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Bâtiment d'élevage

Bien aménager l’intérieur d’une bergerie

Pièce maîtresse de l’activité d’une exploitation ovine, la bergerie est à la fois un lieu de vie pour les animaux et un espace de travail pour l’éleveur. Elle doit être pensée et conçue en fonction de ces deux principales vocations.
Bien aménager l’intérieur d’une bergerie

Avant d'entrer dans le détail de l'aménagement intérieur d'une bergerie pour un élevage ovins allaitants, Michel Rochette, conseiller bâtiment d'élevage à la chambre d'agriculture de Haute-Loire, rappelle quelques fondamentaux : « Une bergerie se doit d'assurer une bonne hygiène au niveau du couchage des animaux et un bon renouvellement de l'air pour limiter les risques d'infection des animaux. Elle doit aussi garantir le confort des animaux pour éviter l'apparition de lésions et éviter la prolifération de nuisibles pour limiter les risques sanitaires ».

L'accès à l'eau pour les moutons

Dans une bergerie, l'éleveur doit particulièrement veiller à l'accès à l'eau de ses moutons. Le bâtiment doit comporter des points d'eau hors gel ; en règle générale, il faut prévoir un abreuvoir pour 40 à 50 brebis ainsi que des points d'eau dans les cases d'agnelage. La bergerie doit être munie d'une isolation efficace associée à une aération et un système de ventilation soit dynamique (avec extracteur muni d'un variateur de vitesse et sonde de prise de température extérieure couplés à une régulation) soit statique (avec entrée d'air en long pan et sortie d'air en faîtage réglable). En matière d'éclairage, l'éleveur privilégiera toujours l'éclairage naturel. Pour que l'alimentation du troupeau se déroule dans les meilleures conditions possibles, il faut prévoir certains aménagements. L'éleveur peut opter pour deux solutions : des couloirs d'alimentation suffisamment larges qui permettent l'installation d'un distributeur d'aliments, ou des auges à fond amovible avec une zone d'approvisionnement en fourrage ; ces deux systèmes peuvent être munis de cornadis. On peut aussi opter pour une alimentation en libre-service, au râtelier via des bottes rondes (une botte de 120/120 pour 40 brebis) ou via des auges trottoirs qui permettent de dérouler une botte ronde.

Paillage obligatoire


La bergerie doit être paillée : « Le plus souvent, une botte ronde est déroulée au sol. Notons que le système dérouleuse dispose d'une option pailleuse », explique Michel Rochette. Afin de se faciliter le travail au quotidien, l'éleveur doit équiper sa bergerie de systèmes de contention et de tri. « Il doit pouvoir canaliser la vision des brebis par des parois pleines de 0,90 m de haut, aménager une auge d'accès à l'entrée de couloir, empêcher les brebis de reculer, interdire le demi-tour (avec une largeur de 45 cm pour les adultes et 32 cm pour les agneaux), et placer une brebis en appel pour provoquer le phénomène mouton de pâturage. Un pédiluve doit également être installé à l'entrée de la bergerie », explique Michel Rochette. 

Véronique Gruber

 

Mécanisation 
L’éleveur peut mécaniser une partie de ses travaux. Avant tout investissement, ce dernier devra toutefois évaluer l’impact économique de ses achats sur la trésorerie de l’exploitation.
Pour améliorer ses conditions de travail, l’éleveur peut opter pour :
− un Dac : alimentation en concentré robotisée ;
− le paillage mécanisé (griffe à fourrage, pailleuse, pailleuse sur rail…) ;
− mécanisation de l’alimentation en fourrage grossier via une désileuse, griffe à fourrage, repousse fourrage, auges mécaniques…).