La famille Sicoit et le matériel agricole, un siècle d'histoire

L'histoire de la famille Sicoit et des machines agricoles commence en 1918. Louis Sicoit a alors 20 ans. Cette année-là, dans son village natal de Roynac, il crée une forge et un atelier de maréchalerie où sont ferrés chevaux, bœufs et mulets. Dans les premiers temps, s'ajoutent une activité de vente, réparation et échange de cycles ainsi qu'un café tenu par Marguerite, l'épouse de Louis.
Les premiers tracteurs
« En 1920, Louis Sicoit décide de commercialiser du matériel à traction animale : des houes et herses Huard, brabants et griffons Melotte, faucheuses, râteleuses, faneuses, javeleuses McCormick, lieuses Johnston Harvester », raconte aujourd'hui son fils (né en 1934), qui porte le même prénom. En 1927, il vend sa première moissonneuse-lieuse, de marque Johnson. En 1930, il construit un premier hangar pour le stockage, le montage et la réparation du matériel. Mais aussi pour la vente des tout premiers tracteurs International Harvester McCormick Deering Farmall sur roues en fer, fonctionnant au pétrole, et des batteuses à poste fixe. En 1939, il vend une moissonneuse-batteuse McCormick tractée sur roues en fer, la première dans le Sud de la France.
1940-1946, temps de restrictions
Entre 1940 et 1946, est uniquement commercialisé du matériel de fabrication française, et en faible quantité. Pendant l'occupation allemande, période de restriction d'essence et de pétrole, Louis Sicoit père est agréé par ARG (Ateliers Ris Gustloff) pour monter des gazogènes à bois sur les tracteurs. La ficelle de sisal manque, elle aussi, pour les moissons (indisponible jusqu'en 1949). Il obtient du Girpia (groupement interprofessionnel de réparation des produits indispensables à l'agriculture) la distribution de ficelle en papier « jute » (moins solide, récupérée après utilisation et renvoyée au fabricant) et fil de fer (utilisable après modification des lieurs).
L'après-guerre
Après la guerre, les gazogènes sont démontés et les moteurs remis dans leur montage d'origine. Les roues en fer et à bandage des tracteurs sont modifiées pour monter des pneus dessus. A l'époque du plan Marshall, l'entreprise Sicoit propose aux agriculteurs des tracteurs International Harvester (IH), moissonneuses-batteuses tractées et ramasseuses-presses provenant des Etats-Unis. Puis, et entre autres, des tracteurs semi-diesel, batteuses à poste fixe et des presses fabriqués par la Société française à Vierzon. En 1953, Louis Sicoit devient concessionnaire de la Sévita, société distributrice des tracteurs Someca (fabriqués à Nanterre), Fiat (Italie), Steyr (Autriche) et Presidents (Angleterre). En 1955, il vend ses premières moissonneuses-batteuses automotrices diesel. La Sévita devient Simca industrie en 1958 puis FiatAgri en 1983 et New Holland en 1994.
Deuxième génération
En 1958, après deux ans et demi d'obligations militaires en Algérie (pendant la guerre), Louis Sicoit fils entre dans l'entreprise familiale. Son épouse, Annie, le rejoindra pour l'aider à développer les ventes de tracteurs, lancer une gamme de moissonneuses-batteuses Claas et des presses. Louis Sicoit père décède brutalement en 1965 à l'âge de 67 ans. L'année suivante, Louis fils prend la tête de l'entreprise. En 1970, les Etablissements Sicoit s'agrandissent avec la construction d'un atelier et d'un magasin, toujours à Roynac, d'une surface totale de 1 400 m2.
Troisième génération
En 1984, Eric Sicoit, fils de Louis, et son épouse, Christine, intègrent l'entreprise - dont l'activité et le nombre de salariés progressent - pour la comptabilité, gérer les relations avec les fournisseurs et clients, les commandes et stocks... En 1989, Véronique, sœur d'Éric, rejoint l'entreprise. Ils s'investiront notamment dans la création des agences de Chabeuil, puis de Pierrelatte (recherche des terrains, construction des bâtiments...). La première ouvrira en 2005, la seconde en 2009. En 1994, Fiat devient propriétaire de New Holland. Et, en 1995, Louis Sicoit fils prend la retraite.
Quatrième génération
En 2007, Pauline Sicoit, fille d'Eric, arrive dans l'entreprise (au service commercial). Aujourd'hui, elle en est directeur général délégué. En 2015, Justine, sa sœur, y entrera elle aussi. Fin 2016, « l'arrivée de Loïc Morel, qui dirigeait New Holland France, nous ouvre d'intéressantes perspectives pour le futur de l'entreprise, explique Eric Sicoit. C'est un professionnel avec qui nous partageons les valeurs du travail et en adéquation avec nos valeurs familiales ». En 2017, New Holland agrandit le secteur géographique de la concession Sicoit dans sa partie nord. Depuis, il couvre toute la Drôme, l'Ardèche, une partie de l'Isère et l'Enclave des papes (Vaucluse).
La fidélité
« Nous avons eu des passages difficiles, se souvient Louis Sicoit. Mais nous nous en sommes toujours tirés. C'est grâce à la fidélité. De sa création à aujourd'hui, l'entreprise est restée fidèle à ces principaux fournisseurs. Ils ont su nous accompagner durant les périodes difficiles. Cette fidélité se retrouve également au cœur de nos équipes et de notre clientèle. Elles aussi ont été fidèles dans ces moments-là. » Louis Sicoit cite par exemple Georges Aubert, resté 33 ans dans l'entreprise, ainsi qu'Alain Vignal, actuel chef d'atelier du site de Roynac, qui y est depuis près de 40 ans. « Nous les remercions toutes et tous », ajoute Eric.
Annie Laurie
Le groupe Sicoit aujourd'hui

42 salariés dont 30 dédiés au service après-vente.
Distribution de tracteurs, presses, ensileuses, moissonneuses-batteuses et machines à vendanger de marque New Holland exclusivement, ainsi que de matériels d'accompagnement de différentes marques.
Vente d'une centaine de tracteurs par an sans compter les occasions.
« Notre concession est soucieuse de la proximité avec ses clients, confient les dirigeants des Etablissements Sicoit. Pour cela, elle a fait le choix de s'appuyer sur un réseau d'agents et de concessionnaires de proximité exclusifs. Notre volonté est d'accompagner nos clients dans les évolutions technologiques du monde agricole (guidage GPS). Notre priorité est le service et notre devoir de faire honneur aux 100 années passées en continuant à bâtir le futur. »