D'ici quelques semaines, ce sont près de 1 800 entreprises provenant de 42 pays différents qui viendront présenter leurs 700 nouveautés au Salon international du machinisme agricole (Sima). Le Sima attire de plus en plus d'exposants étrangers. Cette année, il y aura plus d'Allemands, plus de Polonais aussi. Six nouveaux pays feront même leur première apparition dans cet immense labyrinthe d'innovations : Arabie saoudite, Serbie, Slovaquie, Suède... « Israël et le Sri Lanka seront aussi présents tout comme la Serbie qui propose des solutions sur le travail du sol », informe Martine Dégremont, directrice du Sima.

Un deuxième village start-up

Si le mondial des fournisseurs de l'agriculture et de l'élevage qui a lieu tous les deux ans à Paris a le vent en poupe, ce n'est pas un hasard. Attirant chaque année entre 600 et 700 journalistes, selon les organisateurs, il satisfait 88 % des exposants. La moitié d'entre eux affirme même signer des commandes pendant le Salon. La raison principale pour laquelle le Sima semble être incontournable pour ses 232 000 visiteurs annuels, c'est sa capacité à suivre et à présenter les innovations du monde agricole.
Pour cette nouvelle édition, ce n'est pas un, mais deux villages start-up qui verront le jour dans le Hall 4. « Tout au long de l'évènement, 35 entreprises innovantes accueilleront cinq ateliers proposés par la Ferme Digitale permettant d'échanger sur les débouchés du secteur », précise la présidente du Sima. Relié aux villages start-up, le village de l'innovation présentera le palmarès du Sima innovation awards avec les portraits des agriculteurs médaillés dans une scénographie numérique innovante. Chaque visiteur sera invité à donner son avis, à assister à des démonstrations et à tester de nouvelles pratiques.

Accompagner l'évolution des modes de production

Le Sima 2019 sera aussi placé sous le signe de l'évolution des modes de production. « Nous évoquerons l'importance de l'agroécologie, nous parlerons aussi d'agriculture de précision pour ceux qui souhaitent observer de façon de plus en plus fine la totalité de leur parcelle et répartir la bonne dose au bon endroit en fonction des besoins de leur sol », souligne Gilbert Grenier, professeur d'automatique et génie des équipements chez Bordeaux Sciences Agro. « Nous tenterons de répondre au mieux aux différentes questions avec une série de tables rondes et de conférences sur l'agronomie, l'agriculture de précision, la rentabilité des élevages grâce à l'AgTech, les aides à la décision et l'enjeu de l'utilisation des données agricoles et de leur protection », ajoute-t-il. Un colloque sur agriculture durable comme opportunité d'innovation dans les machines et les systèmes autour des problématiques R&D de l'agroéquipement sera organisé le 23 février toute la journée. « L'agroéquipement, c'est une filière qui recrute, avec 5 000 postes à pourvoir en France pour des métiers de plus en plus liés au numérique », précise Martine Dégremont. Afin de répondre à cette demande et à celles des autres filières, des job dating de 15 minutes seront proposés du lundi au mercredi.

Des rendez-vous à ne pas manquer

Le lundi 25 février, le Sima dealers'day permettra aux distributeurs d'échanger sur le thème de la formation et de l'évolution du métier de concessionnaire, de 10 h 30 au 12 h 30. À la même heure, le lendemain, le Sima African Summit se penchera sur l'industrie agroalimentaire, la technologie et la mécanisation en Afrique en présence de la Pafo, organisation panafricaine des agriculteurs. Grande nouveauté cette année : un Agri'hackathon. Des codeurs et professionnels du secteur agricole plancheront jour et nuit pendant 48 heures. Ce groupe de réflexion aura pour mission de créer des synergies entre les différents partenaires et les start-up et ainsi faire émerger des prototypes technologiques novateurs utilisant les données satellites. De quoi donner de belles inspirations aux entreprises les plus créatives. 
Alison Pelotier

Les temps forts du Sima

Nous avons repéré, pour vous, une sélection de conférences, ateliers et tables rondes tout au long du Sima.

