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Agroéquipements

Le marché reculerait de 14,7% et 11% en 2014 et 2015

Le marché français des agroéquipements aurait reculé de 14,7% en 2014 et reculerait encore de 11% en 2015 estime Axema, le syndicat des producteurs et importateurs de matériels agricoles, qui tenait une réunion biennale à Paris le 9 avril.
 Le marché reculerait de 14,7% et 11% en 2014 et 2015

Le marché français des agroéquipements, qui avait enregistré deux années record en 2012 et 2013, reculerait de 14,7 % en 2014 à 5,6 milliards d’euros, selon les prévisions révélées le 9 avril par Axema, l'Union des industriels de l'agroéquipement, à l’occasion de sa 2ème  biennale. Une contraction liée d’une part à une baisse de 7 % de la production française l’an passé conjuguée à une chute des importations (-14 %) quand les exportations sont restées stables. A partir d’hypothèses où la production et les importations diminueraient à nouveau, mais dans une moindre mesure qu’en 2014 (- 6 % et - 8 % respectivement), le marché français serait en baisse de 11 % en 2015 et devrait s’établir à 5 milliards d’euros.  D’après le baromètre du Comité européen des constructeurs de machines agricoles (Cema), toute l’Europe serait touchée par la morosité économique. Les ventes de matériels agricoles en Allemagne, le premier producteur européen, pourraient ainsi reculer de 7 % cette année.  Les industriels français restent malgré tout optimistes. Ils ont offert 5 000 emplois en 2014, misant sur leurs capacités à innover pour attirer leurs nouveaux collaborateurs. Même s’ils continuent à rencontrer des difficultés pour renouveler et compléter leurs effectifs, 56  % d’entre eux prévoient de recruter cette année.

Trop de normes réglementaires

Axema avait placé l’Europe et ses opportunités pour les industriels des agroéquipements au cœur de sa 2ème biennale, avec une table ronde dédiée. L’occasion de rappeler que l’Europe est leader sur le marché mondial avec une production totale de 40,3 milliards d’euros (chiffres 2013). Dans une compétition internationale de plus en plus rude, les constructeurs français cherchent à tirer leurs épingles du jeu. 80 % d’entre eux sont des entreprises de moins de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais ils ont vu leur marge nettement diminuer ces dernières années, pour s’établir en moyenne à 12 % de leur valeur ajoutée en 2013.

« Les fabricants français sont handicapés par une pléthore de normes réglementaires », a déploré Paul Raguin, président du directoire d’Oléane, une entreprise d’électronique professionnelle, tout en ajoutant que les industriels hexagonaux bénéficient de trois atouts majeurs, « la formation de leurs ingénieurs, la culture de l’innovation et la qualité des infrastructures ». Pour Daniel Ferrand, directeur général de l’institut Coe-Rexecode, le critère de compétitivité dont on parle tant est « multidimensionnel ».  Mais c’est la dimension « prix », les produits français étant souvent plus onéreux que ceux des autres pays européens, qui freine les exportations. « Nous avons des coûts globaux plus importants que ceux de nos voisins européens », a renchéri Paul Raguin.

De son côté, Jérôme Frantz, directeur général de la société Frantz Electrolyse, spécialiste de traitement de surface des métaux et président de fédération des industries de la mécanique (Fim) a regretté que les constructeurs français de machines agricoles n’utilisent pas suffisamment le dispositif du Volontariat international en entreprise (VIE) pour se développer sur les marchés internationaux. Michel Barnier, ex-commissaire européen au marché intérieur, a plaidé pour sa part pour une politique industrielle européenne commune à l’instar de la politique agricole commune.  Sans ce nouvel outil, aucun des quatre pays européens (NDLR : Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni) du G8 actuel n’en fera partie en 2050, a-t-il pronostiqué.