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GIE L’ail drômois : bilan 2023 et prévisions de récolte

Alors que la nouvelle récolte d’ail est en plein démarrage, le point avec Jean-Pierre Besson, président du GIE L’ail drômois sur le bilan 2023 et les perspectives 2024.

GIE L’ail drômois : bilan 2023 et prévisions de récolte
En fin de semaine dernière, Jean-Pierre Besson, président du GIE L’ail drômois, avait bon espoir que la météo soit enfin clémente pour démarrer les premières récoltes d’ail avant le 15 juin. ©S.S.-AD26

En fin de semaine dernière, Jean-Pierre Besson, président du GIE L’ail drômois, avait bon espoir que la météo soit enfin clémente pour démarrer les premières récoltes d’ail entre le 10 et le 15 juin. Mais cette campagne aura été particulièrement compliquée. « Les conditions climatiques de l’automne dernier ont repoussé les plantations qui se sont déroulées tardivement. Heureusement, l’hiver a été doux et l’ail a pu rattraper son retard. Vu le printemps humide, nous n’avons pas eu besoin d’arroser », explique Jean-Pierre Besson. Mais l’excés d’humidité a favorisé les maladies, la rouille principalement. « Il a été très difficile de gérer cette pression, surtout chez les producteurs en bio. Je crains que leurs rendements ne soient encore plus bas qu’en 2023 », annonce le président du GIE. Du côté des producteurs conventionnels, le retrait de nombreux produits fongicides et herbicides a aussi compliqué les choses. Jean-Pierre Besson espère tout de même qu’en ail de consommation comme en ail semence, les rendements en conventionnel pourront cette année se maintenir au niveau de ceux de 2023. Le bilan de la récolte de l’an dernier a d’ailleurs était dressé le 30 mai dernier, lors de l’assemblée générale du GIE à Eurre. Ainsi, en 2023, le GIE a regroupé 77 producteurs sur 789 ha, dont 403 ha en ail semence conventionnel, 39 ha en ail semence bio, 346 ha en ail de consommation conventionnel et 88 ha en ail de consommation bio.

Saison commerciale compliquée

Du côté des résultats techniques, les producteurs de plants bio ont connu sur la dernière campagne une baisse de 12 % des volumes produits par rapport à la campagne précédente, avec un rendement moyen en ail d’automne semence bio de 4,88 t/ha. « Cette baisse de production a rendu la saison commerciale compliquée puisqu’il a été difficile de satisfaire tous nos clients à hauteur de leurs commandes de l’année précédente », précise Jean-Pierre Besson. 185 t d’ail semence bio ont ainsi été commercialisés par le GIE pour le compte des producteurs : un peu plus d’un tiers, soit 68 tonnes, à l’export et le reste sur le marché français (53 t pour le négoce, 38 t pour des producteurs hors GIE, 8 t pour ceux du GIE et enfin, 8,8 t vendu via le site internet en petits conditionnements). Du côté de l’ail semence conventionnel, le GIE assure la commercialisation à l’export, soit environ un quart des volumes produits par ses producteurs. Sur la dernière campagne, cela a représenté 1 037 t. « En Europe, le top 3 de nos clients, sont l’Italie, les Pays-Bas et l’Allemagne. Nous faisons aussi du grand export vers la Jordanie et le Canada mais 80 % du marché reste européen », signale Sarah Moulin, commerciale export pour l’ail semence. « Le GIE et sa branche historique Unisem sont en permanence à l’écoute des clients étrangers et travaillent sur le développement de variétés adaptées. Nous avons notamment des demandes de certains clients pour des variétés plus précoces afin de proposer de l’ail sur une plus longue période », indique Jean-Pierre Besson. Et de préciser : « Nous sommes leader au plan national sur l’ail semence, notre organisation est solide, nous avons les producteurs, nous avons la clientèle et le marché est relativement stable. Tout l’enjeu, c’est de continuer à maitriser la qualité pour garantir la satisfaction clients ».

Mieux valoriser via les petits conditionnements

Du côté de l’ail de consommation, en conventionnel, le GIE L’ail drômois a assuré pour ses producteurs la commercialisation d’un peu plus de 1 400 tonnes de marchandises, dont les deux tiers auprès de négociants dans toute la France. « Nous avons aussi eu un petit marché de 60 t sur de l’ail fanes, un marché de 200 t pour l’industrie et le GIE a travaillé environ 250 tonnes en petits conditionnements pour plusieurs enseignes de GMS », détaille le président. L’ail de consommation conventionnel a toutefois vu ses rendements chuter en 2023 par rapport à l’année précédente. « À surface équivalente, nous avons enregistré environ 20 % de baisse de production par rapport à 2022. Là aussi, il a été compliqué de servir tout le monde », reconnaît Jean-Pierre Besson. Il rappelle que le GIE a investi il y a deux ans dans des chambres froides en négatif pour conserver l’ail et répondre sur une période plus longue aux besoins des clients de la grande distribution. « Aujourd’hui nous pouvons servir la grande distribution sur dix mois », souligne le président. Avec un objectif : mieux valoriser la production, notamment au travers des petits conditionnements. « Nous poursuivons aussi le développement des certifications. Notre station vient d’obtenir la certification IFS Food, prérequis essentiel pour accéder à la grande distribution française. Nos producteurs sont aussi conscients des enjeux. La majorité est engagée dans une ou plusieurs démarches : IGP ail de la Drôme (21 producteurs), GlobalG.A.P (44 producteurs et 98 % des surfaces certifiées), HVE (15 exploitations certifiées)... » Enfin du côté de l’ail de consommation bio, la campagne 2023 a été marquée par une baisse des rendements et de petits calibres.

Sophie Sabot