Le Brin d’Olivier veut conforter son offre d’olives françaises
À Nyons, Bruno Fleith a repris en 2015 l’entreprise le Brin d’Olivier fondée par la famille Mourier dans les années 1970.

« Confiseur, c’est notre métier de base », revendique Bruno Fleith, à la tête de l’entreprise Le Brin d’Olivier à Nyons depuis 2015. Créée par Eugène Mourier en 1974, puis reprise par ses enfants avant d’être cédée à Bruno Fleith, la marque Le Brin d’Olivier a fait sa place en grande distribution en proposant des olives vertes ou noires, d’origines variées, dans des bocaux verres ou sachets plastiques, sur des présentoirs dédiés bien identifiés des consommateurs.
Origine mentionnée
Alors que la récolte des olives de table a tenu ses promesses sur le bassin Nyonsais, Bruno Fleith l’affirme :« Notre produit phare, c’est l’olive noire de Nyons AOP ». Il travaille avec une cinquantaine de producteurs du territoire de l’AOP. Cette année, il espère atteindre 80 tonnes d’olives brutes apportées. Pour l’instant, ce « produit phare » représente 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. Les autres olives de table françaises, la picholine du Gard, la rougette de l’Ardèche ou la lucques du Languedoc, 10 à 12 %, soit une part d’olives françaises dans le chiffre d’affaires du Brin d’olivier qui dépasse légèrement les 20 %. Une part que Bruno Fleith aimerait voire croître mais la réalité est implacable : la production française est loin, très loin de satisfaire la consommation nationale. « Seulement 1,6 % des olives de table consommées en France sont françaises, rappelle le chef d’entreprise, citant les chiffres de France Olive. Pourtant, le consommateur français a longtemps cru que les oliviers de Provence suffisaient à approvisionner le marché national ! On sent toutefois une nouvelle tendance pour le consommer local ». Et de préciser : « Sur nos produits, nous mentionnons systématiquement l’origine soit par un drapeau français, soit en indiquant très précisément le pays de récolte, Maroc par exemple. » Une information que l’on peut effectivement trouver sur l’étiquette dans la liste des ingrédients.
Pénurie mondiale d’olives
Côté approvisionnement, si les oliviers nyonsais ont été particulièrement généreux cette année, c’est tout l’inverse pour les olives étrangères. En Espagne, en Grèce, en Italie, au Maroc, les récoltes sont déficitaires pour la deuxième année consécutive du fait des sécheresses et d’un réchauffement climatique qui s’accélère. « Au Maroc, un de nos producteurs historiques annonce seulement 40 % de volumes récoltés par rapport à une année normale », révèle Bruno Fleith.
Partout dans le pourtour méditerranéen, les fabricants d’huile d’olive sont aux abois et achètent à prix d’or des volumes théoriquement destinés aux marchés des olives de table. « Les conséquences sont énormes, précise le dirigeant du Brin d’olivier. Ce sont des hausses de tarifs de 40 % sur le prix d’achat des olives, hausses qu’il est très difficile de négocier ensuite avec la grande distribution. »
D’où la volonté de Bruno Fleith de « construire des relations pérennes » avec des producteurs du sud de la France pour augmenter encore la part d’olives françaises commercialisée sous la marque le Brin d’Olivier. Sans oublier de consolider aussi les relations avec les producteurs étrangers. « Le marché de l’olive est devenu mondial. De nombreux pays en consomment et certains comme les États-Unis ou les pays du Golfe ont des pouvoirs d’achat très importants », souligne le chef d’entreprise nyonsais. De là à ce que l’olive de table ne devienne un produit de luxe... Bruno Fleith souhaite en tout cas proposer sous la marque Le Brin d’Olivier les « meilleures olives françaises » et plus particulièrement des olives de Nyons AOP, « produit d’exception, unique au monde », selon lui.
Sophie Sabot

Des gammes pour tous les circuits de distribution
La marque le Brin d’Olivier est diffusée principalement en grande et moyenne distribution, à l’échelle nationale, avec une gamme d’olives françaises, une gamme d’olives méditerranéennes (fourrées, dénoyautées, aux aromates, cassées, à la Grecque…) en provenance du pourtour méditerranéen et un « complément de gamme » à travers des tapenades vertes et noires mais aussi des huiles d’olive. « Nous avons une production très confidentielle d’huile d’olive AOP Nyons [qui est pressé par un moulinier local en prestation, ndlr] que nous ne référençons pas au niveau national mais en direct auprès des magasins. Nous vendons aussi sous notre marque de l’huile d’olive espagnole qui permet de proposer une gamme complète en grande distribution », précise Bruno Fleith.
Le Brin d’Olivier a également développé une gamme Collection à destination des réseaux spécialisés, épiceries fines, cavistes et boucheries traditionnelles. Cette gamme premium valorise notamment les plus gros calibres des olives origine France ainsi que des olives de la région de Marrakech-Safi. Enfin, l’entreprise proposera très prochainement une gamme de quatre produits dédiée aux magasins spécialisés bio, composée « essentiellement d’olives françaises », assure Bruno Fleith.