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VITICULTURE

Le jardin d’assainissement, une solution  de traitement des effluents

Hugues Hyvert, expert en phytoépuration, a présenté le principe d’un jardin d’assainissement depuis un chantier d’un domaine viticole à Fleurie dans le Beaujolais. Un système conçu autour d’une vision agricole qui utilise les principes de l’irrigation, de la fertilisation et de la connaissance du sol.

Le jardin d’assainissement, une solution  de traitement des effluents
Le domaine viticole des Volets rouges à Fleurie (69) a lancé un chantier d’assainissement. ©EP_IAR

Le fonctionnement d’un jardin d’assainissement repose sur la synergie entre l’eau, le sol, le bois, les lombrics et les plantes. Le procédé, inspiré de plusieurs concepts de l’agriculture tels que compostage, fertilisation et irrigation, reproduit les mécanismes épuratoires des zones humides naturelles.
C’est sur un chantier d’assainissement à Fleurie sur le domaine viticole des Volets rouges qu’Hugues Hyvert, expert en phytoépuration pour la franchise Aquatiris, a présenté ce concept. « M. et Mme Aslanian, viticulteurs, dans le cadre de la rénovation de leur domaine : partie habitation, logement de vendangeurs et hangar technique, ont envisagé la création d’un jardin d’assainissement pour traiter leurs effluents domestiques et viticoles », indique le spécialiste lors d’une visite du chantier. 
À quelques encablures des bâtiments, tout près d’une parcelle de vignes, est prévue la construction d’un prétraitement par filtre à bois. Il s’agit d’une cuve d’une profondeur de plusieurs dizaines de centimètres qui sera revêtue d’une structure en fondaforme (à base de matériau recyclé) puis d’une géomembrane. Cet ouvrage sera ensuite rempli de plaquettes de bois issus des monts du Beaujolais. « Les plaquettes bois assurent la filtration et permettent ainsi la séparation, la rétention et le traitement de la pollution solide. Les matières solides sont ensuite décomposées en surface grâce à l’action des lombrics, des insectes et des micro-organismes. À noter qu’il n’y a ni eau stagnante, ni fermentation donc pas de nuisances », précise Hugues Hyvert.

« Le côté naturel  et esthétique plait » 

L’eau préfiltrée est ensuite évacuée par un système de chasse et circule via un système de drains et de tuyaux jusqu’au dispositif de ferti-épuration situé à quelques mètres. La ferti-épuration est en fait un ouvrage végétalisé de traitement utilisant les propriétés du sol. Le traitement est aérobie et sans odeur. Le principe est l’épuration biologique par la biomasse associée au sol et aux racines des plantes. « Sur ce chantier, le choix a été fait d’implanter de l’osier et des cornouillers, ce sont des essences qui apprécient les terrains humides et qui esthétiquement ont des atouts. Il sera possible à l’avenir de valoriser le bois de cette petite forêt : paillage, compostage… », poursuit l’expert.
Les intérêts d’un tel système sont de plusieurs ordres : « Les gens sont attirés par l’absence de fosse et il n’est pas nécessaire d’effectuer une vidange. Le côté naturel et esthétique plait aussi, sans parler de l’autonomie. C’est l’exploitant ou le particulier qui est en mesure de faire lui-même l’entretien de son installation. C’est du jardinage ! La qualité épuratoire de l’eau est également suivie pendant cinq ans », commente Hugues Hyvert.
Plusieurs agriculteurs et viticulteurs se sont lancés dans des installations similaires pour traiter leurs effluents : une chèvrerie à Ouroux, une yaourterie et une fromagerie à Saint-Christophe, des viticulteurs à Régnié… Pour investir dans un tel procédé, plusieurs formules existent : du clé en main à l’accompagnement à l’autoconstruction. Le budget dépend aussi de la surface et des matériaux utilisés.

Emmanuelle Perrussel

Le jardin d’assainissement est un système conçu autour d’une vision agricole qui utilise les principes de l’irrigation, de la fertilisation et de la connaissance du sol. ©Aquatiris