Bien préparer le contrôle de son pulvérisateur

Lorsqu'on emmène un véhicule au contrôle technique, on prend la peine de faire une vérification au préalable (éclairage, point de rouille, niveaux). C'est la même logique qu'il convient d'adopter avant de faire contrôler son pulvérisateur tous les cinq ans. Ce contrôle permet de vérifier son matériel pour éviter les fuites et travailler avec un appareil qui applique la bonne dose, avec au final des économies de bouillie et une santé protégée.
Rectifier soi-même les défauts mineurs
Pour passer ce contrôle, il faut le préparer. Dans un premier temps, il convient de vérifier que le matériel est parfaitement propre et ne présente aucun danger majeur en cours de fonctionnement. Il convient donc de s'assurer que les pièces en mouvement sont bien protégées, la transmission par cardan est en bon état, tout comme les bols et les chaînettes, les flexibles et les raccords hydrauliques connectés au tracteur. Ces points visent à assurer la sécurité de l'inspecteur au moment du contrôle. Il est intéressant que l'utilisateur du pulvérisateur soit présent pendant le contrôle même si ce n'est pas obligatoire, cela permet de faciliter la mise en œuvre du matériel sans buter sur la complexité des boîtiers de contrôle qui peuvent faire perdre beaucoup de temps lors du contrôle ou empêcher ce dernier d'aller à son terme.
Afin d'éviter une contre-visite ultérieure, il est possible de s'assurer que certains défauts ne sont pas présents. Par exemple, fixer un flexible qui pend sous les jets, resserrer un raccord pour éviter une fuite. Des traces de corrosion sont réparables par brossage et peinture, etc. Ces points d'attention sont rapides à faire, ne demandent pas de compétences particulières et peuvent être réalisés à l'atelier de la ferme. Pour s'assurer davantage de réussite, il est aussi possible de faire procéder à un précontrôle par un marchand réparateur partenaire d'un organisme de contrôle. Ceux-ci connaissent bien le protocole et pourront procéder aux réparations nécessaires au préalable qui peuvent aller jusqu'au réétalonnage, si besoin, des capteurs de débit ou d'avancement.
Toutes les buses sont contrôlées
A contrario, il s'avère inutile de changer les buses avant le contrôle. Leur durée de vie est souvent assez longue. De toute façon, le contrôle d'un jeu de buse sera toujours effectué par l'inspecteur, même si elles sont récentes. En cas d'usure trop importante, une simple facture acquittée permet de faire constater le renouvellement de celles-ci. Pas besoin que le matériel soit représenté au contrôle. C'est d'ailleurs le seul défaut dont la remise en état peut être attestée de cette façon.
Un contrôle en douze étapes
Le contrôle d’un pulvérisateur est obligatoire tous les cinq ans et se déroule selon douze étapes. Il en coûtera entre 150 et 250 euros auprès d’un contrôleur indépendant.1. L’examen préliminaire consiste à vérifier l’état général du pulvérisateur et les éléments de sécurité comme les transmissions, les fixations au châssis ou le débrayage des ventilateurs. Le contrôle peut s’arrêter dès cette étape en cas de non-conformité.
2. L’état général : le dispositif d’attelage, le châssis et les pièces de structure, les fuites de bouillie de pulvérisation, les transmissions hydrauliques au niveau du pulvérisateur, les pneumatiques.
3. L’état et le fonctionnement de la pompe.
4. Examen de la cuve : bouchons, indicateur de niveau et d’incorporateur de produit, systèmes de remplissage, de rinçage et de vidange. La présence d’un anti-retour vers l’alimentation est obligatoire tout comme la protection contre l’ouverture intempestive de la vanne de vidange.
5. L’appareillage de mesure, les systèmes de régulation.
6. L’état des flexibles de distribution et canalisations.
7. Les filtres.
8. Les rampes : structure, comportement de la rampe, disposition, état et fonctionnement des porte-jets.
9. Les jets : nature et orientation du montage, régularité et débit des buses.
10. Soufflerie : état et fonctionnement du ventilateur, distribution de l’air.
11. Signalisation routière : fonctionnement des feux, clignotants et gyrophare. Tout est vérifié sans obligation de remise en état car tous les pulvérisateurs ne vont pas sur la voie publique.
12. Si présence d’un équipement d’injection directe : examen de l’état et du fonctionnement de l’appareil. En cas de fuite ou d’imprécision de dosage, la remise en état est obligatoire.
En cas d’infraction, les sanctions sont de deux natures : publiques et privées. Le propriétaire encourt une amende de 4e classe pouvant aller jusqu’à 750 € et l’obligation d’un contrôle du matériel. Des retenues sont applicables sur les aides Pac, de 1 % sur la totalité des aides pour un retard de contrôle inférieur à 1 an, de 3 % pour un retard de 1 à 3 ans, et de 5 % pour un retard supérieur à 3 ans. Pour les sanctions d’ordre privé, il s’agit de pénalités liées aux productions sous cahiers des charges avec des pratiques strictes (« Globalgap », « BabyFood », contrat filière, etc.).
