Automatisée ou manuelle, quel type  de distribution choisir ?

Les éleveurs porteurs de projet d’un nouveau bâtiment sont aujourd’hui confrontés à deux conceptions de distribution des aliments : la méthode manuelle ou l’automatisation. Suivant leur choix, les aménagements, les problématiques sont totalement différentes.
Concernant la méthode plus traditionnelle, avec tracteur et distributrice, la dimension primordiale à laquelle il faut veiller, c’est la proximité et l’agencement des différents stockages. « L’objectif, c’est de regrouper au même endroit les stockages : ensilage, fourrages et concentrés, afin de gagner en efficacité en limitant au maximum les temps de déplacement, indique Tanguy Morel, chef de projets en bâtiment d’élevage et délégué régional Auvergne-Rhône-Alpes de l’Idele. L’organisation spatiale du site est une problématique réellement décisive, pour raisonner et optimiser à la fois le mouvement des engins et le chargement de la distributrice. Elle permettra aussi de prendre en compte d’éventuelles extensions à venir, afin ne pas pénaliser une évolution future des différents éléments du site d’exploitation. »

Agencement intérieur

Au niveau de l’agencement intérieur du bâtiment, Tanguy Morel rappelle qu’il est fondamental de prévoir des couloirs suffisamment larges, au moins 5 mètres, voire 6 mètres, si on distribue en face à face, afin d’éviter, dans tous les cas, de rouler sur la ration. Afin de préserver la qualité de la ration, en particulier pour l’ensilage, il conseille de faire en sorte de protéger les couloirs d’alimentation du rayonnement solaire estival, grâce au débord de toit, à l’installation de filet d’ombrage…
Pour les bâtiments existants, en distribution classique, on peut tenter la réorganisation des espaces de stockage mais, dans bien des cas, c’est très compliqué voire impossible. « On peut procéder à des aménagements tels que la réfection des sols et des auges en rénovant le revêtement et permettre ainsi un nettoyage plus efficace », conseille Tanguy Morel.

Robotisation de la distribution

« La distribution automatisée demande également un aménagement des différents stockages, insiste le conseiller. À cela, vient s’ajouter la création d’une cuisine. Il s’agit d’un stockage intermédiaire qui est approvisionné par l’éleveur depuis la zone de stockage primaire des fourrages. Celle-ci doit être accolée au bâtiment d’élevage et accueillir l’ensemble des aliments nécessaires pour la réalisation des rations de plusieurs jours. C’est dans ce stock que le robot va venir puiser. Là aussi, l’agencement spatial est déterminant pour optimiser la circulation du robot pour des questions d’efficacité, d’économie et de sécurité. C’est d’autant plus vrai, s’il y a plusieurs bâtiments d’élevage à approvisionner. »
Dans un document traitant de l’automatisation de l’alimentation en élevage bovin, l’Idele rappelle que « la dimension de la cuisine dépend de la taille du troupeau, des rations distribuées et de la périodicité de réapprovisionnement des fourrages grossiers ». Il existe deux conceptions pour le stockage intermédiaire des fourrages grossiers :
- le stockage au sol de cubes d’ensilage et des bottes de fourrage sec (bottes carrées et rondes) avec reprise par griffe. La cuisine est organisée par zones pour permettre de stocker, au minimum, les besoins de quatre jours d’alimentation. Des espaces sont nécessaires entre les produits pour assurer une circulation d’air, gérer les éboulements et favoriser un bon positionnement du grappin de chargement ;
- le stockage sur table et (ou) stockeurs avec reprise par convoyeur ou par l’automate de distribution.

M. B.