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FORMATION

Comprendre ce qu’est un chien de protection

Proposée chaque année par la direction départementale des territoires (DDT) de la Drôme, la formation « Chiens de protection de troupeaux » a réuni, le 7 octobre, huit éleveurs désireux d’en savoir plus sur la place et le comportement du chien au sein du troupeau.

Comprendre ce qu’est un chien de protection
Après la partie théorique en salle, les éleveurs - accompagnés de Vincent Ducomet - sont allés à la rencontre d’éleveurs ovins installés à Salettes, pour échanger avec eux sur la place du chien de protection au sein du troupeau. ©Gérald Weck-DDT 26

Demandeurs ou non de l’aide à la protection des troupeaux contre la prédation, huit éleveurs ont répondu présents à la formation gratuite mise en place les 7 et 14 octobre par la DDT de la Drôme à la Maison de l’agriculture de Cléon-d’Andran. Animée par Vincent Ducomet, éleveur ovin retraité, comportementaliste canin et référent « chiens de protection » à l’Institut de l’élevage (Idele), cette formation vise avant tout à donner des informations sur l’intégration et le suivi du chien de protection de troupeau. « Depuis de nombreuses années, le service agriculture de la DDT de la Drôme propose cette formation à destination des éleveurs, afin de les guider sur les bons réflexes à avoir lors de l’intégration d’un chien de protection sur leurs exploitations, mais aussi dans la gestion du partage de la nature avec les autres usagers et le voisinage, entre autres », annonce Gérald Weck, gestionnaire protection des troupeaux contre la prédation au service agriculture de la DDT 26.

Donner toutes les bases théoriques

« L’idée est de donner aux éleveurs toutes les bases théoriques* pour comprendre ce qu’est un chien de protection, ce qu’on peut attendre de lui, présente Vincent Ducomet. On demande trois choses à un chien de protection : qu’il ait un pouvoir de dissuasion face à la prédation, qu’il soit loyal et qu’il inspire confiance au troupeau, et enfin qu’il ne montre pas d’agressivité envers les humains qui ne dérangent pas les bêtes », rappelle-t-il. De ce fait, la formation vise à faire comprendre l’importance génétique et l’éducation du chien au sens large, afin de pouvoir « modeler » le chien pour lui éviter de mauvaises habitudes. « Pour moi, cette formation est indispensable pour tous les éleveurs qui souhaitent se munir d’un chien de protection », alerte Vincent Ducomet.

Savoir apprivoiser et intégrer

Éleveur ovin à Bourdeaux, Bruno Bécamel (Mas des deux reines) est installé depuis 2018. « Au départ, je ne voulais pas prendre de chien de protection car ma ferme est voisine avec un grand camping. Jusqu’à présent, je n’avais pas eu d’attaque de loup donc cela me convenait. Seulement, j’ai subi cette année ma première attaque, avec trois brebis tuées. J’ai donc pris la décision de franchir le cap. » L’éleveur, qui souhaite prendre un chien au cours de l’hiver, est donc venu chercher des informations : « J’avais déjà une idée de race, le Patou, car il semblerait qu’il reste bien avec les bêtes. Mais cela reste à confirmer au cours des échanges lors de cette formation ». Avoir les bases d’intégration d’un chiot, connaître le comportement à adopter avec lui, voir de quelle manière se déroule l’installation du chien sur l’exploitation, telles sont les connaissances qu’est venu chercher Bruno Bécamel. « Échanger avec Vincent Ducomet et d’autres éleveurs permet de donner forme à mon projet. Ensuite, il me faudra prendre du temps pour m’éduquer avec le chien, afin que l’on s’apprivoise mutuellement, plaisante l’éleveur ovin. Par la suite, je compte également prendre un chien de conduite. Il sera alors question de savoir comment gérer les deux et c’est tout l’intérêt de pouvoir avoir des retours d’expérience », fait-il remarquer.

« Nous ne voulons pas nous tromper »

Anaïs Fromonteil, en contrat à La ferme des Bruyères à Autichamp, est elle aussi venue se renseigner sur l’intégration d’un chien de protection sur une exploitation. « Nous avons un élevage de 35 chèvres. Depuis quelques temps déjà, nous menions une réflexion sur la prise - ou non - d’un chien de protection. Récemment, des voisins nous ont prévenus que des loups lorgnaient sur nos bêtes. Cela nous pousse à franchir le pas. Toutefois, c’est un engagement important et nous ne voulons pas nous tromper. Avant de prendre une décision, cette formation nous permet de prendre des informations, de connaître les limites à avoir, d’acquérir des connaissances sur l’apprentissage des premières semaines de vie du chien de protection sur la ferme... »
En dehors des connaissances théoriques, les apprenants ont également pu se rendre sur des exploitations à la rencontre d’éleveurs munis de chiens de protection pour partager leurs expériences et faire des exercices de simulation.

Amandine Priolet

* Un « guide de l’utilisateur du chien de protection des troupeaux » est en libre accès sur le site internet de l’Idele https://idele.fr