Les oiseaux spécialistes des milieux agricoles toujours plus rares
Un bilan des évaluations in itinere des programmes de développement rural (PDR) régionaux, réalisé par le Centre d’études et de prospectives (CEP) du ministère de l’Agriculture, montre que l’indicateur d’abondance des populations d’oiseaux communs spécialistes des milieux agricoles se dégrade depuis 2014.

Se questionnant sur l’effet de la dernière programmation des aides du second pilier de la Pac, les services du CEP (ministère de l’Agriculture) rappellent, dans une note parue le 30 mars, que l’indicateur d’abondance des populations d’oiseaux communs spécialistes est « fréquemment utilisé pour suivre l’évolution de la biodiversité en milieu agricole ». Or, notent-ils, cet indicateur se dégrade depuis 2014. Des mesures comme les MAEC ne semblent donc pas avoir eu d’effet positif sur la biodiversité. Le cumul des populations de 24 espèces spécialistes des milieux agricoles, comme la buse variable, le faucon crécerelle ou la caille des blés, est en déclin, au moins depuis les années quatre-vingt. Selon l’Office de la biodiversité (OFB), leur niveau atteint un seuil « très préoccupant », avec une chute plus rapide observée que chez les oiseaux spécialistes des milieux forestiers ou bâtis. Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec ceux des espèces généralistes qui présentent quant à elles des « effectifs globalement en hausse, avec toutefois un léger tassement ces dernières années ». Pour l’OFB, « ces tendances illustrent un phénomène d’appauvrissement de la faune aviaire : les communautés d’oiseaux s’uniformisent vers des compositions d’espèces peu spécialisées, présentes dans tous les milieux ».