FCO-3 : la vaccination démarre ce lundi avec deux jours d’avance, trois foyers confirmés
Alors que la France connaît ses premiers cas du sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3), le ministère de l’Agriculture a fait paraître deux arrêtés ajustant le dispositif de lutte contre cette maladie. La campagne de vaccination volontaire contre la FCO couvre six régions* du nord et de l’est. Ailleurs, les éleveurs pourront vacciner, mais à leur charge.

La campagne de vaccination volontaire contre le sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3) démarre lundi 12 août, avec deux jours d’avance sur le calendrier initialement prévu, a annoncé le ministère de l’Agriculture le 9 août. Au lieu des 4,6 millions de doses prévues, ce sont 6,4 millions de doses (1,1 million pour les ovins, 5,3 millions pour les bovins) qui seront «gratuitement fournies par l’État aux éleveurs» qui en font la demande. La campagne concerne une «zone de vaccination volontaire» qui couvre six régions* du nord et de l’est – ailleurs, les éleveurs pourront vacciner, mais à leur charge. D’après un communiqué, «la priorité est d’assurer une couverture vaccinale maximale pour la protection des cheptels ovins», les plus affectés par la maladie. «L’intérêt de la vaccination des bovins [reste] réel», insiste toutefois la Rue de Varenne.
Sur le plan sanitaire, selon le dernier bilan au 8 août, trois cas sont confirmés dans l’Aisne, le Nord et les Ardennes. La zone réglementé (150 km autour des foyers) a été ajustée en conséquence: elle couvre désormais une vaste bande allant de la Seine-Maritime aux Vosges, en passant par le Loiret.
* Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France, Grand Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté
L’État prend en charge les visites de diagnostic et les analyses de confirmation
Outre la prise en charge du vaccin et de l’acte de vaccination dans la «zone de vaccination volontaire» (lire ci-dessus), l’État finance les visites des vétérinaires sanitaires «visant à diagnostiquer» la maladie, ainsi que les actes liés. Le montant par visite est fixé à «six fois le montant de l’acte vétérinaire», lui-même établi à 14,18 € HT.
Les pouvoirs publics financent aussi «le coût des analyses réalisées en laboratoire agréé» pour confirmer la FCO et les prélèvements effectués dans ce but (selon des barèmes également basés sur le montant de l‘acte vétérinaire).
Quant aux mesures de surveillance et de lutte, un arrêté vient modifier un précédent texte paru début juillet. Parmi les nouveautés, il ajoute les «échanges» aux motifs permettant aux animaux de quitter la zone régulée FCO-3, après analyse PCR. Il permet aussi aux préfets d’interdire les sorties d’animaux, sauf pour abattage, dans les établissements suspectés (visés par un APMS, arrêté préfectoral de mise sous surveillance).
FCO : en Occitanie, le sérotype 8 a tué des milliers d’ovins ces dernières semaines
Alors qu’un premier cas français de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 a été a été confirmé le 7 août dans le département du Nord, le sérotype 8 de la maladie, présent dans le pays depuis 2006, frappe fortement les Pyrénées-Orientales depuis juin, d'où il a progressé de l'est vers l'ouest, touchant également l'Aude et l'Ariège. «À ce stade, nous avons d'ores et déjà 4 000 brebis mortes dans les trois départements, et on pense atteindre les 6 000 d'ici la fin du mois» (sur un total de 15 000 dans les Pyrénées-Orientales, 75 000 en Ariège et 40 000 dans l'Aude), estime Myriam Cormary, directrice de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.
Aucune donnée n'a été livrée au niveau national sur les cas de FCO recensés dans le sud du pays. «Il y a un impact sur la mortalité, mais il y a [aussi] un risque pour la productivité et la fertilité», avertit Myriam Cormary. «La maladie est très [pénalisante] sur les petits élevages lait et viande, avec une mortalité importante, et dans certains cas un arrêt de la production de lait ou de fromage», observe Philippe Lacube, président de la chambre d'agriculture de l'Ariège. Dans un communiqué du 7 août, plusieurs organisations représentant les éleveurs ont demandé la gratuité des vaccins et l’indemnisation des pertes financières pour les éleveurs face à la FCO et à la maladie hémorragique épizootique (MHE).