seigle de la brasserie ardéchoise Malteurs Echos (dont il est l'un des cofondateurs en 2012). Auprès de brasseurs locaux, il récupère aussi des bières artisanales non commercialisées en raison de défauts (de goût, de couleur...). Autre ingrédient utilisé : du vin des Côtes-du-Rhône, bio et non soufré. « Je travaille sur des petites séries pour faire de la haute qualité, assure Baptiste François, avant de préciser, toutefois, que ses produits restent accessibles. Le sourcing et la patience font intégralement partie de mon activité. »

Des alcools médaillés

Equipé de deux alambics en cuivre (50 et 300 litres) de type charentais achetés au Portugal (50 000 euros d'investissements initiaux), Baptiste François commercialise trois produits phares. Son rhum blanc « grand arôme », à base de mélasse de canne à sucre bio importée de Thaïlande, est obtenu par double distillation. Sur la même base, son rhum ambré « Humble » est, lui, affiné trois mois en fût d'acacia et s'est vu récompensé d'une médaille de bronze lors du dernier congrès international du rhum de Madrid. Enfin, « Esprit de bière », également obtenu par double distillation, est « un alcool blanc qui, au niveau aromatique, rappelle un gin et une eau-de-vie de poire et de prune avec, en plus, le houblon de la bière qui ressort », explique-t-il. Ce produit a reçu une médaille d'argent au dernier concours international de Lyon.

Une eau-de-vie à partir de vins dégustés

Cette année, deux nouveaux produits ont vu le jour. Tout d'abord, « Fine de Côtes-du-Rhône », un alcool obtenu à partir de vins bio non soufrés (car l'alcool est imbuvable si le soufre entre dans le processus de distillation). Ensuite, et c'est plus surprenant, « Embrassez des inconnus », une eau-de-vie fabriquée à partir des vins recrachés lors des dégustations. « Après la distillerie Belgrove située en Australie, je suis le deuxième au monde à faire cela, fait remarquer Baptiste François. Avec la distillation, véritable procédé de purification, il n'y a aucun risque sanitaire, précise-t-il. L'intérêt de cette démarche réside dans le fait de lutter contre le gaspillage et d'obtenir une eau-de-vie avec de belles sensations en bouche. Cette eau-de-vie a des goûts de fruits rouges et rappelle une grappa. »
Voilà qui résume tout à fait l'état d'esprit du travail de ce distillateur artisanal qui recherche désormais des investisseurs et fournisseurs de vins pour assurer son développement.

Christophe Ledoux

* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération.

 

Consommation de spiritueux/
Whisky pour les Français, cognac pour les Anglais !

Paradoxe français et anglo-saxon : les Français boivent du whisky alors que les Anglais et les Américains boivent du cognac et de l'armagnac. Ce constat lapidaire, dressé par Michel Gayraud, président de la Fédération française des spiritueux lors d'une conférence de presse le 3 juillet, permet de comprendre les grands traits de ce secteur. Mais la balance n'est pas symétrique : les Anglais, Américains et Chinois boivent davantage de cognac que les Français ne boivent de whisky. Une chose est sûre : la filière française des spiritueux exporte plus qu'elle n'importe. Son solde exportateur est de 3,25 milliards d'euros, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux. L'exportation représente 437 millions de litres, tandis que les ventes en grande distribution et en CHR (cafés-hôtels-restaurants) totalisent 308 millions de litres, sachant que, sur ce volume, une bonne moitié est produite en France. Le seul gros poste d'importation est bien sûr le whisky. L'exportation française de spiritueux a dépassé pour la première fois les 4 milliards d'euros en 2017, tirée par le cognac.