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Régionalisation

L’Inra : le nouveau centre Auvergne Rhône-Alpes

Un an avant la fusion des Régions Rhône-Alpes et Auvergne, l’Inra a procédé à sa réorganisation qui rassemble, depuis le 1er janvier 2015 dans un centre Auvergne Rhône-Alpes, toutes les unités de l’institut présentes dans les deux régions actuelles.
L’Inra : le nouveau centre Auvergne Rhône-Alpes

Au total, le nouveau centre Inra Auvergne Rhône-Alpes regroupe une communauté de 1 300 personnes (850 permanents) placée sous la responsabilité d'un président de centre, Jean-Baptiste Coulon, basé à Theix dans le Puy-de-Dôme assisté de Xavier Nesme, son adjoint, basé lui à Lyon Agrapole. En Rhône-Alpes, l'Inra avait jusque-là une présence organisée surtout à travers des partenariats avec des universités, des grandes écoles comme l'École nationale supérieure (ENS) de Lyon et des laboratoires de recherche comme ceux du CNRS ou de l'Inserm. « Les travaux de l'Inra en Rhône-Alpes sont concentrés sur des aspects fondamentaux dans des domaines très pointus et assez peu visibles du grand public », explique Xavier Nesme. En revanche, la qualité des travaux de ces chercheurs de l'ombre est mondialement reconnue. Xavier Nesme cite, par exemple, « la recherche sur la reproduction, la fécondité et développement des plantes. Une pépite lyonnaise reconnue à l'échelle de la planète ». De même, l'étude du rapport entre nutrition humaine et santé et celle des génomes des micro-organismes du sol sont deux autres aspects des travaux de portée internationale menés par l'Inra à Lyon. À Grenoble, un laboratoire d'économie travaille sur la valeur ajoutée des productions agricoles AOC et l'économie de l'innovation. À Thonon, les travaux de l'Inra sur la gestion des lacs de montagne sont reconnus à l'échelle mondiale et pour l'aide qu'ils apportent aux décideurs locaux (voir encadré). Mais c'est vrai, la recherche Inra en Rhône-Alpes est plus théorique, plus universitaire, plus fondamentale qu'en Auvergne où elle est, avec ses stations, notamment celle de Theix, spécialisée en élevage allaitant et celle de Crouël portant sur la sélection des céréales, en lien plus direct avec la production agricole.

Trois grandes priorités

Le nouveau centre Auvergne Rhône-Alpes, le troisième en taille et le plus grand en région, réunit désormais 10 % des forces de l'Inra et ses priorités, précise Xavier Nesme, « touchent à trois grands défis de société : le développement d'une agriculture innovante et durable, la préservation de l'environnement et l'adaptation aux changements climatiques, enfin la recherche de systèmes d'alimentation sains et durables ». Ces recherches, l'Inra veut les articuler avec le programme régional de développement agricole que les conseils régionaux élaborent en concertation avec les chambres d'agriculture. Enfin, Xavier Nesme insiste sur la riche diversité de l'agriculture de Rhône-Alpes Auvergne : « Avec l'élevage et les grandes cultures, nous avons deux grandes filières en Auvergne mais nous en avons onze en Rhône-Alpes, avec en commun, bien sûr, le caractère montagnard de cette nouvelle grande région ». Sur ce point, Xavier Nesme se veut rassurant : « en partenariat avec la Région, l'Inra continuera à prendre en compte cette diversité territoriale notamment dans le cadre du PSDR (Pour et Sur le Développement en Région) par lequel nous nous occuperons toujours de lavandin dans le sud de la Drôme, d'arboriculture en Ardèche et de viticulture dans le Rhône... », assure le représentant de l'Inra en Rhône-Alpes. 
S. B.

 

L’Inra sonde aussi les eaux des grands lacs alpins

L’Inra n’écoute pas seulement les bruits intimes de la terre. Il sonde aussi les eaux des grands lacs de montagne. Depuis plus de quarante ans, l’Inra observe en effet les évolutions des lacs alpins d’Annecy, du Bourget et du Léman. Ses équipes collectent un grand nombre de données dont certaines datent du 19ème siècle ce qui permet aux chercheurs d’analyser les comportements de ces grandes étendues d’eau face aux changements environnementaux qu’elles subissent. Ces observations ont mis en évidence une eutrophisation des eaux et les chercheurs de l’Inra ont accompagné les élus des collectivités gestionnaires de ces lacs pour réaliser des équipements, notamment d’assainissement, et traiter les rejets de phosphore et des micropolluants présents dans les eaux usées. Des travaux qui confèrent à l’Inra une compétence reconnue à laquelle de nombreux pays, confrontés aux mêmes difficultés, font aujourd’hui appel.