La cave La Gaillarde veut diversifier sa commercialisation
Le 29 février, à Valréas, la cave La Gaillarde a tenu son assemblée générale.

Réunis en assemblée générale à Valréas la semaine dernière, les adhérents de la cave coopérative La Gaillarde ont fait le point sur la situation de leur cave avec l’analyse des deux derniers millésimes. Concernant le millésime 2022, la récolte avait dépassé les 76 000 hectolitres sur 1 408 hectares avec un rendement moyen de 53,57 hl/ha, en augmentation de 30 % par rapport à l’année précédente. En blanc et rosé, le millésime a été en quasi-totalité commercialisé par l’union des vignerons des Côtes du Rhône (UVCDR), ceci sans trop de difficultés. Les rouges ont en revanche connu une commercialisation compliquée avec des prix assez bas. Le blocage des ventes et les annonces de distillation en fin de campagne n'ont pas suffi à redynamiser ce marché.
Des investissements pour les rosés
La récolte 2023 a été bien différente avec une baisse de rendement à 40 hl/ha sur les 1 420 ha en production, soit un volume de 58 000 ha, en baisse de 23,8 % par rapport à 2022. Concernant l’encépagement, il comporte 31,5 % de syrah (en hausse) et 58 % de grenache. Côté qualité, 71 % des raisins ont été classés en « très haut de gamme et haut de gamme ». Ce qui donne un millésime avec un profil mûr et souple pour les rouges, très demandé par le marché.
Les stocks sont en baisse à 65 000 hl (contre 92 000 hl l’an dernier). La commercialisation des blancs a été rapide. Les rosés, bien que produits en quantité plus importante, sont également tous vendus pour répondre à la forte demande de l’UVCDR. Pour les rouges, après les difficultés de commercialisation du millésime 2022, le marché a eu du mal à démarrer. « Seules les très hautes qualités parviendront à tirer leur épingle du jeu, il faut donc s’attendre à une année difficile », a averti Régis Duc, président de la cave La Gaillarde. Afin de produire « plus et mieux » des rosés, la cave a investi 550 000 euros dans un pressoir pneumatique. Elle compte également cette année acheter une centrifugeuse tout en rationalisant encore plus les apports pour les vendanges.
Recherche de nouveaux marchés
Face à ces difficultés, la cave a choisi de diversifier ses circuits de commercialisation, au-delà de ceux existants. Elle a embauché pour cela en septembre dernier un directeur commercial, Bertrand Robert. Celui-ci a déjà prospecté sur le marché vrac et obtenu des premiers résultats encourageants. Cela permet aussi de mettre en place, en fonction des demandes des clients, une stratégie affinée de production de rosés pour 2024 avec les profils à atteindre et un calendrier précis.
André Motte, gérant du caveau, et son équipe ont quant à eux présenté des résultats en progression. Le caveau représente quelque 28 858 clients et les ventes en bouteilles sont en augmentation de 8,7%. Ce résultat est obtenu notamment grâce à la participation en 2023 à 96 salons, foires et fêtes partout en France.
Enfin, Christophe Charransol, président de l’Union des Vignerons des Côtes-du-Rhône, et Sylvie Darves, directrice, ont fait part des nouveautés aussi bien dans la rémunération des achats, le positionnement de l’Union comme producteur (et non plus comme négociant) et les gammes de produits.