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Elevage

Les conservateurs de fourrage injectés avec précision par les ensileuses

Les constructeurs d’ensileuses automotrices proposent tous leur solution embarquée pour incorporer des additifs au fourrage récolté. Ces dispositifs sont désormais complètement intégrés et pilotés depuis la console en cabine.

Les conservateurs de fourrage injectés avec précision par les ensileuses
Le réservoir d’additif est intégré au design des ensileuses, avec un remplissage aisé. ©John Deere

De nombreux éleveurs font le choix d’utiliser des conservateurs pour améliorer la qualité de leur ensilage. Si la pratique est très courante avec l’herbe, elle est également de plus en plus répandue lors de la récolte du maïs fourrage. Pour suivre cette tendance, les constructeurs ont progressivement intégré à leurs ensileuses des dispositifs d’injection de ces additifs. Si des solutions adaptables, proposées par exemple par Pioneer ou Schaumann, restent disponibles pour des ensileuses non équipées, le montage d’usine est dorénavant privilégié sur les machines récentes. Ces solutions intégrées offrent en effet davantage de fonctionnalités. Tous les modèles du marché (New Holland FR Forage Cruiser, Claas Jaguar 800 et 900, Fendt Katana, John Deere 8 000 et 9000, Krone Big X) peuvent désormais en bénéficier, avec des particularités selon les marques. Toutes se caractérisent par un réservoir de grand volume (210 à 505 l), le plus souvent intégré au design de la machine, raccordé à une pompe à débit variable offrant des plages de débits comprises entre 15 et 500 l/h, selon les marques. Certaines, comme Claas, proposent même une pompe tandem pour atteindre 800 l/h.

Doser le conservateur en fonction du rendement

La pompe alimente des buses placées dans la zone de la soufflerie ou à la base de la goulotte, pour un mélange efficace des additifs avec la récolte. L’utilisateur pilote le système depuis son terminal en cabine en déterminant le dosage en litres par heure. Pour faciliter le travail du chauffeur, Claas propose une application mobile calculant la dose en fonction des caractéristiques du produit utilisé et des réglages de l’ensileuse. Selon les machines, l’utilisateur peut également définir le mode de mise en route de l’injection. Par exemple, chez John Deere, il peut choisir l’activation, soit lorsque l’équipement est baissé, soit lorsqu’il y a une entrée de matière dans les rouleaux d’alimentation, ou lorsque ces deux conditions sont réunies. La seule intervention sur le système est de sélectionner les buses correspondantes au débit paramétré. Comme tout système de pulvérisation, il est aussi nécessaire de le rincer régulièrement et de vérifier l’état des filtres. Sur les machines équipées d’un capteur de rendement, le réglage du débit peut être défini en litres par tonne. Encore mieux, si l’ensileuse dispose d’un capteur d’humidité (NIR), le dosage peut alors être programmé en litres par tonne de matière sèche.

Un second circuit pour les additifs concentrés

Claas, John Deere et Krone proposent un second système de dosage dit « bas volume », affichant des débits compris entre 0,2 et 20 l/h et utilisant un petit réservoir (13 à 37 l) avec son propre circuit, adapté notamment à l’inoculation d’additifs bactériologiques très concentrés. Les deux dispositifs fonctionnent indépendamment, mais pour des produits concentrés plus efficaces dilués, il est possible de coupler les deux systèmes en mettant de l’eau dans le grand réservoir qui sera injecté en même temps que l’inoculant. En évitant la dilution du produit dans la grande cuve, cette alternative simplifie la récupération d’additif non consommé. À noter que l’eau contenue dans le réservoir principal peut être utilisée, afin de limiter le phénomène de colmatage observé avec des plantes riches en sucres. Claas propose par exemple l’injection d’eau à différents endroits du flux de récolte (rouleaux d’alimentation, tôle sous le rotor, soufflerie et goulotte), activée automatiquement lors des phases de transition (fourrière ou changement de benne) quand plus aucune matière ne rentre dans la machine. Les dépôts collés sont ainsi humidifiés et ensuite embarqués par le flux de fourrage.

Michel Portier