Les candidats répondent aux syndicats
Avant le premier tour des élections législatives, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA de la Drôme ont convié des candidats à un débat autour des enjeux agricoles du territoire. Celui-ci a eu lieu à Valence.

Parmi les 26 candidats drômois aux élections législatives, six, issus des principales forces politiques, avaient fait le déplacement au Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes, lundi 24 juin. D’un côté la majorité présidentielle, Ensemble, avec Mireille Clapot, députée sortante de la 1ere circonscription, Nicolas Michel pour la 2e, et Lander Marchionni pour la 3e. À gauche, c’est la députée sortante de la 3e circonscription, Marie Pochon, qui portait la voix du Nouveau front populaire. Enfin, Adhémar Autrand, candidat de l’alliance Ciotti-Bardella dans la 3e circonscription était présent, ainsi que Thierry Sénéclauze, suppléant de Thibaut Monnier, candidat Rassemblement national de la 4e.
Quel avenir pour le PLOA ?
Face à la dissolution de l’Assemblée nationale, les deux syndicats agricoles s’interrogent sur les promesses faites suite aux mobilisations. « Certaines choses devaient passer dans le pacte et loi d’orientation agricole (PLOA), rappelle le président des Jeunes agriculteurs 26, Vladimir Gauthier. Que comptez-vous faire ? »
À droite et à l’extrême-droite, on dénonce une loi « pleine de paradoxe » et « la méthode du gouvernement ». Adhémar Autrand promet notamment « de nouvelles négociations » et Thierry Sénéclauze insiste sur la volonté du RN de garantir des prix rémunérateurs « par la loi Egalim et sa mise en œuvre ».
Tour à tour, les candidats Ensemble ont évoqué la volonté de remettre le PLOA sur la table dès le 8 juillet mais également d’améliorer le texte, via la navette parlementaire. Tout en rappelant le nécessaire consensus pour de telles politiques publiques.
Enfin, la députée sortante EELV-Nupes a souligné, pour sa part, que l’examen du PLOA à l’Assemblée était terminé. Elle regrette toutefois que le texte fixe des objectifs lointains, sans possibilité d’évaluation de l’efficacité des politiques d’installation agricole. « À retravailler au Sénat ! », a-t-elle déclaré.
Quel accès à l’eau ?
Rapidement, la question de l’eau a été mise sur la table. « Le plan eau repose sur trois principes, a retracé Mireille Clapot. Sobriété, disponibilité et qualité. » En l’occurrence, c’est la disponibilité qui a occupé les débats.
Les trois candidats Ensemble se sont dits favorables aux « retenues collinaires », au développement de l’irrigation, ainsi qu’aux techniques numériques pour une gestion « plus fine et réactive des besoins en eau ».
Les groupes RN et alliés vont plus loin. Adhémar Autrand affirme être partisan du progrès, des « méga-bassines » et d’une augmentation de l’utilisation de l’eau du Rhône. Thierry Sénéclauze a, quant à lui, promis qu’il se battrait pour que l’irrigation soit considérée comme d’utilité publique.
À gauche pas d’opposition aux « infrastructures de stockage de l’eau qui doivent être financées par les pouvoirs publics parce qu’elles seront une garantie d’autonomie alimentaire », précise Marie Pochon. Ces projets devront toutefois être conditionnés à la préservation des écosystèmes et disponibles à l’usage de tous les agriculteurs.
Que faire face au loup ?
Le débat s’est terminé par un sujet particulièrement sensible : la prédation du loup, « qui pose de gros soucis dans les alpages où il n’y a pas d’autres agricultures possibles que le pastoralisme », insiste Vladimir Gauthier.
Marie Pochon propose des « moyens supplémentaires pour l’OFB et les brigades de louvetiers, pour compter et agir avec plus de réactivité en cas de tirs de défense ». Le travail autour d’outils de protection est aussi mis en avant par la députée sortante. De même que la recherche sur le comportement du loup, pour mieux lutter contre la prédation.
Chez Ensemble, Nicolas Michel et Lander Marchionni soutiennent le déclassement du loup comme espèce protégée. Ils évoquent aussi la question du comptage et son amélioration pour une meilleure régulation.
Au RN, Thierry Sénéclauze propose de « réduire l’espèce à une quantité minimale et acceptable ». Adhémar Autrand confirme, « le territoire peut avoir un certain nombre de loups, parce qu’il y a du gibier naturel. Mais là on en a trop et depuis trop longtemps ! » Il suggère de faire « confiance aux citoyens, aux chasseurs et à leurs fédérations pour régler eux-mêmes le problème du loup ».