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Machinisme

Les andaineurs double rotor se généralisent

Appareils à rotors ou à soleils, modèles à dépose centrale ou à dépose latérale... le marché des andaineurs de grande largeur s’est étoffé. Petit tour d’horizon de leurs spécificités techniques.
Les andaineurs double rotor se généralisent

Le marché des andaineurs se décline en grandes familles de modèles à deux rotors (traîné, semi-porté à dépose centrale ou latérale) et deux types à soleils (dépose centrale ou latérale). Ces derniers viennent aussi concurrencer les plus gros appareils à trois, quatre ou six rotors, dont les largeurs de travail peuvent atteindre 20 m.

Des machines se destinant principalement aux ETA

Simples, les andaineurs à double rotors traînés sont adaptés aux variations de volume de fourrage. Composés de deux rotors l'un derrière l'autre reliés entre eux par un timon articulé et orientable, ils peuvent réaliser deux andains par passage à la suite d'une première coupe tardive (ou pour la conception d'andains de nuit) ou au contraire rassembler une largeur importante en un seul andain après un aller-retour, avec un regain par exemple. Ces appareils ont par ailleurs un rayon de braquage très court, sans pénaliser l'andainage, ce qui en fait des appareils très maniables. Même en marche arrière, contrairement aux a priori, l'appareil se recule très bien. Avec un peu d'habitude, les utilisateurs en font ce qu'ils veulent, en pilotant le timon articulé avec le levier de distributeur en cabine, de façon à positionner le second rotor à leur guise. En revanche, ce type d'andaineurs peut trouver ses limites dans les très fortes pentes. Du fait de la faible largeur des essieux contenus à l'intérieur des rotors, ils se révèlent un peu plus sensibles au renversement. Ils tendent également à glisser vers la pente en travail en dévers ou à partir en crabe dans les descentes.
Les andaineurs traînés souffrent également d'un dégagement limité et de roues à diamètre limité pour passer au-dessus des andains déjà formés. En outre, les roues ne sont pas adaptées à des kilométrages trop importants : ces appareils conviennent davantage aux exploitations dont le parcellaire est regroupé. D'ailleurs, au transport, il est préférable de démonter tout ou partie des bras de façon à circuler avec un gabarit raisonnable. Également, bon nombre de constructeurs de presses reprochent aux andaineurs traînés de former un andain plus irrégulier du fait de la formation en deux temps de l'andain.

Semi-porté et dépose latérale : simple et stable

Cette critique est également valable pour les andaineurs semi-portés à dépose latérale. Attelés sur les bras de relevage, ils se composent d'un essieu directeur (ou d'un essieu doté de roues directrices) et d'une poutre centrale sur laquelle sont montés un rotor avant et un rotor arrière. Ce sont des outils assez longs et encombrants, même si les roues ou l'essieu directeur facilitent les manœuvres. En revanche, ils offrent un meilleur comportement dans les pentes. Sur route, les rotors se replient à la verticale, ce qui limite la largeur au transport à moins de 3 m. Dans la majorité des situations, il n'est pas utile de démonter les bras pour le transport.
Au travail, comme leurs cousins traînés, ils sont pour bon nombre d'entre eux adaptés aux variations de volume de fourrage. Pour certains, l'essieu ou les roues directrices permettent en effet de travailler en crabe et donc d'écarter les deux rotors pour confectionner deux andains. D'autres modèles proposent des supports de rotor télescopiques de façon à écarter les rotors pour passer en configuration deux andains.

Compacité et stabilité sur les andaineurs à dépose centrale

Les andaineurs semi-portés à dépose centrale reprennent globalement la même architecture que les modèles semi-portés à dépose latérale. La différence tient dans la position des rotors, symétriques. Ces appareils disposent ainsi d'un châssis plus court et sont donc plus maniables. Les supports de rotor sont généralement télescopiques permettant de faire varier la largeur de travail et celle de l'andain. Économiques, ils réalisent un andain homogène, particulièrement adapté à la reprise par une presse à rotor hacheur, la majorité des brins étant déposés perpendiculairement à l'axe d'avancement. Seul bémol, ces appareils ne retournent pas la bande centrale sous l'andain, qui ne bénéficie donc pas d'un dernier séchage. Cependant, cette remarque est aussi valable pour les modèles à dépose latérale réalisant un ou deux andains en un seul passage. Autre spécificité, certains modèles à grands rotors proposent même un abaissement des rotors ou du châssis principal pour limiter la hauteur hors-tout. D'autres proposent un repliage vers l'arrière pour obtenir le même effet.

Plus de dégagement dans les bouts de champ

Ces dernières années, sur les appareils semi-portés, les constructeurs ont également augmenté la hauteur de dégagement. Plusieurs constructeurs proposent même un verrouillage de la suspension cardanique de chaque rotor, dès lors qu'on les lève, de façon à gagner en stabilité. Ce système réduit également le risque que les fourches viennent gratter le sol avant de poser les rotors, notamment dans les terrains en pente.
Les constructeurs ont également revu l'architecture pour augmenter le dégagement des rotors lors de demi-tours, sans positionner ces derniers à la verticale. Selon les firmes, le dégagement maximal varie de 40 à 75 cm, sans impacter fortement le centre de gravité et donc la stabilité dans les demi-tours. 

Ludovic Vimond