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Qualité

Le label zéro résidu de pesticides prend de l’envergure

Trois ans après sa création, le label zéro résidu de pesticides affiche +24 % de CA en 2020. Il est aussi mieux connu des consommateurs et très référencé sur les étals.

Le label zéro résidu de pesticides prend de l’envergure
Le label ZRP estampille désormais trente-six aliments déclinés en cent cinquante-cinq références, vendues à 95 % en grandes et moyennes surfaces (GMS)

En conférence de presse le 10 mars, le collectif Nouveaux champs a fait le point sur le déploiement de son label zéro résidu de pesticides (ZRP) durant l’année écoulée. Un bilan « encourageant » vu « l’offre qui est, somme toute, relativement jeune », selon son président Gilles Bertrandias. En 2020, le chiffre d’affaires des produits labellisés ZRP a augmenté de 24 %. Une progression comparable aux années précédentes pour le label privé lancé en 2017 par l’AOP Les paysans de Rougeline (tomates, fraises) et porté par Nouveaux champs depuis 2018. « Sur les deux années d’exercice, on est sur des progressions de 20 ou 25 % de chiffre d’affaires (CA) par an ; un peu plus en volume. On devrait continuer sur ces rythmes-là », a indiqué Gilles Bertrandias. En cumulé depuis 2017, les produits ZRP ont atteint 83,3 millions d’UVC vendues pour 115 millions d’euros (M€) de CA.

Déploiement transversal

Sur soixante structures adhérentes au collectif, dix ont réalisé plus de 5 % de leur chiffre d’affaires en ZRP. Au total, six cents producteurs sont engagés dans la démarche sur 4 700 ha, contre quatre cent soixante-dix producteurs sur moins de 4 000 ha en 2019. Très axé fruits et légumes à ses débuts, le label est devenu « plus transversal », a souligné le président de Nouveaux champs. Si quarante-cinq adhérents produisent des fruits et légumes destinés au frais, quatorze produisent pour la transformation (vin, céréales, jus, pruneaux) et un autre pour la surgélation. Le label ZRP estampille désormais trente-six aliments déclinés en cent cinquante-cinq références, vendues à 95 % en grandes et moyennes surfaces (GMS). Carrefour est le premier client en valeur (26 % de parts de marché). Mais c’est Intermarché qui propose le plus de références avec quatre-vingt-sept produits marqués ZRP ; presque trois fois plus qu’en 2019. D’autre part, 30 % des consommateurs connaissent désormais le label ZRP (+ 13 points qu’en 2019), a ajouté M. Bertrandias se référant à une étude Kantar.

Non-conformité en baisse

Côté technique, Nouveaux champs annonce en moyenne une baise de 48 % de fréquence de traitements phytosanitaires (IFT) sur les parcelles ZRP en 2020, par rapport aux parcelles menées en conventionnel raisonné chez les mêmes producteurs. Aussi, le collectif a déboursé environ 3 M€ dans plus de trois mille analyses de résidus, pour un taux de non-conformité de 15 % débouchant sur le déclassement des produits concernés, rapatriés en production conventionnelle. « Nous progressons car les premières années, on était plutôt à 30 % de non-conformité, c’est donc un signal positif », a souligné Gilles Bertrandias. Par ailleurs, 54 % des producteurs ZRP sont déjà certifiés haute valeur environnementale (HVE) tandis que Nouveaux champs est en passe d’obtenir la reconnaissance de certification environnementale des exploitations (C2E) de niveau 2 pour son cahier des charges.
L. M.