« Les Pop-corns de Pierrot » : un produit de niche 100 % local
Pierre Jamet est salarié sur l’exploitation familiale (EARL Catherine et Pascal Jamet) d’Arras-sur-Rhône (07) et cultive 23 hectares de grandes cultures à Portes-lès-Valence (26), dont une partie est destinée à la fabrication de pop-corn.

Salarié sur l’exploitation familiale du Vignoble de la Tour d’Arras (EARL Catherine et Pascal Jamet) en conversion biologique depuis 2021 et dont le siège social se situe à Arras-sur-Rhône, Pierre Jamet s’est lancé dans une production originale : le pop-corn, dont il maîtrise toutes les ficelles, de la production à la transformation, jusqu’au conditionnement et la commercialisation. Un produit de niche 100 % local, qu’il vend sous la marque déposée « Les Pop-corns de Pierrot » depuis tout juste deux ans, en direct au caveau d’Arras (07), dans divers magasins de producteurs, épiceries, sur le marché et auprès de restaurateurs à qui il vend toutes ses graines sauf le pop-corn pour le moment.
En quête d’une « économie viable pour les grandes cultures »
Diplômé d’un BTSA Acse et d’une licence professionnelle en productions végétales option agriculture biologique, le jeune homme a rejoint l’exploitation familiale en 2021 et s’occupe des 23 hectares de grandes cultures situés sur la ferme de ses grands-parents maternels à Portes-lès-Valence. « J’ai toujours voulu reprendre ce corps de ferme. Au début, je voulais faire une ferme-auberge mais je me suis ravisé car c’est compliqué sur le plan de la réglementation. Je cherchais alors des idées pour redynamiser cet endroit et y créer une économie viable pour les grandes cultures, indépendante de celle de la vigne », confie Pierre Jamet, âgé de 23 ans. Son objectif est aussi de convertir les grandes cultures en bio et les diversifier. « Cela correspondait aux attentes des magasins de producteurs avec qui nous travaillons. »
Moins gourmand en eau et en fertilisation
En 2021, il se lance alors sur des cultures de lentille, pois chiche et sarrasin, puis l’année suivante sur des cultures de tournesol (afin de produire de l’huile)et de maïs pop-corn. « Je complète ma rotation avec des cultures de blé, orge et luzerne, sachant que je cultive le sarrasin après l’orge donc je fais deux cultures sur l’année », précise-t-il.
Alors qu’il cherchait de nouvelles idées, celle de faire du pop-corn est venue « un peu par hasard ». « J’ai étudié la viabilité du projet, fait des essais en semant sur une petite surface puis j’ai commencé à produire à plus grande échelle, indique Pierre Jamet. J’utilise un maïs pop-corn, c’est à dire un maïs dont les grains sont composés en grande majorité d’amidon vitreux, à l’inverse du maïs de consommation. C’est un maïs qui produit un peu moins que la plupart des variétés classiques de maïs, car il y a peu de sélection génétique réalisée sur le maïs pop-corn vu qu’il y a peu de demande. Comme il produit moins, il est moins gourmand en eau et en fertilisation. En valorisant correctement derrière, je n’ai pas besoin de faire des rendements énormes. »
Vendu en local et en quête de nouveaux débouchés
À ses débuts, Pierre Jamet travaille avec une « petite machine à pop-corn » pour se faire la main, puis en octobre 2023 il investit dans un outil professionnel, qui éclate les grains de maïs en soufflant de l’air chaud et trie les grains mal éclatés, lui permettant de travailler de plus grands volumes. « Maintenant il faut trouver des débouchés ! » Son produit se fait petit à petit une place auprès de points de vente locaux qu’il approvisionne en huile de tournesol, farine de sarrasin, pois chiche ou lentilles, mais il souhaiterait toucher un public plus large et rentrer dans le réseau Biocoop, notamment. « Mon grand avantage, c’est que je suis le seul à faire ce genre de produit de A à Z dans le secteur. Peu de producteurs cultivent leur maïs pour produire leurs pop-corn avec leur huile de tournesol pour le vendre en direct », ajoute Pierre Jamet, convaincu de l’intérêt que peut susciter son produit en local comme en grande et moyenne surface. Seul l’approvisionnement des cinémas lui semble difficile : « J’ai essayé d’en démarcher quelques-uns mais ils travaillent tous avec de grands fournisseurs qui les approvisionnent à la fois en pop-corn et en confiseries, barres chocolatées, etc. »
Pour faire parler de lui et de son produit, Pierre Jamet essaye donc de se placer sur d’autres marchés, comme ceux de l’événementiel et notamment les festivals. Début juillet à Saint-Péray, il a tenu un stand au Crussol Festival pour y vendre ses pop-corns. Il a également approvisionné le festival en huile de tournesol pour les fritures. « J’espère que cela m’aidera pour rentrer dans d’autres festivals et me faire connaître. » Il est présent également tous les samedis matin sur le marché de Tournon-sur-Rhône.
Objectif : 1,5 tonne de pop-corns par an
Pour l’heure, sa récolte 2023 bénéficie de la certification bio mais il transforme encore les stocks de 2022 qui ne le sont pas. En moyenne, il produit entre 500 et 550 kg de pop-corn par an, avec l’ambition d’atteindre 1,5 tonne d’ici un à deux ans. Afin de dynamiser ses ventes, il entend aussi diversifier sa gamme avec du pop-corn au caramel, à base de sucre de canne pour « donner un peu plus de goût tout en restant sur quelque chose de pas trop sucré », précise Pierre Jamet, qui vient tout juste d’investir dans un caramélisateur et d’entamer sa production. Il pense également changer le packaging de ses pop-corns et utiliser des doypacks, des sachets zip refermables 100 % recyclables et pré-imprimés. « Actuellement, je colle toutes les étiquettes à la main, c’est long puis peu pratique si je veux travailler de gros volumes. Avec ce nouveau packaging, les pop-corns se conserveront mieux aussi. » Un élément important tant le pop-corn craint l’humidité.
A. L.
Où trouver « Les Pop-corns de Pierrot ? »
Différents magasins de producteurs commercialisent « Les Pop-corns de Pierrot » : La ferme de Tartavel à Davézieux, À deux pas des champs à Peaugres, Au panier fermier au Creux-de-la-Thine, Au moulin de nos fermes à Unieux, Le local de Saint-Félicien à Saint-Félicien et La Grange, à Saint-Péray. n