"L'agriculture vous tend les bras", thème du Sia 2020

L'édition 2020 du Salon international de l'agriculture (Sia), qui aura lieu du 22 février au 1er mars prochain, Porte de Versailles à Paris, sera placée sous le signe de l'ouverture au monde urbain, avec la volonté affichée d'attirer les vocations aux différents métiers de l'agriculture. « Nous avons choisi ce thème pour expliquer pendant neuf jours à nos concitoyens que l'agriculture française n'est pas fermée au monde extérieur », explique Jean-Luc Poulain, le président du Ceneca* et du Salon international de l'agriculture. « L'agriculture a besoin de bras, de compétences et d'idées mais aussi de profils très divers, du CAP au Bac +5 », a-t-il poursuivi avant de souhaiter que le Sia 2020 soit l'occasion de « lever les interrogations, les non-dits et les fausses nouvelles concernant l'agriculture ».
Les visiteurs viennent pour s'informer
« Le Salon constitue une excellente occasion de faire de la pédagogie », complète Valérie Le Roy, la directrice du Sia depuis trois ans. « La visite des animaux, qui constituait naguère le principal motif de visite du Salon de l'agriculture, n'arrive plus aujourd'hui qu'en troisième position dans les motivations du public », assure-t-elle. « En tête des priorités des visiteurs figure leur volonté de découvrir et s'informer, pour 86 % d'entre eux, selon les enquêtes que nous menons. » Selon elle, près de la moitié des visiteurs interrogés affirment avoir appris quelque chose d'utile à leurs réflexes de consommation ou quant au regard qu'ils portent désormais sur l'agriculture et ses débouchés. Si le thème des métiers de l'agriculture et de leur attractivité sera représenté sous l'ensemble des pavillons, il sera particulièrement à l'honneur sur l'espace Agri'Recrute, qui permet de dialoguer avec des professionnels des filières de formation et d'écouter des témoignages sur les perspectives d'emploi qu'offre le secteur agricole. « Le Salon sera notamment l'occasion de montrer que les métiers de l'agriculture se sont considérablement diversifiés ces dernières années, et cela dans toutes les filières. Il y a de la place pour des approches très différentes de la production et donc pour des profils très variés », assure Jean-Luc Poulain. « L'important pour nous est de donner du sens à notre travail », témoignent Gwendoline Palmer et Mahdi Nakechbandi, elle qui vient du marketing et lui ancien ingénieur en mécanique. Le couple, installé depuis début 2019 dans le Calvados, a commencé à produire légumes et pommes à cidre et a ouvert un atelier de poules pondeuses. Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a félicité les organisateurs d'avoir retenu le thème de l'ouverture au monde extérieur. « Il faut rassembler la société française derrière son agriculture », souhaite Didier Guillaume, estimant que la page de l'agribashing « était encore loin d'être tournée ». « Je vois différents signes positifs sur l'attractivité de l'agriculture, y compris hors cadre familial, assure-t-il. En 2018, nous avons comptabilisé 12 000 installations en agriculture, contre environ 15 000 départs à la retraite. Le renouvellement est donc possible », souligne-t-il. Autre signe positif : la recrudescence du nombre d'élèves en lycée agricole : « Il y en a eu 4 750 en plus lors de cette année scolaire », s'est-il réjoui.
* Centre national des expositions et des concours agricoles.
Anniversaire / Le Concours général agricole fête ses 150 ans
L’édition 2020 du Sia sera marquée par les 150 ans du Concours général agricole (CGA). La première manifestation organisée sous cette appellation s’est en effet tenue en 1870 au Palais de l’Industrie. « Le grand public connaît bien les concours d’animaux, celui des vins et celui des produits, mais beaucoup moins les catégories consacrées aux jeunes professionnels et aux pratiques écologiques », relève Valérie Le Roy, la directrice du Sia. Les 500 commissaires des concours et les 6 000 jurés seront ainsi particulièrement mis à l’honneur.