Les conférences  et tables rondes

Dimanche 24 février
• Agronomie : penser, dès aujourd’hui, les systèmes de culture de demain
Table ronde proposée par Axema et le Sima, organisée avec le concours de l’Inra. Hall 4 - mezzanine, de 10 h 30 à 12 h 30.
Dans une logique de performance productive et de réduction d’impact environnemental, cette table ronde permettra d’imaginer comment il est possible d’augmenter le Land équivalent ratio (LER) au-delà de 1 et le bouclage des cycles des éléments fertilisants et notamment de l’azote.
• Nourrir le sol pour nourrir les hommes
Rencontres internationales de l’agriculture du vivant. Hall 4 - mezzanine, de 14 h 30 à 16 h 30.
En copiant les principes fondamentaux de la nature, l’agriculture du vivant utilise le génie végétal pour restaurer le cycle de la fertilité grâce à l’agroforesterie, les semis directs sous couverts, l’agriculture de conservation ou encore le maraîchage sur sol vivant. En présence de Marcel Bouché, agronome et géodrilologue (spécialiste des vers de terre) à la renommée internationale, les chercheurs et agriculteurs du monde entier présenteront les résultats de leurs travaux.
Lundi 25 février
• Agriculture augmentée : une réalité aujourd’hui et demain
Table ronde proposée par Axema et le Sima, organisée avec Agridées.
Hall 3 - mezzanine, de 10 h 30 à 12 h 30.
Des plateformes de marché aux capteurs GPS, en passant par les biotechnologies, la robotique et la génétique, le débat portera sur les réalités d’usage de ces nouveaux outils et sur les innovations les plus prometteuses. Cette conférence partira de l’expérience concrète d’agriculteurs en interrogeant celles et ceux qui observent les tendances d’un écosystème international « AgTech ».
• Agroéquipements : peuvent-ils contribuer à l’agroécologie ?
Conférence organisée par Irstea et Inra. Hall 3 - mezzanine, de 14 h à 18 h.
Réduire les intrants, boucler les flux et mieux utiliser les fonctions des écosystèmes. Cette approche guidée par l’écologie se passera-t-elle des agroéquipements ou au contraire, devra-t-elle y avoir recours ? La conférence abordera deux  enjeux :
la réduction des produits phytosanitaires (et en particulier du glyphosate) et la nécessaire reconquête de la fertilité des sols.
Mardi 26 février
• Agriculture biologique : s’engager en bio, pourquoi et comment ?
Table ronde proposée par Axema et le Sima, organisée avec l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, en partenariat avec Biofil. Hall 3 - mezzanine, de 10 h 30 à 12 h 30.
Mercredi 27 février
• Élevage : Comment l’AgTech augmente la rentabilité des élevages
Table ronde proposée par Axema et le Sima, organisée avec Agridées et l’Inra - Ring - de 13 h à 15 h.
Simulateurs, salles de traite ou systèmes d’alimentation robotisés, utilisation coordonnée de capteurs… Ces technologies amènent aujourd’hui à parler d’élevage de précision. Elles peuvent être très utiles pour améliorer le bien-être animal et limiter le recours aux antibiotiques par la détection précoce de dysfonctionnements tout en diminuant le volume de travail.

Les ateliers des villages start-up

Lundi 25 février
Inclusion numérique, vulgarisation des outils : un nouvel enjeu pour l’agriculture de demain !
Comment pérenniser l’utilisation d’internet comme outil d’insertion sociale et économique des agriculteurs ? Capteurs connectés, intelligence artificielle, OAD : et le bon sens paysan dans tout ça ? Et si nous trouvions en cette technologie les moyens de comprendre encore mieux l’environnement qui nous entoure ?
Villages Start-up, hall 4 - 15 h-16 h 15.
Mardi 26 février
• Les données agricoles de l’espace à la terre en passant par les drones : quelles complémentarités ?
Tout est fournisseur de données : les satellites, les drones, les sondes capacitives, les capteurs embarqués sur le matériel agricole… Doit-on choisir, les comparer ou encore les associer ? La gestion de la donnée est-elle le prochain enjeu des politiques agricoles européennes ?
Villages Start-up, hall 4 - 15 h-16 h 15.
Mercredi 27 février
• L’agriculteur augmenté : un agriculteur déconnecté ou re-connecté ?
Pour réussir, l’agriculteur d’aujourd’hui doit être agronome, économiste, communicant, manager, chef d’entreprise… Doit-il également devenir un véritable Data scientist ? Savons-nous comment apprivoiser les données agricoles et créer de la valeur ajoutée à la simple échelle de nos exploitations agricoles ?
Villages Start-up, hall 4 - 15 h-16 h 15.