Les résistances aux herbicides grimpent en flèche
D’après le réseau international d’enquête Weedscience.org, de plus en plus d’espèces de mauvaises herbes résistent aux herbicides.

Les courbes de résistance aux herbicides montrent un phénomène inquiétant. Elles vont en augmentant, et d’après le réseau international d’enquête Weedscience.org, de plus en plus d’espèces de mauvaises herbes sont concernées. Pire, ces adventices développent des multirésistances à deux, trois, jusqu’à cinq modes d’action différents. La tendance remonte aux années 1980. Il y a d’abord eu l’apparition de doubles résistances, qui totalisent aujourd’hui près d’une soixantaine d’espèces. Une décennie plus tard, les mauvaises herbes résistantes à trois modes d’action ont grimpé en flèche, jusqu’à un effectif d’une vingtaine. Et ainsi de suite. Weedscience.org répertorie également le nombre d’espèces résistantes pour différents modes d’action. Les cas concernant les herbicides inhibiteurs du photosystème II, en premier lieu les adventices résistantes à l’atrazine sur maïs, ont dominé aux États-Unis et en Europe dans les années 1970 et 1980, culminant aujourd’hui à une centaine d’espèces. Ceux des inhibiteurs de l’acétolactate-synthase (ALS), en forte hausse dès la fin de cette période, sont passés largement en tête au début de ce siècle. Plus récemment, se développe la résistance aux inhibiteurs de l’EPSP synthase, cible biologique du glyphosate. Une quarantaine d’espèces de mauvaises herbes est concernée.