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FONCIER

Le marché de la Safer Aura progresse de 12 %

Vendredi 1er juin, la Safer Aura a tenu son assemblée générale annuelle, à Limonest (Rhône). L’occasion de revenir sur l’évolution du marché foncier dans la région et de focaliser son attention sur ses missions d’intérêt général.
Le marché de la Safer Aura progresse de 12 %

Dans un contexte d'augmentation du prix du foncier sans précédent ces dernières années dans la région, le marché de la Safer a connu une hausse de 12 % en surface et en valeur en 2017. Au total, ce sont plus de 49 000 déclarations d'intention d'aliéner (DIA) et un peu moins de 71 000 hectares qui ont été vendus sur l'année pour 4 500 M€. Quant à la répartition des biens en surface, 40 % des achats de la société d'établissement foncier et d'aménagement rural ont bénéficié à l'activité agricole, 34 % au développement local et 12 % à l'activité forestière.

Disparités entre surfaces et valeurs

« La définition du développement local est assez vaste. On y retrouve en effet du bâti à usage professionnel, de la reconquête de friches ou encore des projets d'infrastructures dans la région », explique Olivier Montet, directeur adjoint à la Safer Aura. Ces projets d'investissement représentent 87 % des valeurs patrimoniales échangées contre seulement 6,5 % pour les achats à destination agricole. Concernant la répartition de la surface et de la valeur des biens, les départements de la région Aura sont très disparates car impactés par un prix des terres variable d'un territoire à un autre. « La Haute-Savoie, par exemple, ne représente que 3 % des surfaces vendues en 2017 à l'échelon régional et 17 % en valeur. A contrario, le Puy-de-Dôme, cumule 15 % de la totalité des surfaces vendues mais ne représente que 5 % en valeur », précise-t-il. La Loire est le département où le prix des terres est le moins cher avec une moyenne de 3 570 € /ha en 2017 suivi de près par l'Ain (3 740 €/ha) qui connaît une baisse des prix de 9 % par rapport à l'année dernière. La grande majorité des acquéreurs (65 %) n'est pas issue du monde agricole. « Les collectivités et assimilés représentent 47 % des personnes morales ayant investi dans le foncier cette année », ajoute Olivier Montet. Les agriculteurs et les structures agricoles ne représentent qu'un peu plus de 20 % des acheteurs des biens préemptés par la Safer Aura. Pendant l'année 2017, 152 préemptions au prix ont été réalisées par la Safer et 86 ont été impactées par une révision de prix donnant lieu à sept acceptations par le vendeur.

Remplir sa mission d'intérêt général

Inquiétude majeure pour la Safer : sa mission d'intérêt général qui lui permet d'être prioritaire sur les autres acheteurs. En effet, la loi lui donne la possibilité de disposer d'un droit de préemption et d'être directement informée des projets de vente par les notaires, pouvant ainsi prendre la place de l'acquéreur initial. En février 2018, l'achat de 900 hectares par un investisseur chinois dans l'Allier est venu remettre sur la table la question de la lutte contre l'accaparement des terres. « L'intérêt n'est pas seulement de détenir la propriété mais d'être opérateur du projet agricole pour ne pas subir l'investissement extérieur et se placer en tant qu'acteur local », estime Jacques Chazalet, président de la Safer Aura. « On aurait pu accompagner l'agriculteur chinois, on n'est pas là juste pour donner la calotte », regrette-t-il. Ce qui pour Dominique Despras, ancien président de la FDSEA du Rhône, invité à la table ronde « La Safer : des solutions aux enjeux des collectivités », « implique de sensibiliser davantage les élus locaux au travail de la Safer pour réaliser ensemble une veille foncière. Plus on agira en amont, plus on sera efficace », martèle-t-il. Comme pour ce projet à Curis-au-Mont-d'Or réalisé main dans la main avec le syndicat mixte des Mont d'Or. Pour préserver la vocation rurale du site où est installée une grande propriété composée de quatre logements, l'acquisition du bien par la Safer a permis de co-construire un nouveau projet agricole avec le syndicat. Une partie des biens a été revendue à des particuliers. « L'ancienne écurie sera réhabilitée en atelier de transformation et les quatre autres logements en bâtiments agricoles. Nous sommes en cours de finalisation des plans avec l'architecte avant l'installation des porteurs de projets », conclut Éric Janvier, président du syndicat mixte des Monts d'Or. 
Alison Pelotier