Ces bâtisses remplies d’histoires et d’anecdotes
Souvent situées aux abords des bourgs, le long de routes principales, les maisons fortes font partie du patrimoine historique et culturel de notre région. Ces édifices sont plus que de simples résidences. Elles peuvent aussi bien prendre l’aspect d’une maison solide ou avoir l’apparence d’une bâtisse construite « de bric et de broc »... à l’instar du château qui leur a servi de modèle, les détenteurs des maisons fortes ont cherché à imiter ce dernier en n’en reprenant que les éléments les plus chargés de symboles : la tour et la salle. Elle traduit l’identité de son possesseur, son niveau de richesse, ses besoins, son goût, son statut et son rôle dans la société médiévale. Découverte d’un patrimoine régional intriguant et rempli d’Histoire.

Isère : rencontres passionnées au château de Septème
Une vingtaine de paons dans le jardin et pas moins de 1 100 mètres de remparts. L’enceinte date du XIIIe siècle et est classée aux monuments historiques, au même titre que le château de Septème, à 15 km de Vienne (Isère), essentiellement construit au XVe siècle. « Nous avons voulu conserver ce patrimoine dans la famille depuis 250 ans », explique Benoît Deron, propriétaire des lieux. « Nous y avons introduit des visites théâtralisées, ainsi que des événements à Noël, Pâques et Halloween pour les enfants ». Benoît et sa femme Blandine ont racheté la propriété en 2018 et l’ont rouverte au public, après deux ans de fermeture. Circuits thématiques, ateliers, nocturnes… Le château ne manque pas de vie cet été, grâce notamment à la présence de six guides. « L’important pour nous est la relation humaine avec le visiteur, nous donnons de nous-mêmes pour chaque visite », sourit le propriétaire. « Ce lieu est une terre d’apprentissage sur l’histoire, de rencontres de personnes passionnées. C’est exaltant ! » Si les animations sont accessibles à un public familial, les mordus de patrimoine s’y retrouvent aussi avec des visites thématiques privées le samedi soir. Les parties secrètes de la forteresse font même l’objet de vidéos Youtube, dédiées à l’histoire du château.
Coline Mollard
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Rhône : une ancienne ferme inscrite aux monuments historiques
Bien visible depuis la route qui va de Savigny à Saint-Romain-de-Popey, elle en impose par son allure générale. Depuis sa construction au XIVe – XVe siècle, la maison forte du Péage à Savigny (Rhône) a subi quelques modifications. « Le logis a conservé des décors intérieurs d’un grand intérêt et des cheminées du XVIe siècle ainsi que des peintures murales », explique l’association des amis du vieil Arbresle. Construite par Gausmar de Varenne qui possédait des terres dans cette région, cette bâtisse n’était primitivement qu’une simple ferme et lieu à abriter des troupeaux. Depuis 1829, l’agencement de l’édifice n’a pas changé, si ce n’est la quasi-disparition d’une tour circulaire. « L’origine de l’arasement de la tour est encore un mystère aujourd’hui, mais l’hypothèse du passage de la tempête de l’an 1568 ne serait peut-être pas à exclure », ajoute-t-elle. En effet, le jour de la Saint Pierre (29 juin), une tempête, d’une violence jamais vue, dévasta la Loire, le Lyonnais, la Bourgogne, traversa la Saône pour aller semer la mort dans la Bresse jusqu’à Nantua, ruinant les maisons et renversant les clochers. Depuis février 1997, la maison forte du Péage a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Alison Pelotier
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Loire : Les jardins bavards de la Bâtie d'Urfé

À l'origine maison fortifiée du Moyen Âge, la Bâtie d'Urfé, au cœur de la plaine du Forez (Loire) a été transformée et agrandie à la Renaissance par Claude d'Urfé, un proche des rois François Ier et Henri II. Que la Bâtie d'Urfé soit un lieu propice aux bavardages, ce n'est pas tout à fait une surprise. L'ancien propriétaire, Honoré d'Urfé, a écrit au XVIIe siècle ce que l'on considère comme le premier roman-fleuve de la littérature « moderne », L'Astrée, qui raconte une histoire d'amour, entre Astrée et Céladon, sur... 5 000 pages. Pour les plus pressés, il existe une version plus courte en bande dessinée ! Cet été, en complément des balades accompagnées du château à la mode Renaissance italienne assurées par un médiateur culturel, la Bâtie d'Urfé propose une aventure en réalité augmentée auditive, en groupe de deux à six personnes. Il s'agit de comprendre les aménagements de ces jardins remarquables tout en suivant une histoire d'amour interactive. Comme pour les balades guidées, il faut réserver à l'avance sur le site evadezvousici.fr. L'activité est accessible à partir de 8 ans. Des ateliers enfants sont organisés le mardi.
David Bessenay
Savoie : le château de Miolans, un joyau de la Savoie

Classé au titre des monuments historiques depuis 1944, le château de Miolans situé à Saint-Pierre-d’Albigny (Savoie) est perché sur un éperon rocheux adossé au massif des Bauges. Une forteresse datant du XIe siècle, fief des seigneurs de Miolans de 1080 à 1539, qui est devenue plus tard prison d’État, l’une des plus redoutées des États de Savoie. Du haut de ses vieux remparts qui dominent la Combe de la Savoie, il est possible d’admirer la vue du Mont-Blanc au Vercors. Cette muraille abrite également un jardin d’inspiration médiévale qui figure dans le guide « Jardins insolites et remarquables » de Rhône-Alpes. Ici et là, vous découvrirez des plantes aux nombreuses propriétés, d’hier et d’aujourd’hui. Certaines d’entre elles étaient même déjà exploitées au Moyen Âge pour leurs vertus culinaires ou médicinales. Ouvert au public, le château de Miolans est l’un des monuments les plus visités de Savoie. Pour renforcer son attractivité, le lieu propose jusqu’au 30 novembre, un escape game appelé « Le dernier secret des Miolans » pour tenter d’en percer tous ses mystères enfouis. Une animation qui permet de découvrir le château tout en s’amusant.
Amandine Priolet
Pour en savoir plus : visites guidées sur réservation, 04 79 28 57 04 ou [email protected]