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SIA 2019

Le Salon de l’agriculture dans les starting-blocks

Le Salon international de l’agriculture (SIA) ouvre ses portes ce 23 février pour les refermer le 3 mars. Sur l’affiche de cette édition 2019, Imminence, une bleue du Nord plein cadre et un slogan : « Agriculture : des femmes, des hommes, des talents ».
Le Salon de l’agriculture dans les starting-blocks

Imminence, cinq ans, a fière allure, la tête haute, sur les affiches de la 39e édition du Salon de l'agriculture. Plus les années passent et plus la pause de la star bovine du Salon est soignée. Son propriétaire, Gilles Druet, éleveur de Saint-Aubin dans l'Avesnois-Tiérarche (Nord), la présente plus prosaïquement : « rustique, robuste, docile, résistante au climat froid et pluvieux du Nord ». Certains y verront une métaphore de l'agriculteur contemporain qui doit avoir le cuir épais pour supporter la pluie de difficultés qui s'abat sur ses épaules. « C'est un honneur et une grande fierté qu'elle ait été choisie », clame l'agriculteur ch'ti. Un honneur et un engagement pour l'heureux propriétaire qui a dû consacrer une à deux journées par semaine à la promotion du SIA ces derniers mois. Gilles Druet entend bien profiter « de ces moments intenses et riches en émotions qui s'annoncent, avec ma femme et mes trois enfants qui tous participent avec entrain à la vie de l'exploitation », sans négliger pour autant son rôle d'ambassadeur de « cette merveilleuse race qu'est la bleue du Nord et qui a failli disparaître. »

Pendant neuf jours, du 23 février au 3 mars, le Salon de l’agriculture de Paris sera la vitrine de la diversité du monde agricole (photo d’archives 2018).

Les bons messages

Si l'animal a l'honneur de l'affiche, l'Homme a celui du slogan : « Des femmes, des hommes, des talents ».
À une époque où l'on résume tout par des chiffres, les organisateurs ont choisi de valoriser l'humain, le savoir-faire et la transmission au sens large. Le Salon est un temps de rencontres privilégié entre agriculteurs et consommateurs sous l'œil de médias attentifs. Bref, une belle vitrine... également pour les ennemis de la profession. Alors les filières s'organisent pour distiller les bons messages. Plutôt que de gonfler les muscles face au véganisme prosélyte, Interbev a choisi l'argumentation posée et réfléchie. « Des éleveurs aux consommateurs nous pouvons tous avoir un impact positif sur le terroir et notre santé : en mangeant la juste quantité d'une viande de qualité », plaide l'interprofession. En somme, un appel à une consommation responsable et raisonnée comme la filière viticole depuis quinze ans. D'ailleurs, au restaurant-boucherie, les visiteurs seront conseillés sur le meilleur accord viande-légumes, au même titre que le sommelier renseigne sur les accords mets et vins.

Promotion du métier

Au-delà du consommateur, le monde agricole s'adresse aussi durant dix jours au futur agriculteur potentiel qui lui fait face. À l'heure où « les transmissions d'exploitation ne sont plus monolithiques, analyse le sociologue François Purseigle, où les " hors cadres " représentent un nombre toujours plus important », le SIA s'apparente à un immense stand de promotion des métiers de l'agriculture. La filière ovine a pris le taureau par les cornes en organisant ses quatorzièmes Ovinpiades des jeunes bergers. Dans les dix ans à venir, la filière devra installer 10 000 éleveurs si elle veut conserver ses capacités de production. Elle espère donc à cette occasion susciter quelques vocations ! Et puis comme toujours Porte de Versailles, il sera aussi question de politique. Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, rappelait le contexte : « les élections européennes et les négociations autour de la future Pac ».
Par cordialité sûrement, il n'a pas cité le Brexit. 
D. B.


Plus d'infos : www.salon-agriculture.com

 

La Région Auvergne-Rhône-Alpes fera encore la part belle aux dégustations de produits du terroir dans le hall 3 du SIA.

Région / Au cœur de la plus grande ferme de France, les régions rivalisent d’ingéniosité pour être vue. Côté Auvergne-Rhône-Alpes, c’est avec l’étendard « La Région du Goût », que le territoire et ses produits seront mis en avant.

