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Épizooties

FCO et MHE : les deux maladies progressent plus lentement

Selon le dernier bilan du ministère de l’Agriculture, la France compte 3 743 foyers confirmés de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (931 nouveaux cas en une semaine) et 1 484 cas de maladie hémorragique épizootique (324 nouveaux foyers).

FCO et MHE : les deux maladies progressent plus lentement
Des doses de vaccins gratuites contre la FCO-3 sont disponibles pour les élevages drômois. ©ME-AD26

Le rythme de propagation de la FCO semble se stabiliser en France, après plusieurs semaines de doublement, voire de triplement, du nombre de cas. Le sérotype 3 (FCO-3) a cependant progressé avec 931 nouveaux foyers déclarés au niveau national la semaine dernière, soit 3 743 foyers déclarés depuis la première détection du sérotype 3 en France le 5 août 2024. Deux départements ont déclaré leurs premiers cas, l’Eure et le Jura.

Au niveau drômois, la zone régulée (ZR) FCO-3 a très légèrement progressé vers le sud. La commune de Châteauneuf-sur-Isère est désormais incluse dans le périmètre de la ZR. Au total, 64 communes du Nord-Drôme (d'Épinouze à Pont-de-l'Isère ) sont dans la ZR FCO-3.

À noter, suite à la propagation de la FCO-3 dans la région Grand-Est, la Suisse a également été infectée par ce sérotype. Les cantons du nord sont les plus touchés mais la maladie semble se propager progressivement vers le sud-ouest. En particulier, la présence d’un foyer dans le canton de Vaud (au-dessus de Genève) peut faire craindre une propagation du virus aux départements de l’Ain et de la Haute-Savoie.

Enfin, selon la plateforme Épidémiosurveillance en santé animale (ESA), la FCO se propage aussi dans les autres pays européens : 10 216 foyers en Allemagne (dont 3 500 confirmés FCO-3), 3 272 en Belgique, 2 046 foyers cliniques et 6 236 confirmés aux Pays-Bas. En Espagne, les autorités ont annoncé, le 23 septembre, la découverte de cinq foyers d’un nouveau sérotype de la maladie (le n°1), dans la communauté autonome de l’Estrémadure (sud-ouest). Les éleveurs hispaniques sont déjà aux prises avec les sérotypes 4 et 8 de la FCO. Des formes aussi présentes en France (en Corse pour le n°4, dans une large moitié sud, dont la Drôme, pour le n°8). 

Pour mémoire, des doses de vaccins gratuites contre la FCO-3 sont disponibles pour les élevages drômois (lire notre édition précédente).

Concernant la FCO-8, selon les chiffres communiqués par la DDPP 26 le 30 septembre, sont confirmés dans le département 323 foyers dont 203 en élevage ovin, 104 en élevage bovin et 16 en élevage caprin. La vaccination (à la charge des éleveurs) est toujours quasi-impossible faute de doses disponibles.

MHE et vaccination

La maladie hémorragique épizootique (MHE) - véhiculée par les moucherons Culicoïdes comme la FCO - continue aussi sa progression, avec 1 484 foyers entre le 1er juin et 26 septembre. Au cours de la semaine dernière, 324 nouveaux foyers ont été déclarés au niveau national. La maladie a progressé et a infecté trois nouveaux départements, dont un de la région Auvergne-Rhône-Alpes : Charente, Creuse et Cantal.

La zone régulée MHE pour la Drôme a également progressé et trois nouvelles communes sont désormais incluses dans la ZR : Beauvallon, Eurre et Montéléger. Au total, 84 communes drômoises (de La Garde-Adhémar à Valence et de Saint-Maurice-sur-Eygues à Saint-Pantaléon-les-Vignes) sont dans cette zone régulée MHE.

Pour mémoire, un nouveau vaccin, l’Hepizovac, a été développé contre la MHE et a obtenu une ATU (autorisation temporaire d'utilisation) pour les bovins au mois d’août 2024. Le gouvernement a commandé deux millions de doses de ce vaccin, soit suffisamment pour vacciner un million de bovin. Le gouvernement a révélé la stratégie vaccinale pour la MHE la semaine dernière. Cette stratégie consiste à fournir gratuitement des doses du vaccin Hepizovac aux élevages bovins compris dans une zone large de 50 km située le long de la limite interne de la zone régulée MHE (de la Manche aux Bouches-Rhône). Le but est de créer une zone tampon pour stopper l’avancée de la maladie. Onze communes drômoises sont situées dans cette zone vaccinale : Châteauneuf-du-Rhône, Clansayes, Donzère, La-Garde-Adhémar, Les Granges-Gontardes, Malataverne, Pierrelatte, Rochegude, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Saint-Restitut, Suze-la-Rousse.

Les éleveurs bovins situés dans l'une de ces communes peuvent donc bénéficier gratuitement de doses du vaccin Hepizovac pour vacciner leurs animaux contre la MHE. Le vaccin doit être commandé par votre vétérinaire sanitaire via la plateforme Calypso (même principe que pour la commande de vaccin contre le sérotype 3 de la FCO). Pour les éleveurs situés hors de la zone vaccinale, il est possible de commander le vaccin auprès de leur vétérinaire par le circuit classique (commande à une centrale d’achats par les vétérinaires). Dans ce cas, la vaccination est à la charge de l’éleveur.

C. L. - Source : GDS

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site du ministère de l’Agriculture en suivant ce lien : https://agriculture.gouv.fr/maladie-hemorragique-epizootique-mhe-letat-mobilise-pour-proteger-le-cheptel-francais-et-ralentir

FCO-3 : le vaccin Bultavo autorisé sur bovins, avec possibilité d’exporter

Jusque-là homologué uniquement pour les ovins, le vaccin contre la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-3) Bultavo 3, du laboratoire Boehringer Ingelheim, a décroché une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour les bovins. Contrairement à la première ATU accordée en juillet, il est désormais mentionné que le Bultavo procure une « immunisation active pour prévenir la virémie et les signes cliniques ». Cette nouvelle allégation permet son utilisation pour l’export : « Les bovins issus de la ZR FCO 3 (zone réglementée pour la FCO-3) vaccinés par un vétérinaire depuis plus de 60 jours avec Bultavo 3 sont éligibles aux échanges intra-UE », indique la DGAL (ministère) dans un message envoyé aux professionnels.

Toutefois, les doses fournies par l’État dans le cadre de la campagne de vaccination volontaire restent réservées aux ovins. Les bovins ne peuvent recevoir que des vaccins commandés par voie privée et payés par les éleveurs.