Le tournesol, une culture qui compte dans l’assolement
Si la rentabilité du tournesol est couramment évaluée de façon annuelle, à l’échelle d’une culture ou de l’assolement, une appréciation de sa place économique permettra de percevoir l’apport de cette espèce à votre rotation. Les éléments économiques fournis par Terres Inovia vous aideront à bien positionner le tournesol dans vos assolements pour les cultures de printemps, en tenant compte du contexte pédoclimatique rencontré.

Le tournesol est une culture robuste. Cette robustesse a été démontrée à partir d’une expérimentation menée durant trois années sur deux sites expérimentaux. Il s’agissait de comparer économiquement quatre cultures d’été conduites en sec (maïs, tournesol, soja et sorgho). Grâce à des années climatiques très contrastées durant cette expérimentation - période estivale arrosée favorable aux cultures de printemps en pluvial mais aussi conditions sèches similaires à l’été 2020 - la rentabilité économique de chaque culture a été évaluée en fonction du contexte hydrique. Au bilan, on constate que le tournesol est une culture qui amortit bien l’effet météo et l’effet marché (variation du prix), d’où sa qualification de culture « robuste ». Cette robustesse du tournesol, qui s’est illustrée nettement en 2019 et 2020 dans un contexte d’années très sèches, est à souligner.
Assolement : positionner ses cultures en fonction de la marge visée
Cette démarche consiste à se fixer un objectif de marge et évaluer la performance à réaliser pour l’atteindre. En tenant compte du potentiel de la parcelle, l’analyse des isomarges est un moyen de positionner au mieux les cultures dans l’assolement. Explication : à partir des prix de vente et des charges opérationnelles estimées, on calcule le rendement que chaque espèce doit atteindre pour obtenir une marge brute donnée. Par exemple (voir tableau 1 pour la campagne 2020) : pour obtenir une marge brute de 500 €/ha en conduite sèche, un tournesol doit atteindre
20 q/ha (moyenne Sud-Ouest 2020) quand un maïs ou un sorgho doit monter à 57 q/ha. Le tournesol conforte ainsi la robustesse de sa marge annuelle à travers les isomarges. Cette approche permet également de positionner au mieux ses cultures en fonction du potentiel des parcelles. Dans les situations en sols profonds, le tournesol trouvera toute sa place en valorisant une réserve utile (RU) plus élevée.
En contexte hydrique restreint
Dans une situation donnée, le positionnement du tournesol sera plus ou moins favorable comparé à d’autres espèces de printemps en fonction du rendement de ces cultures. Les tableaux 2 et 3 permettent d’évaluer (à partir d’hypothèses de prix de vente et de charges opérationnelles) la compétitivité du tournesol vis-à-vis du maïs ou du sorgho en considérant la différence entre la marge du tournesol et celle du maïs ou sorgho. Ainsi, en conditions pluviales, pour un rendement de 20 q/ha, le tournesol maintient son intérêt économique jusqu’à un potentiel de 60 q/ha pour un maïs ou environ 55 q/ha pour un sorgho. Ces tableaux permettent de mieux positionner les espèces en combinant approche économique et pédoclimatique (performance potentielle de la culture dans une situation donnée). En appréciant a posteriori les performances des cultures de printemps en conditions difficiles, on constate qu’avec ses résultats économiques intéressants, le tournesol démontre régulièrement ses performances régionales et sa compétitivité en contexte hydrique restreint, tout comme en 2020.
Claire Martin-Monjaret et Vincent Lecomte, Terres Inovia
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Votre contact régional Auvergne-Rhône-Alpes, Paca : Alexis Verniau ([email protected])
Des intérêts économiques dans des contextes de production variés
• Dans les zones intermédiaires (territoires qualifiés à potentiel de production limité) : pour diversifier les rotations, réduire les coûts de désherbage et de protection fongicide.
• Dans les exploitations irriguées : en valorisant de faible quantité d’eau (120 mm) dans les sols superficiels à intermédiaires.
• Au-delà des bassins traditionnels, dans les régions septentrionales : grâce au développement d’une offre génétique très précoce, le tournesol s’adapte à ces nouveaux secteurs en culture principale, ou en double culture dans la partie Sud de la France.
• Dans les exploitations en agriculture biologique (2e oléagineux après le soja) : des tolérances variétales et un écartement large qui facilite le désherbage mécanique (binage).
Dans toutes ces situations, le tournesol est un allier des rotations diversifiées. Il stabilise les performances économiques des exploitations sur le long terme afin d’améliorer la robustesse des systèmes de grandes cultures français. (cf grahique)