Depuis la fermeture de tous les établissements d'enseignement (écoles, crèches, collèges, universités, CFA, etc.), les familles doivent résoudre une double équation : se débrouiller pour (faire) garder leurs enfants et trouver de quoi les occuper. Cela paraît plus simple avec des adolescents, plus autonomes, encore qu'il faille s'assurer qu'ils respectent bien les consignes de travail fournies à distance par leurs professeurs. En revanche, comme c'est le cas lors des vacances, les jeunes enfants peuvent être très demandeurs. Pas simple quand les parents doivent, dans le même temps, assurer leurs obligations professionnelles en télétravail. Voici quelques pistes d'activités.

L'école à la maison

S'ils ne vont pas physiquement à l'école, les enfants sont sensés recevoir par voie électronique des consignes de leurs enseignants. Rendez-vous sur la plateforme du Cned « Ma classe à la maison » ou sur des sites comme www.jeuxpedago.com. A condition que les serveurs ne soient pas saturés comme cela arrivait régulièrement en début de semaine dernière. Cela n'occupera pas toute une journée mais permettra de rester dans le bain en attendant la reprise des cours. Et si vous avez des enfants assidus, vous pouvez prolonger le plaisir grâce à une initiative à saluer. Des éditeurs mettent gratuitement à disposition leurs manuels scolaires via divers portails internet comme Lib manuels, Biblio Manuels ou Mon espace e-education. Depuis lundi 23 mars, France 5 propose en fin de matinée un nouveau magazine quotidien éducatif, La Maison Lumni, pour accompagner les révisions des 8-12 ans.

Se divertir intelligemment

Qui n'a jamais dû affronter l'insistance de marmots réclamant de pouvoir regarder la télévision ou jouer sur un écran ? Il sera dur de toujours dire non. Mais pourquoi ne pas retourner cette situation à son avantage en trouvant un compromis avec la grande diversité de ressources à portée de main. YouTube regorge de documentaires et de programmes instructifs. Citons les émissions de vulgarisation scientifiques « C'est pas sorcier » et sa version moderne « C'est toujours pas sorcier » ou « E = M6 ». Mais aussi toute la série d'animation des « Il était une fois »... : l'homme (l'histoire de l'humanité), l'espace (science fiction), la vie (le fonctionnement du corps humain), les Amériques (l'histoire de ce continent et de ses populations), les découvreurs (l'histoire des grandes découvertes), les explorateurs (sur les grandes découvertes géographiques) et notre Terre (sur le développement durable). Lumni, la plateforme éducation du groupe France Télévisions, propose également de nombreux contenus adaptés à toutes les catégories d'âge. Enfin, la bibliothèque numérique de TV5 monde compile de nombreux classiques de la littérature française, accessibles gratuitement (Charles Baudelaire, Guy de Maupassant, Paul Verlaine, Alphonse Daudet, etc.).

Les podcasts, un bon compromis

Dans la même veine, de nombreux podcasts (émissions audio disponibles à la demande) méritent le détour. Par exemple, « Salut l'info », programme hebdomadaire d'actualité pour les 7-11 ans réalisé par France info et Astrapi. « Petits curieux » est la version jeunesse du populaire « Choses à savoir », qui répond à des questions telles que : pourquoi les chameaux et les dromadaires n'ont pas le même nombre de bosses ? France Inter, de son côté, invite les 7-12 ans à « se plonger dans les aventures des grandes figures de l'histoire » que « Les Odyssés » racontent avec un ton et un environnement sonore très immersif. Des exemples ? Le Titanic, la grotte de Lascaux, l'homme au masque de fer, Toutankhamon, Martin Luther King, Aliénor d'Aquitaine ou encore Calamity Jane. De leur côté, les plus petits apprécieront les récits contés par « Une histoire et... Oli » (France Inter) ou « La grande histoire de Pomme d'Api ». Toutes ces productions sont disponibles gratuitement sur les sites internet de leur éditeur, via des applications comme Apple podcasts, Google podcast et, pour certaines, sur YouTube. Attention, toutefois, au volume d'écoute quand filles et garçons utilisent un casque.

Les activités manuelles

Pour peu que vous disposiez d'une connexion internet et d'une imprimante, vous avez une mine d'or à portée de main : coloriages vierges, activités manuelles pour préparer Pâques, bricolage, création de déguisements, d'une tente d'indiens, chasse au trésor, etc. De nombreuses adresses en ligne offrent des solutions clé en main. Sur son espace jeunesse, TV5 monde a mis en ligne de nombreux tutos pour apprendre à dessiner, sculpter ou peindre. Pour les footballeurs en herbe, signalons l'initiative de l'AS Saint-Etienne, avec un croquis du stade Geoffroy-Guichard à imprimer depuis son site internet.

