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Agroéquipements

Le rapport Bournigal veut redonner du souffle à la filière

Le président de l'Irstea formule neuf recommandations déclinées en trois axes : préparer l'agriculture de demain, encourager l'innovation et renforcer les compétences du secteur.
Le rapport Bournigal veut redonner du souffle à la filière

S'il fallait élire la personnalité la plus marquante du Sima 2015, nul doute que la majorité des suffrages irait à Jean-Marc Bournigal. Avant de recevoir le 25 février le Sedimaster au titre de l'année 2014, le président de l'Institut de recherche en sciences et technologies de l'environnement et de l'agriculture (Irstea) était partout ce 22 février, jour d'ouverture de la 76ème  édition du Sima. En fin de matinée, celui qui préside également le jury des Sima Innovation Awards clôturait un colloque organisé par l'association européenne EurAgEng sur la contribution des innovations dans le cadre d'une agriculture durable, l'après-midi, il intervenait au cours de la conférence de restitution du rapport portant son nom sur le futur du secteur des agroéquipements qu'il avait remis le 12 janvier à Stéphane Le Foll. Dans ce document de 150 pages, Jean-Marc Bournigal, dresse une liste de pistes pour redonner du souffle à la filière et l'aider à répondre à l'ambition du projet agro-écologique souhaitée par le ministère de l'Agriculture. Ses recommandations, au nombre de neuf, sont déclinées en trois axes : préparer l'agriculture de demain, encourager l'innovation et organiser son écosystème, enfin, renforcer les compétences et les moyens du secteur des agroéquipements (lire encadré).
Déjà, certaines propositions font l'unanimité. C'est le cas de la création d'un comité stratégique de filière « agroéquipements et services ». « C'est une nécessité pour inciter tous les membres du secteur, utilisateurs, distributeurs et constructeurs de machines,  à se tourner encore plus vers l'innovation», explique Patrice Durand, directeur des Entrepreneurs des Territoires (FNEDT). Pour Jean-Marc Bournigal, lui-même, une structure de ce type est d'autant plus indispensable que les métiers et les services liés aux agroéquipements souffrent d'un déficit d'image et d'un manque de visibilité. Ce comité, à l'image du Comité de filière des éco-industries (Cosei), pourrait définir des objectifs et des priorités d'actions en réunissant une vingtaine de partenaires autour d'Irstea.

L'ère d'une agriculture robotisée et numérique

L'agriculture est entrée dans l'ère du numérique.

L'émergence d'une offre française de robotique agricole paraît également séduisante à beaucoup d'acteurs de la filière. " Dans un contexte de raréfaction de la main d'œuvre mobilisable par l'agriculture, les pratiques agrécologiques qui demandent un plus grand nombre d'interventions que les pratiques traditionnelles bénéficieraient du développement de la robotique agricole et forestière ", souligne Jean-Marie Bournigal. " La robotique vise aussi à limiter l'impact des agroéquipements sur l'environnement, notamment en termes de consommation énergétique, de tassement des sols - dans le cas d'essaims de robots par exemple -, de pollutions des sols et des eaux, du fait d'une application d'intrants, fertilisants et produits phytosanitaires mieux maîtrisés ". Le président d'Irstea invite à construire une branche « agriculture » dans le plan Robotique national (Nouvelle France Industrielle) et favoriser les transferts technologiques à partir de secteurs où la robotique est déjà très développée. Dans le domaine de l'agriculture numérique que d'aucuns voient supplanter l'agriculture de précision, l'objectif est de faire émerger rapidement une nouvelle offre nationale, voire européenne de produits et services pluri-technologiques, à forte valeur ajoutée, s'appuyant sur des ressources en «Cloud» et favorisant l'avènement de nouvelles architectures d'agroéquipements intelligents, en autonomie du tracteur.

 

Le rapport Bournigal est consultable en ligne : http://agriculture.gouv.fr/Definir-futur-secteur-des-agroequipements