La Drôme en mode séduction
Pour la quinzième année consécutive, la Drôme sera à nouveau présente au Salon international de l’agriculture. Jusqu’au 1er mars, sur le stand du conseil départemental situé dans le pavillon 4, la chambre d’agriculture et le Département ont prévu une foule d’animations et de dégustations sur le thème « ensemble, cultivons un avenir durable ». Des producteurs, des transformateurs, des chefs étoilés et des caves coopératives feront découvrir et déguster moult produits. Ceux sous signes de qualité seront mis à l’honneur samedi 22 et dimanche 23 février en présence de Jean-Jacques Gallifet, maître restaurateur à l’auberge de la Valloire. Lundi 24, place à la grande gastronomie avec Jacques Bertrand, chef étoilé du restaurant Les Cèdres, et Luc Guillet, maître chocolatier et membre « Relais desserts ». Mardi 25, place au bio et aux circuits courts avec des chefs de plusieurs collèges de la Drôme qui prépareront des recettes « bio » à base de produits drômois. Mercredi 26, la restauration collective sera à l’honneur et le Département mettra en avant son avance dans l’application de la loi Egalim. Jeudi 27, la journée sera placée sous le signe des « produits remarquables drômois ». Vendredi 28, les plantes à parfum, aromatiques et médicinales seront à l’honneur. Cette semaine drômoise au Salon de l’agriculture se conclura, samedi 29 février et dimanche 1er mars, avec les réseaux agritouristiques du département.Le parc naturel du Vercors sera lui aussi à nouveau présent, dans le pavillon 1. Vingt-trois jeunes de l’association « Graines d’éleveurs » feront partager la passion de l’élevage et de l’agriculture. Et avec des producteurs, ils mettront en avant la vache Villarde (l’un des plus petits effectifs en France avec 427 femelles), le cheval du Vercors de Barraquand, la fabrication et l’histoire de l’AOP du Bleu du Vercors Sassenage…
Auvergne-Rhône-Alpes présente dans les halls 1 et 3
La région Auvergne-Rhône-Alpes, ses producteurs et produits seront présents au sein de deux pavillons (ou halls) du Salon de l’agriculture. Dans le hall 3, celui des produits et saveurs de France, où un stand régional, géré par le comité Auvergne-Rhône-Alpes Gourmand, proposera aux visiteurs des animations quotidiennes. Chaque jour, un territoire sera mis à l’honneur, ses produits emblématiques seront présentés et des dégustations de produits cuisinés par un chef seront proposées. L’espace Aura se situera à proximité de l’une des entrées principales du hall 3. Cinq restaurants, dont ceux du Beaujolais, de l’Allier, du Cantal ou des Savoie, et des espaces dédiés (les espaces de l’Ain, de l’Allier, de la Haute-Loire, les stands du Beaujolais ou des Savoie, etc.) valoriseront les produits des différents départements.
Pour la troisième année, l’excellence de notre région sera également présente dans le hall 1, celui des animaux d’élevage. L’espace Aura sera animé par la chambre régionale d’agriculture, avec le concours des organismes de sélection des races bovines et ovines de notre région. « Nous ne devrons parler que des races emblématiques issues de nos territoires », précise Alain Marty, en charge de l’espace Aura pour la chambre régionale d’agriculture. Seront ainsi mises à l’honneur les races bovines salers, aubrac, tarentaise, abondance, villarde et ferrandaise, ainsi que les races ovines blanche du Massif central, bizet, grivette, limousine, noire du Velay, rava et thônes et marthod.
« Le principe est de présenter chaque jour un produit issu de ces races régionales. D’abord par la voix d’un éleveur, qui présentera les caractéristiques de ses animaux. Ensuite, avec les représentants de chacune des filières, on parlera des qualités gastronomiques des produits, qui seront cuisinés et proposés à la dégustation aux visiteurs », détaille Alain Marty. Les recettes seront élaborées « en direct et devant le public », par des jeunes en formation à la MFR de Buis-les-Baronnies et des écoles hôtelières de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) et de Chamalières (Puy-de-Dôme). « L’idée est de faire déguster des produits locaux tout en racontant leur histoire. » Une expérience gustative et qui se veut avant tout pédagogique. Chaque jour, trois recettes seront réalisées par les élèves, qui prendront la relève à tour de rôle, chaque établissement intervenant sur trois journées durant le Salon. Parmi les temps forts de la semaine, le mardi 25 février, un challenge réunira le lycée Marie Rivier (Ardèche) et les MFR de Buis-les-Baronnies et Le Fontanil (Savoie) autour de la valorisation de la viande d’agneau. « Des élèves de ces établissements se sont interrogés sur les moyens d’inciter de jeunes consommateurs à manger de l’agneau », explique Alain Marty. Ils sont allés à la rencontre d’éleveurs et ils viendront parler de leur travail lors de cette journée.
Sébastien Duperay