Enseignement agricole : en Drôme, rentrée sous le signe de l’optimisme
L’heure de la rentrée a sonné dans les établissements d’enseignement agricole de la Drôme. Bonne nouvelle, les effectifs sont globalement très satisfaisants et les nouveautés ne manquent pas pour rendre attractives ces formations.

Alors que le renouvellement des générations en agriculture est un enjeu majeur des prochaines années, les formations agricoles en Drôme affichent un bon taux de remplissage pour cette rentrée scolaire 2024. Le point avec les directeurs des différents établissements.
Au lycée du Valentin
Dans le secondaire, 240 élèves rejoindront à partir du 2 septembre les bancs du lycée agricole public situé à Bourg-lès-Valence, en classes de seconde, première et terminale générales et bac technologique (sciences de l’agronomie et du vivant, option production ou transformation). « En BTS, les recrutements ne sont pas encore totalement terminés », indique Frédéric Lalanne, directeur de l’établissement. Une quarantaine de jeunes entreront en première année de l’un des trois BTS proposés par le lycée : agronomie et cultures durables (ancien BTS productions végétales), Bioqualim (ancien BTS sciences et technologies des aliments) ou technico-commercial alimentation et boissons. « Sur ce dernier BTS, nous avons un peu plus de mal à recruter, reconnaît Frédéric Lalanne. Les candidats s’orientent davantage vers le BTS management commercial opérationnel (MOC) de l’enseignement général. » Autre nouveauté cette année, la classe préparatoire agro et véto post-BTS accueillera des jeunes qui ont déjà passé, durant leur BTS, les concours d’admission aux écoles d’ingénieurs agronomes ou vétérinaires. Jusqu’à maintenant, ce n’était qu’à l’issue d’une classe préparatoire post-BTS qu’ils présentaient ces concours. « Cinq des quinze élèves que nous accueillerons sont admis en école vétérinaire, les autres en école d’ingénieur agro. Il y a un vrai enjeu de renouvellement des générations sur les métiers d’ingénieur agro. C’est pourquoi, au Valentin, nous travaillons dès le secondaire avec nos élèves pour les accompagner dans leur choix d’orientation et durant le BTS pour préparer les concours », explique le directeur.
Frédéric Lalanne se projette aussi sur les nouveautés pour la rentrée 2025. « Nous allons dès cette année travailler sur la semestrialisation de nos formations supérieures pour nous inscrire dans un fonctionnement type Bachelor avec l’objectif dès l’an prochain de proposer cette formation de niveau bac+3, confie-t-il. Nous avons également demandé l’ouverture d’un BTS métiers de l’élevage. L’examen de cette demande est en cours. L’idée est de recréer un vivier de candidats pour les reprises d’exploitation et pour la poursuite d’études en école d’ingénieur avec une spécialisation productions animales. »
À la MFR de Divajeu
Le directeur de la maison familiale et rurale (MFR) de Divajeu, Laurent Antoine, annonce que les formations sont « bien remplies ». 142 apprenants sont attendus cette année. Les premiers (seconde et BTS) sont rentrés le 28 août. « Nous avons une légère baisse des effectifs en 4e, surtout liée au fait que les élèves ne remplissent pas forcément les critères d’âge mais nous enregistrons une augmentation des inscriptions en bac pro sur les filières agricoles. C’est plutôt une bonne chose. Cela signifie que des jeunes croient encore en l’agriculture même si la conjoncture est difficile », souligne le directeur. La MFR propose notamment un bac pro CGEA polyculture élevage en formation initiale et un bac pro CGEA grandes cultures en apprentissage. L’établissement accueillera également sa troisième promotion pour le BTSA productions animales par apprentissage, ouvert à la rentrée 2022. « Les effectifs sont en progression constante avec un objectif à douze élèves par an. Ils seront dix cette année. Cette formation correspond à un besoin du territoire », estime Laurent Antoine. Il signale également une augmentation de 15 % du nombre de jeunes souhaitant suivre leur formation en apprentissage avec la MFR. « Pour l’exploitant agricole, recruter un apprenti reste avantageux en termes de coût et cela lui permet d’avoir un salarié formé comme il le souhaite », poursuit le directeur. À noter aussi : pour l’éleveur qui souhaite accueillir un apprenti en BTSA productions animales, le jeune travaillera durant sa formation sur une problématique spécifique à l’exploitation. Encadré par l’équipe pédagogique dont une ingénieure en zootechnie et une vétérinaire, l’apprenti offrira à l’éleveur un regard extérieur sur cette problématique. Enfin, Laurent Antoine indique qu’il reste quelques places pour s’inscrire sur une formation en apprentissage dans le domaine des grandes cultures.
