Descente dans les entrailles de la terre !

Ardèche
La grotte Chauvet, merveille de l'art pariétal
Qui aurait pu imaginer qu'une grotte du Paléolithique supérieur se cachait dans le petit lieu-dit de la Combe d'Arc en Ardèche à 25 mètres sous terre ? La grotte Chauvet, âgée de 36 000 ans, a été découverte le 18 décembre 1994 par trois spéléologues amateurs : Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel et Christian Hillaire. Dix ans plus tard, une reconstitution de 800 m2 prend place sur les hauteurs de Vallon-Pont-d'Arc pour la préserver. « On y découvre des animaux qu'on n'avait jamais vu avant : mammouths, rhinocéros laineux, lion des cavernes, mégacéros... Sans parler des dessins au charbon d'une qualité artistique et d'une précision incroyables. Cette grotte a bouleversé le monde de l'art pariétal », s'exclame Fanchon Lefrileux, ancien guide, aujourd'hui en charge de la communication de la grotte Chauvet 2. Tous les lundis et mardis de l'été, les trois découvreurs proposent de montrer au public les premières images capturées de la grotte. De quoi immerger grands et petits dans le monde souterrain captivant de nos ancêtres.
Alison Pelotier
Pour en savoir plus : www.grottechauvet2ardeche.com
Drôme
La grotte de la Luire, une expérience hors du commun
Au cœur du Vercors, la grotte de la Luire est située sur la commune drômoise de Saint-Agnan-en-Vercors, à 100 km de Montélimar, 174 de Lyon et 70 de Grenoble. Après avoir fabriqué votre bougie, vous pénétrerez dans les entrailles de la Luire à la lanterne, sur les traces de ses premiers explorateurs il y a plus d'un siècle. Le guide présente ce qu'il reste encore aujourd'hui de l'un des mystères hydrologiques du monde. Mais la grotte de la Luire porte également un lourd passif. Si elle a servi au cours des siècles de refuge contre les animaux ou les conditions météorologiques, elle a été utilisée en guise d'hôpital de repli du maquis du Vercors, du 21 au 27 juillet 1944, abritant les résistants, blessés et soignants. Bien que déjà répertoriée dans des guides touristiques à cette époque-là, la grotte n'est guère connue et apparaît comme un refuge sûr. Elle fut pourtant, le 27 juillet 1944, le théâtre d'une attaque meurtrière des Allemands, marquée par le massacre des résistants soignés dans cet hôpital de fortune et l'arrestation du personnel soignant. Le site est ouvert de la mi-mars à début novembre. Pour cet été 2020, il est ouvert tous les jours, sauf les lundis et mardis. Les visites (9 personnes max. selon les dispositions Covid-19) sont organisées de 10 h à 17 h 30 pour le dernier départ.
Amandine Priolet
Pour en savoir plus : www.grottedelaluire.com
Loire
La grotte unique de la Bâtie d'Urfé
C'est suite à un voyage en Italie que Claude d'Urfé, proche du roi de France, représentant du royaume au Concile de Trente et un temps ambassadeur à Rome, a entrepris la création d'une grotte en rocailles, aussi appelée salle de fraîcheur, dans son château de la plaine du Forez, à Saint-Etienne-le-Molard (Loire). Nous sommes au cœur du XVIè siècle, pleine époque Renaissance. De la dizaine de grottes créées à cette période en France, celle de la Bâtie d'Urfé est la seule à avoir traversé les siècles. Elle est constituée d'ornements faits de galets, de coquillages et de sable coloré. La pièce a subi des rénovations et des nettoyages successifs mais 90 % des décors sont d'origine, 10 % ont dû être recollés. Dans une niche, on retrouve d'authentiques stalactites, importées d'Auvergne, le long desquelles l'eau s'écoule.
Cette salle est ornée de symboles païens : les saisons, les dieux Pan, Neptune, Vertumnus, etc. Elle donne sur l'entrée à la chapelle et se veut donc le symbole d'un parcours du paganisme vers le christianisme. La grotte est éclairée par cinq grandes baies ornées de treillages en ferronnerie d'époque.
DB
Réservation sur le site evadezvousici.fr ou 04 77 97 54 68
Isère
Les grottes de La Balme déconfinées
En Nord-Isère, les grottes de La Balme accueillent 68 000 personnes par an. Malgré la baisse importante due à la crise sanitaire, le refuge des chauves-souris s'adapte pour continuer à recevoir ses visiteurs. Un bruit de battement d'ailes qui s'engouffre dans la falaise à travers une cavité de 35 mètres de haut. Cette configuration rocheuse atypique est celle de l'entrée des grottes de La Balme, au cœur de l'espace naturel sensible « Les coteaux de Saint-Roch », près des berges du Rhône en Nord-Isère. Le site, géré par la commune de La Balme-les-Grottes, a rouvert ses portes le 30 mai, avec un plan sanitaire strict. « Seules les visites libres ont repris, avec un parcours d'un kilomètre pour découvrir les différentes galeries », explique Alicia Gilbert, responsable d'exploitation. La fermeture du site a engendré une perte de 150 000 euros de chiffre d'affaires, soit un tiers du montant annuel. Certaines ont néanmoins bien profité du confinement : les chauves-souris. Cette année, elles sont plus de 800 à séjourner dans les grottes, contre 200 de moins habituellement. Le site, ouvert au public depuis 1807, en abrite aujourd'hui 23 espèces. Ici, pas de descente en souterrain mais 660 marches pour monter dans la roche, à la découverte d'un dôme de 40 mètres de haut, d'un lac souterrain ou encore d'un labyrinthe naturel emprunté par François 1er. Autre spécificité des grottes : la température stable, entre 12 et 15 degrés toute l'année.
Coline Mollard
Pour aller plus loin : www.grotteslabalme.com
Saône-et-Loire
Grottes d'Azé, à la découverte du monde d'en bas !
Des grottes recensées du côté d'Azé, seules deux sont aujourd'hui accessibles au grand public. C'est en août 1945 qu'André Leroy-Gourhan, préhistorien reconnu, commence les premières recherches à Azé, sur le site des grottes qui n'est alors qu'un pré à vaches et une friche. Des fouilles stériles qu'il abandonne. Reprises en main par un archéologue et un spéléologue dans les années 1950, les recherches se focalisent sur les seuls 60 m connus de la grotte. Avec, à la clé, de nombreuses découvertes. Les ossements et objets archéologiques trouvés sur place incitent à poursuivre. L'association culturelle des grottes d'Azé, créée dans les années 1950, souhaite mettre en place des visites d'un site aménagé. Petit à petit, le passage est débouché et la grotte préhistorique se révèle. À proximité de la première cavité, une deuxième est découverte en 1963, celle de la rivière souterraine. Celle-ci développe environ 1 250 m de galeries. Les grottes d'Azé voient alors le jour. Aujourd'hui, le réseau compte plus de 1 700 m de galeries dont environ 750 sont accessibles au public. À noter qu'une nouvelle salle s'est révélée, l'an passé, à 360 m de l'entrée.
Régis Gaillard
Pour aller plus loin : www.grottes-aze71.fr