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L'espoir d'un coup de pouce de la Région pour relancer la clairette de Die

Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et Olivier Amrane, vice-président délégué à l’agriculture, ont rencontré jeudi 12 septembre plusieurs exploitants viticoles du Diois afin d'évoquer la situation de l'appellation.

L'espoir d'un coup de pouce de la Région pour relancer la clairette de Die
Les élus du Département et de la Région étaient présents dans le Diois pour faire le point sur l'état de l'AOC clairette de Die et vins du Diois.

Il l’avait dit et il l’a fait. Fabrice Pannekoucke, fraîchement nommé président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, s’est rendu dans le Diois à la rencontre des professionnels viticoles. Cette visite, déjà programmée alors que l'élu portait la casquette de vice-président délégué à l’agriculture, entrait dans le cadre de la traditionnelle « opération vendange » du conseil régional organisée chaque année durant cette période.

En effet, c’est sur le Diois que Fabrice Pannekoucke a jeté son dévolu. Un hasard ? Que nenni. « Nous nous sommes vus avec le comité vin en juin et en juillet, et nous avions eu quelques signaux d’alerte, rapporte le président. Quand on est sur un territoire, on décide de mettre en lumière ses produits. Ici, ça a beaucoup de sens de le faire compte-tenu de ce que vit la filière dans ce moment particulier ». Des propos appuyés par Olivier Amrane, à présent vice-président délégué à l’agriculture.

Une feuille de route

La visite a démarré à Vercheny, à la cave familiale Monge Granon. L’occasion de dresser le bilan et les attentes de la profession dans son ensemble. Et ce bilan, c’est un constat sur cinq ans difficile à avaler malgré les huit millions de bouteilles vendues chaque année. Concurrencée sur le marché des effervescents par le Prosecco italien, notamment, « nous avons perdu 20 % de vente et nous travaillons à relancer l’activité de la clairette, rappelle Fabien Lombard, président de l’appellation Clairette de Die et vins du Diois. Nous souhaitons avoir un accompagnement sur la promotion et la communication de nos produits ». Cet axe, la filière ne le sort pas de nulle part. Voilà deux années, fruit d’un séminaire, qu’une feuille de route existe pour relancer la croissance des produits de l’appellation. Des pistes qui nécessitent un co-financeur pour voir le jour.

« Aller chercher le client »

 « On n’est pas ici par hasard », a déclaré le président de la Région. Et c’est une bonne nouvelle pour les professionnels viticoles du Diois. Cependant, les efforts déjà engagés par l’ Appellation (kits de verres et de seaux floqués à son effigie…) ne suffiraient pas à atteindre les objectifs fixés.

« Et l’œnotourisme ? », interroge Fabrice Pannekoucke. C’est chose faite pour la cave Monge Granon qui a développé son offre de gîte, randonnées et dégustation dans les vignes. Mais, pour la clairette de Die, plus question d’attendre pour toucher sa cible. À présent, il s’agit d’aller la chercher sur les réseaux sociaux, entre autres, avec l’appui d’un nouveau communicant 2.0 recruté en alternance pour faire rayonner l’appellation. Et l’innovation se poursuit avec le développement de cocktails à base de clairette de Die. Cette modernisation s’adresse en particulier à une clientèle « plus jeune » et qui reste « à conquérir » selon les professionnels, notamment avec l’évolution du packaging des bouteilles plus « fun et moderne » pour les producteurs de la coopérative Jaillance.

Aller chercher le client, pour l’appellation c’est aussi cibler les grandes surfaces et les cafés restaurants. Pour Olivier Rey, président de la coopérative Jaillance qui regroupe près de 80 % des producteurs de la clairette de Die, il s’agit ainsi de viser des agglomérations comme Valence, Montélimar ou Grenoble. Le nouveau président de la Région s’interroge : « Il y a une incohérence dans la consommation aujourd’hui. Pourquoi aller chercher ailleurs alors qu’on fait très bien chez nous ? ». Ce dernier pointe du doigt le choix du consommateur d’aller vers la concurrence. Pour lui, il faut « remettre le consommateur face aux produits locaux». L’occasion de rappeler que les filières courtes sont « le meilleur moyen d’avoir du développement durable.»

L'export, un levier

La visite s’est poursuivie à la cave Jaillance. Son président, Olivier Rey, rappelle qu’« un des leviers pour pouvoir developper du volume, c’est l’export. Et dans le monde il y a encore de la place », en citant la Suisse, la Belgique ou encore l’Allemagne. « L’export ça coûte cher. Cela nécessite des aides matérielles pour nous permettre de défricher ces marchés-là ou les conforter. Nous demandons un soutien sur des emplois commerciaux ou par exemple pour la participation à des salons internationaux. » 

Fabrice Pannekoucke a tenu à rappeler que 130 millions d’euros ont été alloués par la Région cette année à l’agriculture, soit le plus gros budget agricole régional de France. Si les professionnels ont échangé sur des « trajectoires » pertinentes à la relance des effervescents du Diois, aucune annonce concernant un « plan clairette » n’a été faite par les élus. Toutefois, cette visite a été perçue comme « un signe qui nous laisse plein d’espoir, selon Olivier Rey. C’est le début d’une collaboration entre les élus de la Région sur le territoire de Die. Il y a un signe politique donné ».

Morgane Eymin

Une opération vendange attendue