Juin : une vague de chaleur et des précipitations hétérogènes

Avec une température moyenne nationale supérieure de 2,5 °C à la normale (1981-2010), le mois de juin 2017 se classe en deuxième rang des mois de juin les plus chauds depuis 1900, après juin 2003. Dans le Centre et l'Est de la France, l'excédent de températures atteint même + 3,6 % sur Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté. Pendant la vague de chaleur caniculaire, les températures ont dépassé de 7 à 10 °C les normales de saison, sur une très grande partie du pays. Le solstice d'été a ainsi été le plus chaud jamais enregistré depuis 1900 avec une température moyenne, sur la France, de 33,7 °C l'après-midi contre une normale de 23,4 °C. Le mois de juin s'est terminé par un puissant épisode orageux sur la France, notamment dans l'Ouest. Il a été comptabilisé près de 290 000 éclairs sur tout le pays, le 27 juin. Dans ce contexte, les cumuls de températures en base 0 °C ou en base 8 °C dépassent largement les normales de 10 à 25 % en fonction des stations météo.
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Des pluies éparses
Du côté de précipitations, elles ont été très hétérogènes. Les précipitations des derniers jours de juin ont amélioré les ratios qui étaient très en retard sur les normales. Il y a par exemple eu des pluies assez abondantes à la mi-juin sur l'Ouest de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Des orages localisés très violents ont frappé la Haute-Loire avec des cumuls de pluie pouvant atteindre jusqu'à l'équivalent de cinq mois de précipitations sur quelques communes. Les dégâts pour les exploitations agricoles touchées ont été lourds. Un agriculteur a même perdu la vie en tentant de porter secours à une personne âgée coincée dans sa maison. L'Ouest de la Loire a reçu quelques pluies abondantes, mais elles se sont arrêtées avant Saint-Étienne qui n'a cumulé que 65,4 mm pour une normale de 76,6 mm. L'Ouest de l'Ardèche a aussi reçu des précipitations correctes. Il est ainsi tombé 60,5 mm à Lanas, soit 3 % de plus que la normale. Les pluies ont également été assez favorables sur les Savoie avec des cumuls largement au-dessus des normales. La station météo de Bourg-Saint-Maurice enregistre 80,7 mm (+ 4 %) et celle de Thonon a accumulé 91 mm (+ 14,6 %). À Grenoble, les cumuls deviennent plus importants avec 76 mm pour une normale de 55,5 mm (+ 37 %). C'est à Chambéry qu'il est tombé le plus d'eau avec 136 mm pour 73,6 mm (+ 85 %). À l'inverse, dans un cône entourant la vallée du Rhône, les précipitations se sont faites plus rares, de Montélimar à Mâcon. Dans la préfecture de Saône-et-Loire, il n'est tombé que 51,3 mm pour une normale à 70 mm, soit un déficit de 26,3 %. Même scénario à Ambérieu dans le Bugey où il manque 15 % des précipitations et à Lons-le-Saunier dans le Jura (- 14 %). Dans le Sud de la Drôme, il manque également 20 % de précipitations (32,8 mm pour une normale de 40,9 mm). Seule exception dans sur cet axe rhodanien, Lyon où des orages ont gonflé les cumuls de pluie avec 73,7 mm pour 54,2 mm (+ 36 %).
Des précipitations en retrait depuis janvier
Depuis le mois de janvier, les cumuls de précipitations sont tous déficitaires en dehors de Lanas qui enregistre 30 petits mm de plus que la normale. Partout ailleurs, les déficits sont sévères. Il manque, par exemple, 32 % de pluie à Ambérieu-en-Bugey, ce qui équivaut à près de deux mois de précipitations, 25 % d'eau à Lons-le-Saunier soit un retard de 134 mm sur les six premiers mois de l'année et de 92 mm à Grenoble. Sur l'axe rhodanien, les déficits s'échelonnent de 10 à 20 % sur les six premiers mois de l'année. Il manque ainsi 19 % à Dijon comme aux Sauvages ou à Mâcon. À Lyon, Saint-Étienne ou Montélimar, le retard est plus proche des 10 %. L'arc alpin est également en retard avec 12 % d'eau en moins que la normale à Thonon, 7 % à Bourg-Saint-Maurice et 2 % à Chambéry. Du fait des températures importantes, les coefficients d'évapotranspiration sont supérieurs à la moyenne. De fait, les besoins en eau des cultures, telles le maïs ou le tournesol, ont été importants en juin.