Auvergne-Rhône-Alpes se positionne en leader

Outre le village régional, dans le pavillon numéro 3, qui regroupe plus d’une cinquantaine d’exposants, Auvergne-Rhône-Alpes revient dans le hall 1, sous les traits d’une ferme-auberge. Tous les jours, les visiteurs pourront, comme sur une ferme-auberge, observer les animaux, découvrir l’histoire et la fabrication des produits et goûter les préparations concoctées par de jeunes cuisiniers en formation dans les établissements de la région : lycée des métiers de Chamalières (Puy-de-Dôme), Institut de formation professionnelle et permanente du Cantal, lycée hôtelier de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), et Maison familiale et rurale des Baronnies (Drôme).  Chaque jour, un ou deux produits seront successivement à l’honneur.De plus, en alternance avec les animations autour des produits, auront lieu quotidiennement des rendez-vous « inf’ovins » sur des sujets liés à l’élevage ovin : la reproduction (état corporel, effet bélier…), l’alimentation (besoins des animaux, transhumance, allaitement…), les soins aux animaux (parage onglons, tonte…), la sélection et la génétique, les ovins en France (géographie, taille des troupeaux, le loup…). Ces brèves explications pédagogiques, assurées par les techniciens de Races ovines des Massifs sélection, permettront de présenter les ovins présents sur le stand et la diversité des races des massifs. Enfin, des démonstrations autour du travail de la laine auront lieu le samedi 2 mars avec l’association Seraphita. Concours bovins, ovins, équins… seront aussi l’occasion de mettre en avant le savoir-faire des éleveurs. Enfin, une journée Auvergne-Rhône-Alpes ponctuée de visites officielles des stands de la Région est prévue le lundi 25 février.  Sophie Chatenet

 

CONCOURS GÉNÉRAL AGRICOLE /

La preuve par le goût

Lassés des attaques sur leurs pratiques, les agriculteurs répondent par un argument massue : le goût, c’est-à-dire le plaisir qu’ils offrent aux consommateurs. Irréfutable.
L’édition 2019 du plus ancien et du plus important concours de produits alimentaires du monde est placée sous le signe du goût. Jusqu’ici, rien de très original. Mais à bien y réfléchir, l’angle n’est pas si anodin. Se placer sous le signe du goût, c’est entrer directement dans le palais du consommateur, c’est comprendre qu’il associe chaque jour un peu plus alimentation et plaisir. Et in fine, c’est mettre en relief le rôle de fournisseur officiel d’émotions de l’agriculteur. Évidemment, et les études consommateurs diligentées par les organisateurs du CGA le montrent, le consommateur est attentif à la prise en compte des problématiques écologiques, sociales et au bien-être animal. Précisément, cette étude relayée par le commissaire général du CGA, Benoît Tarche, révèle les préférences des Français en la matière : « la recherche de goûts puissants mais naturels, obtenus par des procédés traditionnels avec des ingrédients à forte personnalité ; mais aussi la préférence pour des produits affichant une liste courte d’ingrédients et correspondant aux attentes tant en termes de sécurité alimentaire que de quête de goût authentique. » Les producteurs et transformateurs doivent donc rechercher le compromis entre valeurs traditionnelles, tendances du marché et attentes des consommateurs.
Formation de palais
Et pour mieux impliquer le consommateur, le CGA l’invite à se former les papilles à travers un programme de 55 formations (sur une large gamme, du foie gras jusqu’aux punchs !) qui permet de devenir juré aux côtés des professionnels. Sans surprise, elles rencontrent un succès croissant.
Selon un sondage de 2015, plus d’un Français sur deux achète un produit médaillé CGA dans l’année. C’est dire la notoriété du concours, la confiance accordée. C’est dire aussi la responsablité qui incombe aux organisateurs. Pour Benoît Tarche, c’est une triple mission à assumer :  encourager la production d’excellence, accompagner le développement des filières et les consommateurs sur le chemin du bien manger. Comme chaque année, tous les « épicurieux » vont traquer les nouveautés qui recevront leurs premiers macarons. Bienvenue, entre autres, aux pâtés croûtes traditionnels, à la coppa corse, aux îles flottantes ou au cacao d’outre-mer ! 
D. B.