Lorsque l'agnelage approche, la brebis cherche à s'isoler. Avec les contractions qui se rapprochent et s'intensifient, la future mère tourne en rond, gratte avec son pied, se lève et se recouche, bêle parfois. Sous l'effet des contractions, le premier agneau engage sa tête à l'entrée du bassin. La brebis se lève et se couche alors sans cesse. La poche des eaux se rompt sous l'effet de la pression. Ce liquide légèrement gluant facilite alors la mise bas. Il a aussi une odeur attractive pour la brebis qui va mettre bas à l'endroit où le liquide a été expulsé. Ce sera un moyen pour elle de reconnaître son agneau après l'agnelage. Hubert Germain, vétérinaire à l'Agneau Soleil et formateur, rappelle que « l'apparence de cette poche des eaux peut être un signe d'intervention. Si la poche qui s'est rompue est claire mais très allongée, cela signifie que la brebis a beaucoup poussé et que l'agneau est sans doute mal placé. Si les eaux sont jaunâtres, le fœtus expulse son méconium et cela peut être un signe de souffrance. Enfin, si la poche des eaux rompue est foncée ou malodorante, l'agneau a souffert. Attention, si l'agneau se présente en siège, la poche des eaux peut se rétracter en arrière et ne pas se percer ».
Une expulsion rapide
Lorsque tout se présente pour le mieux, ce qui reste la grande majorité des cas, les deux onglons avant de l'agneau apparaissent, puis son nez. Lorsque la brebis reste allongée et lève la tête vers le ciel, l'expulsion de l'agneau est rapide. Après les pattes avant et la tête, la croupe et les pattes arrière tendues vers l'arrière sortent sans beaucoup d'effort de la part de la brebis. L'expulsion des annexes, le résidu d'amnios ou « poche rouge », puis du placenta, survient entre quelques minutes et une heure ou deux après l'agnelage. La « poche rouge » est souvent signe qu'il ne reste plus d'agneau à l'intérieur. Il est toutefois judicieux de s'en assurer.
Laurence Sagot,
Institut de l'élevage-Ciirpo