Au lycée du Val de Drôme
À Montéléger, ils seront 153 jeunes à évoluer au sein du lycée agricole privé du Val de Drôme cette année. « Nous sommes au complet sur les effectifs de la section collège, en classe de 4e et 3e “découverte et orientation professionnelle”. Nous avons également fait un très bon recrutement en bac pro agro-équipement avec 23 élèves qui entreront en seconde. C’est le fruit du travail que nous menons depuis deux ans sur les conditions d’accueil et l’accompagnement des jeunes », se réjouit Arnaud Vauclin, directeur de l’établissement. C’est aussi une bonne nouvelle pour les entreprises de l’agro-équipement qui manquent de bras depuis quelques années. Pour les candidats intéressés, il reste d’ailleurs des places en BTS génie des équipements agricoles en apprentissage. « Il est possible d’attaquer le BTS même sans avoir de contrat d’apprentissage. Nous accompagnerons le jeune pour trouver une entreprise », signale Arnaud Vauclin. Il reste aussi des places sur le CAP services aux personnes et vente en espace rural, qui a eu moins de succès, peut-être parce que les jeunes se tournent davantage vers les bac pro que vers les CAP, analyse le directeur qui précise que cette tendance est régionale.
À la MFR d’Anneyron
Au moins 250 élèves évolueront cette année au sein de la MFR d’Anneyron, des recrutements étant encore prévus jusqu’à mi-octobre. En 4e et 3e d’orientation, ainsi qu’en CAP métiers de l’agriculture les effectifs sont quasiment au complet. Le recrutement en bac pro conduite de productions horticoles a été moins fructueux. « Ces métiers attirent peu car les gens n’en ont pas une représentation très précise. Nous allons nous attacher à en montrer davantage la réalité lors de nos journées portes ouvertes à la fois aux jeunes et aux parents, notamment les perspectives d’évolution vers des postes d’encadrement qu’offrent ces métiers », explique Florence Léger-Robert, directrice de la MFR. Le BTS métiers du végétal, qui forme les élèves à la gestion d’une exploitation horticole, rencontre un plus grand succès. « C’est la différence avec le bac pro, là nous recrutons des élèves de toute la France. De plus nous proposons cette formation soit en voie scolaire, soit par apprentissage avec la possibilité de passer de l’un à l’autre », signale la directrice. Autre formation qui séduit depuis son ouverture l’année dernière, le bac pro métiers du commerce et de la vente orienté produits alimentaires. La seconde est proposée en voie scolaire puis la première et la terminale par apprentissage. Les jeunes y découvrent les pratiques liées aux produits alimentaires, les filières de terroir, la qualité des produits alimentaires... Enfin, la MFR propose également une licence professionnelle agriculture biologique conseil et développement qui peine cette année à recruter, peut-être les conséquences d’une conjoncture morose pour les filières bio.
Sophie Sabot
Des animaux pour accompagner les apprentissages

Le lycée privé du Val de Drôme a décidé d’intégrer la médiation par l’animal et la zoopédagogie dans le fonctionnement des classes de 4e et 3e “découverte et orientation professionnelle”. Ces classes ont pour but de réconcilier les jeunes avec l’école grâce à l’écoute et à un accompagnement individualisé. Après une année test sur la présence d’animaux durant les apprentissages, Arnaud Vauclin, directeur du lycée, confirme que les résultats sont « très concluants ». « Nous avons constaté un absentéisme des élèves quasi-nul les jours où les animaux sont présents. Les jeunes sont beaucoup plus posés, apaisés pour se mettre en situation d’apprentissage. Nous avons donc choisi de recruter à mi-temps l’intervenante en zoopédagogie et de développer cette pratique », explique le directeur. Chien, cochon d’inde, lapin, poule participeront dès cette rentrée aux cours. L’occasion aussi de profiter des compétences de l’intervenante pour former les élèves de CAP service à la personne à la prévention des risques de morsures. Objectif : apprendre à gérer les situations difficiles avec les animaux domestiques des personnes chez qui les élèves seront amenés à intervenir dans leur future vie professionnelle.