Certificat de qualification professionnelle : un gage de compétences
La maison familiale rurale d’Anneyron (26) propose un cycle de formation en vue d’obtenir le certificat de qualification professionnelle (CQP) « ouvrier qualifié de l’exploitation viticole ». Le point sur ce parcours qui permet d’acquérir compétences et savoir-faire.

Acquérir des connaissances théoriques et pratiques pour travailler dans le secteur viticole, ou devenir plus performant dans votre activité en tant qu’ouvrier viticole vous tente ? La maison familiale rurale (MFR) d’Anneyron, dans le Nord-Drôme, organise chaque année un cycle de formation spécifique pour accéder au certificat de qualification professionnelle (CQP) « ouvrier qualifié de l’exploitation viticole ».
Le parcours se déroule de mi-novembre à fin octobre de l’année suivante, avec 70 % du temps en entreprise et 30 % en centre de formation. « Quatre blocs de compétences, deux obligatoires et deux optionnels, sont à valider. Les deux obligatoires sont la conduite du vignoble et la conduite et l’entretien du matériel. Pour les deux optionnels, à la MFR d’Anneyron, nous avons choisi la protection des cultures et le travail du sol », explique Laetitia Desseux, responsable du CQP. Chaque bloc de compétences est évalué à la fois par le centre de formation lors d’une épreuve pratique et par l’entreprise maître de stage ou employeur. A l’issu du parcours, le candidat doit également valider une épreuve finale. Celle-ci consiste à soutenir devant un jury un dossier sur un sujet choisi par le stagiaire, en rapport avec ses expériences en entreprise durant la formation.
Embauché en moins de trois mois
Kevin Gisclon, ancien stagiaire de la MFR, a obtenu son CQP en octobre 2014. Une formation dont il est aujourd’hui très satisfait. « J’avais presque 35 ans quand j’ai suivi ce parcours, raconte-t-il. Plus jeune, j’avais travaillé comme saisonnier dans des domaines viticoles. J’adorais cette activité dans les vignes mais la vie m’a d’abord conduit vers d’autres horizons. Aussi quand je me suis retrouvé au chômage en 2012, j’ai eu envie d’un retour à la viticulture. » Durant son parcours de formation, il a pu réaliser des stages dans différentes exploitations et se forger une idée plus précise du type de structure dans laquelle il souhaitait travailler. Trois mois après l’obtention de son CQP, il postule au domaine Habrard à Gervans (26), dont les vignes sont conduites en agriculture biologique. « Mon patron cherchait un tractoriste et s’était adressé aux centres de formation de la région. C’est comme ça que j’ai eu connaissance de l’offre via la MFR, résume l’ancien stagiaire. A l’époque, j’ai un peu hésité car je ne me sentais pas suffisamment formé à la conduite du tracteur. Mais je me suis lancé et j’ai appris sur le tas. » Depuis, la MFR d’Anneyron a d’ailleurs développé un module plus poussé sur la conduite et l’entretien du matériel.
Une formation complète et accessible
Avec le recul, Kevin Gisclon estime que le parcours CQP lui a permis d’acquérir toutes les bases de la viticulture. « J’ai pu comprendre le pourquoi de certains travaux que je faisais en tant que saisonnier, se souvient-il. C’est une formation complète, mais accessible. Nous étions plusieurs à ne pas être originaires du milieu agricole.» Presque sept ans après l’obtention de son certificat, il intervient désormais dans les formations de la MFR sur la taille de vigne. « Transmettre à mon tour, c’est une petite fête, reconnaît-il. Et puis c’est intéressant pour ceux qui commencent leur formation de voir le parcours d’un ancien stagiaire.»
De son côté, Laetitia Desseux invite les viticulteurs à s’intéresser aux opportunités offertes par le CQP pour développer les compétences et l’autonomie de leurs ouvriers. « Les employeurs qui souhaitent envoyer un salarié en formation ou recruter quelqu’un en contrat de professionnalisation dans le cadre d’un CQP peuvent me contacter. Je répondrai à leurs questions, notamment sur le coût de cette démarche », précise-t-elle. Selon le statut du stagiaire (déjà salarié d’une exploitation, en reconversion professionnelle, au chômage…), différentes possibilités de prise en charge existent. Enfin, elle conseille à toutes les personnes intéressées pour entrer en formation dès le mois d’octobre 2021 de se renseigner dès à présent. En effet, certaines démarches, notamment pour une reconversion professionnelle peuvent prendre plusieurs mois.
S.Sabot
Contact : [email protected] ou 04 75 31 47 94.