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Musée

Léonard de Vinci, un univers de génie

Jusqu'au 24 février, le musée de Louvre consacre une exposition inédite au génie italien. Une occasion unique d'admirer et de mesurer la prolificité de celui qui restera bien plus qu'un peintre.
Léonard de Vinci, un univers de génie

500 ans après la mort de Léonard de Vinci, le Louvre a décidé de frapper fort, en offrant aux visiteurs, une exposition magistrale regroupant pas moins de cent soixante-deux de ses œuvres. Une grande première qui attire les foules depuis l'ouverture de l'exposition mi-octobre. La réservation est plus que conseillée. Et on vous prévient, pour approcher des œuvres, il va falloir faire preuve de patience ou jouer des coudes ! Aguerries au phénomène Léonard De Vinci - notamment en raison de l'illustre Joconde qui est de loin l'un des tableaux les plus vus du musée parisien - les équipes du Louvre s'attendaient à une telle fréquentation. En cette année de commémoration, le musée a ainsi rassemblé autour des cinq tableaux essentiels qu'il conserve - à savoir la Vierge aux rochers, la Belle Ferronnière, la Joconde (qui reste toutefois dans la salle où elle est habituellement exposée¹), le Saint Jean-Baptiste et la Sainte Anne - la plus grande part possible des peintures de l'artiste, afin de les confronter à un large choix de dessins ainsi qu'à un ensemble, restreint mais significatif, de tableaux et de sculptures de l'environnement du maître. Le spectacle est à découvrir du côté du pavillon Napoléon.

Ombre et lumière

En clair-obscur, cette rétrospective inédite de la carrière de peintre de Léonard de Vinci, permet de montrer combien il a mis la peinture au-dessus de tout et comment son enquête sur le monde, qu'il appelait « la science de la peinture », fut l'instrument de son art, dont l'ambition n'était rien moins que d'apporter la vie à ses tableaux. La révolution léonardienne tient en quelques mots. Afin que ses figures possèdent, dans un espace infini constitué d'ombre et de lumière, la réalité de la vie, il apprit à leur donner, par l'invention d'une liberté graphique et picturale sans pareille, la nature du mouvement. Afin qu'elle sache traduire la vérité des apparences, il voulut faire de la peinture, la science universelle du monde physique. Léonard de Vinci n'aurait peint finalement que très peu de tableaux mais aurait passé à chaque fois des années à les remanier, à rechercher la pose et l'expression juste, par le biais de dessins et d'études innombrables, mais aussi en effaçant et en retraçant inlassablement, faisant de ses plus grands travaux des œuvres, par essence, inachevées.

Dix ans de travail

Dans cet esprit, les organisateurs de l'exposition ont pensé à montrer les hésitations et les repentirs sur certaines œuvres grâce à la technique de la reflectographie infrarouge. On découvre ainsi ce que nos yeux ne peuvent deviner : des enfants présents au loin derrière « La Vierge au dévidoir » ou encore la fameuse technique du « Sfumato » pour atténuer les contours et jouer avec les ombres, pour le « Saint Jean-Baptiste » ou « La Joconde ». Aboutissement de plus de dix années de travail, qui ont vu notamment l'examen scientifique renouvelé des tableaux du Louvre et la restauration de trois d'entre eux, permettant de mieux comprendre sa pratique artistique et sa technique picturale, l'exposition clarifie également la biographie de Léonard de Vinci en reprenant tous les documents d'archives. Elle dresse le portrait d'un homme et d'un artiste d'une extraordinaire liberté. Compositeur, sculpteur, poète, peintre, anatomiste, astronome, physiologiste... la plupart des historiens attribuent pas moins de dix-sept métiers à Léonard de Vinci. 
Sophie Chatenet

¹ La Joconde, le tableau le plus célèbre du Louvre qui attire près de 30 000 visiteurs par jour, est présente via une expérience en réalité virtuelle de sept minutes proposée en fin de parcours.

 

L’hommage de la France 
Depuis le début 2019, la France, où le Toscan vécut les trois dernières années de sa vie au Clos-Lucé auprès de son ultime mécène et admirateur François Ier, multiplie les hommages.
De Chambord à Romorantin, d’Amboise à Paris, l’art de ce génie universel a été passé au crible : dessins, croquis, machines, traités. Mais s’il est une conviction que les commissaires de l’exposition ont renforcée, c’est la primauté absolue de la peinture dans l’esprit du maître.

Léonard de Vinci, portrait d’une dame de la cour de Milan, dit à tort La Belle Ferronnière. Léonard de Vinci a peint « La vierge aux rochers » en 1484.

 

En pratique / Jusqu’au 24 février 2020. Tarif unique d’entrée au musée et aux expositions : 17 €.
Réservation obligatoire d’un créneau de visite pour l’exposition Léonard de Vinci : www.ticketlouvre.fr