« La pharmacovigilance est l’affaire de tous »
« La pharmacovigilance est l’affaire de tous, alors déclarez ou faites remonter à vos vétérinaires vos interrogations et observations lors de l’utilisation des médicaments ! », insiste Christophe Hugnet, docteur vétérinaire.

Au cours des réunions d’informations FCO organisées par le Groupement de défense sanitaire (GDS) de la Drôme, fin août, début septembre, certains éleveurs ont fait part de l'inefficacité du vaccin BlueVac BTV8 sur leur cheptel (trop de mortalité malgré la vaccination). Dans une note, le docteur vétérinaire Christophe Hugnet (clinique vétérinaire des Lavandes à La Bégude-de-Mazenc), rappelle que tout médicament vétérinaire autorisé fait l’objet d’une surveillance après sa mise sur le marché : les effets secondaires chez les animaux ou les humains (qui sont en contact avec le produit lors de l’administration par exemple), les défauts d’efficacité, les atteintes environnementales, les problématiques imprévues de résidus dans les denrées d’origine animale sont les principaux sujets relevant de la pharmacovigilance.
« Les déclarations de pharmacovigilance sont principalement faites par les vétérinaires, mais peuvent également être réalisées par les détenteurs d’animaux », souligne-t-il.
Plusieurs moyens de déclaration
Déclarer une suspicion d’inefficacité d’un vaccin fait donc partie de la pharmacovigilance vétérinaire. Plusieurs moyens de déclaration sont possibles : par téléphone au Centre de pharmacovigilance vétérinaire de Lyon (Tél : 04 78 87 10 40), auprès du service de pharmacovigilance du laboratoire distributeur du médicament concerné, ou via le site web de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV/Anses: https://pharmacovigilance-anmv.anses.fr). « À défaut de le faire vous-même, vous pouvez vous rapprocher de votre vétérinaire pour que ce dernier fasse la déclaration de pharmacovigilance », indique le GDS de la Drôme aux éleveurs.
Afin de pouvoir collecter des informations pertinentes, il est nécessaire de disposer d’un minimum d’informations telles que le nom du ou des médicaments concernés, l’espèce animale concernée par la déclaration, les signes ou symptômes (y compris mortalité) observés ou suspectés, ajoute Christophe Hugnet. D’autres items complémentaires peuvent être demandés sans être bloquants en cas d’absence : numéro de lot, numéro d’AMM, résultats des examens complémentaires…
La déclaration finalisée sera alors analysée par des services dédiés qui pourront fournir une réponse au cas soumis mais également et surtout, l’ensemble des déclarations collectées dans le temps permettra une analyse collective de toutes les déclarations concernant un même médicament ou catégorie de médicament.
« Ainsi, dans le cadre d’une suspicion d’inefficacité d’un vaccin, il est indispensable de transmettre ces observations, qui permettront à terme de remettre en question la pertinence du vaccin et d’envisager une actualisation éventuelle des souches vaccinales », conclut Christophe Hugnet.