Accès au contenu
Environnement

L'exposition Re-Cyclages sensibilise au tri des déchets

Sensibiliser à la valorisation des déchets, c'est l'objectif de l'exposition nomade Re-Cyclages installée à Lyon depuis le 29 juin. Une dizaine d'éco-organismes se sont réunis pour montrer l'importance de donner une deuxième vie aux objets du quotidien. Le tout en image, grâce à l'œil du photographe Alain Fouray.
L'exposition Re-Cyclages sensibilise au tri des déchets

A la sortie du métro, une exposition photographique en plein air attire le regard des passants. Sur les grilles extérieures de la place Antonin Poncet (2e arrondissement) à Lyon, une série de clichés sensibilise au geste de tri. Étape intermédiaire d'un tour de France commencé fin septembre à Nantes, après un bref passage à l'orangerie du Sénat, c'est dans la ville des Lumières que Re-Cyclages a posé ses tableaux. Piles, batteries, médicaments, dispositifs médicaux usagés, matériels électroniques, déchets agricoles : toutes les filières sont passées au crible, illustrées par des photos visuelles et pédagogiques.

L'image, vecteur de communication

C'est en se rendant sur les sites de recyclage et les unités de valorisation énergétique français depuis deux ans que le photographe Alain Fouray a pu immortaliser ces images. « J'ai essayé de donner une sensibilité à cette matière pour que le déchet ne soit plus perçu de manière négative et pour donner envie à ceux qui hésitent encore de s'engager dans la valorisation », explique le photographe.
À côté de chacun de ses clichés, quelques lignes viennent expliquer le travail réalisé par les dix éco-organismes ayant pris part au projet. Cyclamed, par exemple, collecte 63 % des médicaments non utilisés des ménages (MNU) qu'il récupère dans les pharmacies tenues de reprendre tous les médicaments restitués par les particuliers. Aujourd'hui, 79 % des Français déclarent rapporter leurs médicaments non utilisés ou périmés. « Grâce à leur geste, 7 000 logements sont éclairés et chauffés par an », peut-on lire en commentaire, à droite de la photo. De son côté, l'éco-organisme Dastri prend en charge la collecte et l'élimination des seringues et des déchets produits par les patients en auto-traitements. « 21 pathologies sont concernées dont le diabète, plus d'1 milliard de dispositifs médicaux usagés ont été collectés fin 2016, soit 77 % des mises en marché », précise Laurence Bouret, déléguée générale de Dastri. Dans le même état d'esprit, 400 millions de piles et petites batteries ont été collectées cette même année. « Jusqu'à 80 % des métaux contenus (ndlr : zinc, inox, plomb, cuivre, manganèse) sont recyclés et réutilisés dans l'industrie métallique ou dans la fabrication de nouvelles piles ou batteries », ajoute Frédéric Hedouin, directeur général de Corapile.

Mobiliser la RSE des entreprises

Ces structures mobilisées dans le cadre de l'exposition Re-Cyclages cherchent à mieux être connues du grand public. ECO TLC, par exemple, favorise la collecte et la valorisation de vêtements, de linge de maison et de chaussures usagées, en finançant des projets de recherche et développement (R&D) et en encourageant la réalisation de produits éco-conçus. Elle soutient également les collectivités territoriales par des actions de communication en direction des citoyens qui ont parfois du mal à s'imaginer une deuxième vie pour leurs objets. « Aussi banal que cela puisse paraître, le simple recyclage de chiffons permet de fabriquer de l'isolant thermique », souligne le photographe devenu expert sur la question après de nombreux mois passés à observer les différentes filières de recyclage. Celle qui gère le recyclage des appareils électriques et électroniques donne de bons résultats. « Valorisés à un taux variable de 80 à 85 %, 310 millions d'objets ont été recyclés en dix ans en France », explique Olivier Mallet, responsable régional de collecte Aura d'Éco-systèmes.
Une nouvelle vie est aussi possible pour les panneaux photovoltaïques usagés. « Ils sont valorisés en moyenne à 96 %. Leur durée de vie oscille entre 20 et 30 ans. Nous devrions pouvoir en recycler un grand nombre dans les années à venir... », souligne Mathieu Vianey, responsable des relations adhérents de PV Cycle France. Autre aspect positif du recyclage : la création d'emplois dans les sociétés qui décident de se saisir de la question. « L'enjeu de la valorisation du déchet permet aussi de mobiliser la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Elles participent ainsi au développement économique du territoire », estime Émeline Baume, élue EELV à la Métropole de Lyon. L'exposition photographique retraçant les filières de traitement des déchets est visible jusqu'au 2 septembre prochain, à Lyon, avant de continuer son périple « Une aventure d'utilité publique sur un sujet de fond qui nous concerne tous », résume le photographe. 
Alison Pelotier

 

Agriculture / La France est un modèle exemplaire en Europe dans la gestion de la fin de vie des déchets agricoles. L’éco-organisme Adivalor est en charge de leur collecte et de leur valorisation.

Les déchets agricoles, l’exemple français

Créé en 2001, Adivalor est  structure interprofessionnelle privée à but non lucratif.  D’année en année, elle voit ses taux de collecte grimper. Ils ne cessent d’augmenter depuis 2010. De 49 % il y a neuf ans, ils s’élèvent aujourd’hui à 66 % de la totalité des déchets agricoles produits en France. Adivalor met la barre haute et souhaite atteindre un taux de collecte moyen de 78 % en 2020. La structure qui compte 300 000 agriculteurs trieurs, 1 300 opérateurs de collecte et 7 000 points de collecte en France a prélevé 76 000 tonnes d’emballages et de plastiques usagés en 2017. « 90 % de ces derniers ont été recyclés. Quelque 16 000 tonnes de ficelles agricoles sont valorisées chaque année en France. Il faut montrer aux citoyens que l’agriculture française est exemplaire dans la gestion des déchets agricoles », souligne Pierre de Lépinau, directeur général d’Adivalor. Bidons plastiques, PPNU, filets paragrêle, sacs papier et films plastiques sont triés par l’agriculteur et déposés aux centres de collecte après chaque grosse période d’utilisation. Les bidons plastiques se recyclent facilement en tube pour l’industrie ou en gaines techniques, les filets paragrêle en mobilier urbain, les sacs papiers en couche de protection pour les cloisons en plâtre et les ficelles en raccords pour l’irrigation. « Nous recyclons également les pièges à carpocapse ou encore les diffuseurs de phéromones, ajoute le directeur. Une nouvelle filière de tri pour les produits de biocontrôle est en train de se développer, ce qui suscite la curiosité et l’intérêt de la part de nos confrères étrangers. J’ai rencontré il y a peu une délégation canadienne qui s’intéresse à notre filière de recyclage... ». Une raison de plus pour Adivalor de montrer l’exemple.
A. P.