Faciliter le ramassage des pierres et éviter des dégâts

La fédération des cuma(1) de la Drôme et les adhérents de la cuma Vitipintabic(2) ont organisé une journée technique autour d'une ramasseuse de pierres. La démonstration, effectuée en présence de Patrick Sauze, des établissements Faure et fils de Crest, s'est déroulée à Aubenasson sur un terrain jouxtant la chapelle Saint Christophe. Un terrain suffisamment pierreux pour montrer l'utilité et les avantages d'une telle opération mécanique. Toutes les cuma de la Drôme ont été invitées. Un nombre important d'exploitants agricoles a profité de ces essais complétés par des échanges sur l'utilisation de ce type de matériel.
Un andaineur et une ramasseuse
Deux machines acquises en avril par la cuma Vitipintabic ont été présentées. Cet investissement (65 000 euros) est l'aboutissement d'un projet mené durant deux ans et demi. Ce choix a été fait car la majorité des adhérents de la cuma estimait difficile de dissocier les deux matériels. En effet, il s'agit d'extraire les pierres et de les regrouper pour, ensuite, les ramasser. Un andaineur à pierres assure la première opération. Il fait des andains qui sont ensuite récoltés par la ramasseuse de pierres.
Jean-Pierre Feschet, président de la fédération départementale des cuma, et Denis Permingeat, président de la cuma Vitipintabic, ont dit tout le bien qu'ils pensaient de ces machines. Le gain de temps est l'un des arguments énoncés. L'objectif consiste également à limiter les dégâts sur le matériel, notamment les faucheuses de ceux qui récoltent du fourrage ou encore les semoirs, et parfois les dégâts corporels. Il s'agit aussi de faciliter le binage ou « de laisser plus de place aux semences », comme l'a noté l'un des utilisateurs.
Des pierres à revaloriser
La profondeur et la vitesse de rotation peuvent être adaptées. « En général, on ne va pas trop vite pour ne ramasser que les cailloux les plus gros et prendre le moins de terre possible », a expliqué Jean-Pierre Feschet. « Après l'opération, il suffit en général de passer le rouleau, a ajouté Denis Permingeat. On peut ensuite semer directement. »
Les pierres ramassées sont placées dans un caisson qu'il suffit ensuite de vider. En général, un tas est formé dans un coin du champ. Il est possible alors de revaloriser les pierres. Elles peuvent, en effet, être utilisées pour le drainage ou la construction. En outre, dans la vallée de la Drôme, elles peuvent être concassées par l'entreprise Liotard (située à Aurel), qui produit du gravier.
Elisabeth Voreppe
(1) cuma : coopérative d'utilisation de matériels en commun.
(2) La cuma Vitipintabic réunit 32 adhérents dans un secteur allant de La Répara- Auriples jusqu'à Saint-Nazaire-le-Désert.
Contact : FDcuma de la Drôme (tél : 06 63 82 36 95 - mail : [email protected]).
Andaineur - Ramasseuse /
Des machines canadiennes

L'andaineur, qui s'attelle au relevage du tracteur et dont l'entraînement se fait par la prise de force, est l'un des seuls à avoir une portée aussi large (4,20 m). Sa largeur lors du transport est de 2,20 m. Le rotor est entraîné par cardan.
Pour la ramasseuse (qui s'attelle à un timon), un ameneur rotatif conduit les pierres dans le caisson. La capacité annoncée de ce dernier est de 2,5 m³. Les utilisateurs parlent plutôt d'une moyenne de 1,5 m3, ce qui correspond à 3,5 tonnes de pierres.
Dans le cas présent, ils sont dix utilisateurs pour une surface totale de 450 hectares.