Criiam Sud : outil d’innovations pour l’irrigation et l’agrométéo

Le Criiam Sud est le centre de ressources et d’innovations pour l’irrigation et l’agrométéorologie en région Sud. Il est né le 1er mai dernier de la fusion du Cirame, à Carpentras, et de l’Ardepi, à Aix-en-Provence. « Cette nouvelle entité va œuvrer dans le domaine du changement climatique et de la préservation et de l’optimisation de la ressource en eau. Elle va se positionner comme un acteur majeur en région Sud et limitrophe dans le Gard, l’Hérault, la Drôme et l’Ardèche, dans des domaines porteurs d’enjeux forts pour les filières agricoles régionales et l’environnement », annonce Laurent Hillau, le nouveau directeur, qui a pris ses fonctions durant le confinement.
Les missions du Criiam Sud restent dans la continuité de ses deux entités réunies : celles de l’Ardepi tournent autour de quatre axes : développement et expertise en matière d’irrigation avec appui aux stations d’expérimentation ; suivi de l’hydraulique agricole ; innovation et recherche ; valorisation des données et formation. De son côté, le Cirame gère le réseau agroclimatique, des bases de données informatiques, développe des applications métiers comme la cartographie des gelées ou de l’humidité du sol. Il s’implique également dans la démarche Écophyto et détermine les besoins en eau des cultures à la base des conseils pour l’irrigation.

Appels à projets

Sur le plan économique, si la fusion a généré certaines charges, des économies d’échelle sont attendues. Les charges restent majoritairement liées au personnel, avec une dotation aux investissements pour du matériel dont 24 nouvelles stations météorologiques en 2020. Côté produits financiers, les subventions de projets de la part de la Région Paca, des Départements Vaucluse et Bouches-du-Rhône représentent 40 % du budget global. Tandis que la source principale émane d’un nombre croissant d’appels à projets, dont l’Agence de l’eau est le principal bailleur.
Les frais générés par la fusion et la crise Covid-19 incitent à la recherche de nouveaux financements, vers des partenaires tels que la Société du canal de Provence, l’Inrae et les Conseils départementaux. « Même si l’agriculture reste notre cœur de métier, nous allons nous ouvrir à de nouveaux marchés », prévoit le président du Criiam Sud, Christian Gély.

Un « avion de chasse »

La naissance du Criiam Sud a été saluée par ses principaux financeurs et partenaires (voir encadré). « Ce très bel outil offre une qualité de mesures à 50 mètres près, quand Météo France est à un kilomètre près, doublé d’une qualité d’interprétation des données et une grande réactivité. Ce savoir-faire exceptionnel fait du Criiam un “avion de chasse” », a soutenu Pascal Lenne, directeur de la chambre d’agriculture de Vaucluse.
Certes, désormais, l’outil demande à être davantage connu, dans un contexte de profusion d’offres de stations météo notamment. C’est donc de la responsabilité des professionnels de faire connaître la puissance et la précision des informations et du conseil ici délivrés. « Nous avions mesuré l’enjeu de réunir ces deux pépites que sont le Cirame et l’Ardepi, il y a deux ans, pour l’accompagnement du monde agricole au changement climatique et à la réduction des intrants », a précisé André Bernard, président de la chambre d’agriculture de Paca. Il estime que la région « se dote ici d’un outil exemplaire, auquel il faut associer la robotique, pour l’agriculture de demain ». Et d’ajouter :  « Vous pouvez compter sur le réseau des chambres pour un travail en synergie. » Bénédicte Martin, vice-présidente de la Région Sud, a assuré : « Vous démontrez que l’adaptation vers une agriculture moderne et performante est possible. Vous avez tout le soutien de la Région ». 
Cécile Poulain