Comme le constate la fédération départementale des cuma de la Drôme, de plus en plus de coopératives d'utilisation de matériels en commun s'équipent en épandeurs à fumier. Ces derniers offrent des innovations technologiques telles que le DPA(1), le système de pesée embarquée. Une bonne gestion des effluents d'élevage est essentielle. Elle repose principalement sur l'utilisation d'un matériel performant. Compte tenu du coût, l'investissement collectif permet aux adhérents des cuma de s'équiper plus facilement.
Ce choix de la cuma peut également se motiver par un contexte d'extension de zone vulnérable et, plus globalement, par le respect des règlementations. En effet, la directive nitrate impose la précision à la parcelle dans l'application des quantités de fertilisants ainsi que la tenue d'un cahier d'épandage. Pour cela, le matériel se doit de répondre aux enjeux de précision de la dose appliquée, de sa bonne répartition mais aussi de la protection des sols.

Du DPA à l'éco-épandage

Une étude menée en 2009 par l'Inra(2) et Arvalis(3) montre qu'un épandage hétérogène peut avoir des conséquences agronomiques néfastes comme l'hétérogénéité des cultures, une baisse des rendements pouvant aller jusqu'à cinq quintaux par hectare (ha) et une augmentation des reliquats d'environ dix kilos par ha.

Pour toutes ces raisons, la fédération des cuma de la Drôme, la chambre d'agriculture et les cuma locales ont organisé, dernièrement, une journée technique intitulée « épandeur à fumier d'une marque à l'autre ». Cinq concessionnaires (Faure et Fils, Sicoit, Brottes, Vassilief, Peillet) et deux constructeurs (Buchet et Roche) ont présenté de nouveaux modèles équipés de DPA et du système de pesée embarquée (ou pouvant être vendus avec ces options). Le constructeur Buchet a présenté son épandeur labellisé Eco-épandage, développé par les chercheurs de l'Irstea(4), VetAgro Sup(5), la chambre d'agriculture de Bretagne et quelques constructeurs (Pichon et Rolland). Pour l'obtenir, l'épandeur doit remplir plusieurs critères comme la performance agronomique d'épandage d'une dose constante à vitesse variable. Ou avoir une répartition longitudinale et transversale uniformisée sur l'ensemble de la parcelle pour éviter les pertes et la concentration du produit à certains endroits au détriment des autres. Le respect des sols est également pris en compte grâce à une charge à l'essieu moins importante pour réduire l'effet du tassement.

Par ailleurs, selon les cumistes présents à la journée de démonstration, le DPA permet une utilisation optimale de l'épandeur grâce à des réglages automatiques. Le débit est régulé en fonction de l'avancement. Ainsi, le fumier est mieux réparti sur la parcelle. 

Alima Camart, animatrice FDcuma de la Drôme
(1) DPA : débit proportionnel à l'avancement.
(2) Inra : institut national de la recherche agronomique.
(3) Arvalis : institut technique du végétal.
(4) Irstea : institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture.
(5) VetAgro Sup : institut d'enseignement supérieur et de recherche en alimentation, santé animale, sciences agronomiques et de l'environnement.