La filière lavandicole cherche toujours sa sortie de crise
Le 16 février, à Montguers, a eu lieu une nouvelle réunion de travail entre les sénateurs et les représentants de la filière lavandicole pour essayer de trouver des réponses à la crise.

Le 16 février, les sénateurs Marie-Pierre Monier (Drôme) et Lucien Stanzione (Vaucluse) et les représentants de la filière lavandicole se sont mis autour de la table une nouvelle fois. À l’ordre du jour toujours la même question : comment sortir les exploitations de l’ornière alors que la filière traverse sa quatrième année de crise ? La situation est d’autant plus préoccupante que, sur le territoire concerné, les autres productions (vigne, abricot, cerise, petit épeautre…) sont également en crise, souligne Alain Aubanel, président de PPAM de France. Juste avant la réunion, une trentaine d’agriculteurs, viticulteurs et lavandiculteurs pour la plupart, sont d’ailleurs venus exprimer leur désarroi. Ils dénoncent le fait de n’avoir pu émarger aux aides de crise, faute d’être hyper-spécialisés en lavande. « C’est un vrai problème », reconnaît Alain Aubanel. Il met donc en avant l’idée portée par Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme, de porter « un vrai plan Marshall » des territoires, c’est à dire de ne plus raisonner les dispositifs de soutien à l’échelle d’une filière mais en prenant en compte les difficultés globales du territoire.
Les sénateurs se sont d’ailleurs engagés à « sensibiliser le ministère et les collectivités territoriales sur la nécessité de considérer la situation d’ensemble des territoires de montagne sèche et de leurs filières en difficulté, ainsi que sur la prise en compte particulière de la polyculture de diversification ».
Restructurer la filière
En attendant cette approche globale, le travail se poursuit au sein de la filière lavandicole. Sur les dix millions d’euros obtenus par les sénateurs pour la filière, cinq ont pu être redistribués aux producteurs éligibles au dispositif géré par FranceAgriMer. Un million d’euros est fléché sur la lutte contre la cécidomyie, 500 000 euros sur celle contre la noctuelle qui a fait des ravages l’été dernier, et 500 000 euros pour un travail sur les aspects réglementaires. « Les trois millions restant, qui ne peuvent être réattribués directement aux exploitations selon les notifications européennes, seront utilisés pour un accompagnement individuel des exploitations les plus en difficulté et pour restructurer la filière », précise Alain Aubanel. Parmi les axes de travail : des échanges entre l’interprofession et les plus gros acheteurs pour corriger des pratiques qui plongent depuis quelques années la filière dans ces difficultés. Marie-Pierre Monier et Lucien Stanzione ont quant à eux confirmé dans un communiqué vouloir plaider « pour un prix de vente qui ne soit jamais inférieur au coût de revient ».