Cuisiner

La cuisine en famille est intéressante à plusieurs égards. D'abord parce que, quand on ne peut sortir de chez soi comme c'est le cas actuellement, on n'a guère le choix si l'on veut manger ! Ensuite, c'est une façon d'éduquer les jeunes enfants au goût et à une alimentation saine. Livres, magazines, sites internet, applis pullulent, vous aurez donc de quoi faire. Si vous faites vos courses de chez vous pour les récupérer ensuite à l'espace drive de votre magasin favori, n'hésitez pas à préparer votre commande en famille. Vous pourrez ainsi apprendre à vos enfants comment choisir en leur inculquant des notions budgétaires et nutritives. 

Franck Talluto

Les opérateurs internet solidaires 
Les enfants ne sont pas des bêtes de concours. Ils ont évidemment droit à des plages de décompression. Outre les habituelles chaînes gratuites de la TNT qui leur sont dédiées (Gulli et France 4) et tous les services disponibles sur internet, le groupe Canal + a annoncé que sa chaîne phare passerait en clair jusqu'au 15 avril sur toutes les box pour accompagner les Français dans leur confinement. Un élan de solidarité que les opérateurs ont suivi. Orange offre à ses abonnés l'accès aux chaînes jeunesse et à son bouquet OCS. SFR fait de même à travers un système d'options à demander concernant les bouquets Plus Jeunesse et Divertissement & Découverte. 

en pratique / Diversifier les occupations...

Des cookies pour le goûter
Préchauffez votre four à 220°. Mélangez 250 g de farine, 90 g de sucre roux, 1 sachet de sucre vanillé, 1 pincée de sel et 1/2 sachet de levure chimique. Dans un autre récipient, mélangez 125 g de beurre, 1 œuf battu et une cuillerée à café de miel.
Intégrez-les ainsi que des pépites ou éclats de chocolat à votre première préparation et mélangez. Formez des boules de pâte dans le creux de votre main, donnez leur forme aux cookies en appuyant avec la paume de votre main et placez-les sur la plaque du four, couverte au préalable d’une plaque de papier sulfurisé.
Placez la plaque dans le four pour une dizaine de minutes de cuisson selon la consistance désirée, puis laissez tiédir ou refroidir pour que les gâteaux durcissent et soient croquants à souhait.
Réinventez les jeux de société
L’incontournable des vacances sera aussi votre allié en cette période de confinement. Ressortez vos boîtes de jeux pour des parties endiablées. Vous pouvez aussi inventer vos propres règles et/ou pimenter les choses en trouvant des idées de gages au(x) perdant(s), comme la responsabilité des prochaines corvées ménagères.
Faites du sport
Si vous avez un bout de terrain, encouragez vos enfants à aller y prendre l’air dès que les conditions climatiques jouent le jeu. Cela leur permettra de se défouler et de canaliser leur énergie le reste du temps. Vous n’avez pas cette possibilité ? Plusieurs structures ont pensé à vous et proposent gratuitement des cours sportifs à suivre à la télévision ou sur internet.
L’ennui, pas si ennuyeux
« Qu’est-ce que je peux faire ? Je m’ennuie... » N’importe quel parent ou grand-parent a déjà entendu cette phrase. Pour Claire Leconte, interviewée par Madame Le Figaro en janvier 2019, « on a trop souvent tendance à penser qu’il s’agit d’un sentiment péjoratif, lié à la lassitude, à l’inaction. Pourtant, ne rien faire est une activité à part entière ! Il est primordial de prendre du temps pour soi, et cela vaut aussi pour un enfant ». Et ce professeur émérite de psychologie de l’éducation à l’université de Lille 3 de développer : « C’est l’occasion de faire travailler son imaginaire, sans quoi, il serait vide. Ces moments vont aussi lui permettre d’enrichir sa capacité d’observation. Il verra des choses que d’autres ne voient pas et, en grandissant, développera une perception plus sensible. Il sera aussi plus attentif et, à défaut de tout faire vite, il fera les choses bien. Enfin, ils ont besoin de ces temps pour se poser et souffler. J’observe de plus en plus d’enfants énervés et fatigués. Une hyperactivité liée sans aucun doute à la sollicitation permanente dans laquelle ils vivent ». Il ne vous reste maintenant plus qu’à convaincre vos bambins !